2008. 00 : dim de la TRINITE

Fête de la Trinité

Dimanche 18 Mai 2008

La Sainte Trinité

2 Corinthiens 13, 11-13


Série VI (Reihe VI)  : liste complémentaire II :

Frères et Soeurs dans le Seigneur

Vous avez tous reconnu dans ce texte une formule de bénédiction familière ; il s’agit d’une formule trinitaire, puisqu’il y est question de trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Mais, parce qu’elle est familière, cette formule comporte le risque d’être entendue et répétée de façon automatique, sans mesurer toute la portée qu’elle a pour nous. Et de toute façon la Trinité a été l’objet de nombreuses incompréhensions et querelles théologiques dans l’histoire. C’est pourquoi, essayons d’y réfléchir de la façon la plus concrète et imagée possible, en répondant aux trois questions suivantes : Quoi ? Comment ? Pourquoi ?

La Trinité, c’est quoi ? Réponse : c’est la grâce, l’amour et la communion.
C’est d’abord la grâce de notre Seigneur Jésus.

Dans grâce il y a l’idée de gratuité, de remise de dette et aussi de proximité. En effet, la grâce de notre Seigneur Jésus Christ exprime qu’en lui Dieu s’est abaissé jusqu’à nous, les hommes. En Jésus Dieu est devenu accessible, proche, pour offrir aux humains, ses créatures, la grâce au sens de pardon, d’effacement des fautes qui autrement auraient entraîné le jugement et la condamnation. C’est bien en Jésus que le pardon se concrétise.
La Trinité c’est aussi, et même avant la grâce, l’amour de Dieu le Père. Cet amour devient visible et vivant en Jésus-Christ et dans sa grâce – et le pardon offert par Dieu en est l’expression. La grâce découle de l’amour et l’amour ne va pas sans la grâce, à la fois au sens de pardon et de réconciliation.

L’amour implique que celui qui aime désire toujours le meilleur pour celui ou celle qu’il aime, et cela est vrai aussi pour l’amour du Père pour nous. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’amour puisse et doive tout accepter, tout laisser faire et tout laisser passer. En effet, l’amour comporte également un aspect d’autorité, qui consiste à dire ou à rappeler la règle ou la loi. Amour et justice vont ensemble, même si l’amour a toujours le dernier mot.

La Trinité c’est enfin la communion du Saint Esprit.

Là où il y a l’amour et la grâce, là aussi existera la communion, au sens d’union, de solidarité et de communauté. Le Saint Esprit nous invite et nous pousse à rechercher et à entretenir la bonne relation à la fois avec Dieu, bonne relation que Dieu a rendu possible en venant d’abord vers nous par amour et par grâce en Jésus Christ ; mais en plus de la relation avec Dieu, le Saint Esprit tend aussi à favoriser la bonne relation et communication des humains entre eux (dans certaines traductions on peut lire communication au lieu de communion).

Essayons d’imaginer le monde qui pourrait être le nôtre, si de telles bonnes relations régnaient entre tous ses habitants. Ce serait un monde d’union et de communion, un monde dans lequel personne ne chercherait plus à dominer l’autre ou à vivre à ses dépens. C’est du rêve, de l’utopie, direz-vous. Mais il existe bien des rêves qui deviennent réalité, pourvu que le rêveur y prête attention et contribue à sa réalisation, en l’occurrence en laissant la Trinité jouer un rôle dans sa vie.

Comment expliquer la Trinité ? Réponse : par une image.
Nous pouvons essayer d’en donner une explication en prenant l’image d’une huile que les bricoleurs connaissent bien et qui s’appelle « Trois en un ». Cette huile est contenue dans un seul et même récipient, mais elle a trois propriétés différentes, puisque, comme l’indique l’étiquette, elle « lubrifie, nettoie et empêche la rouille ».

Ne pourrait-on pas reconnaître dans ces vertus les propriétés de chacune des trois personnes qui forment la Trinité et l’expliquer par cette image ?

Le Père nettoie, il enlève nos taches et nos fautes, parce qu’il les pardonne. Le Fils, par sa grâce et l’exemple qu’il nous donne et si nous voulons bien le suivre, empêche la rouille de se reformer, les taches de réapparaître, et les humains de retomber dans les fautes et les ornières du passé.
Et le Saint Esprit lubrifie, il facilite la circulation de la parole, il encourage la relation, il empêche que cela coince et grince dans la communauté et dans la communion entre les humains.
Cette huile « Trois en un » a bien plusieurs propriétés qui se complètent, mais il s’agit d’une et même huile. Il en est de même de la Trinité, Dieu « trois en un », si complexe au premier abord pour notre raison, et pourtant si facile à comprendre à travers une image.

Pourquoi la Trinité ? Réponse : pour souligner la solidité, la fiabilité et la stabilité de Dieu.
Si le Dieu des chrétiens, est un Dieu unique qui se révèle sous trois personnes ou trois propriétés différentes, c’est que c’est un Dieu solide et stable, sur lequel nous pouvons nous appuyer et sur lequel nous pouvons compter et fonder nos espérances.

Nous pouvons, là encore, illustrer cette solidité et cette stabilité du Dieu trois en un à l’aide d’une image : celle d’un tabouret ou d’une table à trois pieds.

Les meubles à trois pieds sont les plus stables qui existent car, même si les trois pieds n’ont pas tous exactement la même longueur, ils ne vacillent ou ne bougent pas pour autant, contrairement à ceux qui ont quatre pieds et qui balancent et sont instables et incommodes si l’un des pieds est seulement un tout petit peu plus court que les autres.

De la même manière le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit est un Dieu stable, solide sur lequel chacun peut s’appuyer sans crainte.

De plus, ce Dieu un qui se révèle sous trois visages est ainsi accessible à un plus grand nombre de personnes, car, en fonction de leur caractère ou de leur éducation, ou selon leurs situations, certaines personnes préfèrent se tourner vers la figure du Père, d’autres se sentent plus en confiance avec le Fils, et d’autres encore apprécient tout particulièrement Dieu sous l’aspect du Saint Esprit.

Oui, il y a des personnes qui recherchent davantage Jésus, comme frère et comme compagnon humain, et qui se retrouvent mieux avec lui et en lui. D’autres personnes ou d’autres situations requièrent plutôt la relation avec Dieu le Père, perçu comme autorité et comme force protectrice. Et puis, d’autres encore accrochent mieux avec Dieu le Saint Esprit, Saint Esprit qui est en relation avec la sagesse et qui, de ce fait, leur apparaît comme figure ayant des caractéristiques féminines et maternelles, avec l’intuition, la spontanéité, l’enthousiasme et l’attention à la personne qui vont avec. Ce n’est pas par hasard que dans la Bible l’Esprit Saint est appelé Paraclet, qui signifie l’avocat qui parle pour nous et prend notre défense, comme le ferait une bonne mère.

L’attirance vers l’une ou l’autre des personnes de la Trinité n’est pas seulement une affaire personnelle et individuelle, elle est également perceptible dans et à travers les différentes Eglises chrétiennes, dont certaines mettent davantage l’accent sur le Père, d’autres sur Jésus le Fils, et d’autres encore sur l’Esprit Saint. Ainsi on a souvent estimé que les protestants réformés, privilégient un peu le Père, en insistant sur l’Ancien Testament, sur la Loi, et sur l’œuvre de Dieu envers les Juifs.

Les Luthériens, eux, insistent plutôt sur Jésus, le Christ, en mettant fortement l’accent sur l’œuvre de rachat de nos péchés qu’il a accomplie sur la croix.
Quant aux Pentecôtistes et aux charismatiques, ils mettent le Saint-Esprit en avant et veulent surtout développer tous les dons que l’Esprit dispense.

Mais en fonction de ce que nous avons dit par rapport aux meubles à trois pieds et à la longueur de ceux-ci, privilégier un peu l’une des personnes de la Trinité par rapport à l’autre ne porte pas à conséquence, pourvu que les deux autres ne soient pas oubliées, voire carrément rejetées.
Car il faut le tout, il faut les trois : la foi chrétienne est trinitaire, c’est-à-dire basée sur l’action complémentaire et combinée des trois personnes : chaque personne conduit toujours à l’autre : le Père au Fils, le Fils à l’Esprit, l’Esprit au Père et au Fils, et ainsi de suite, comme nous avons essayé de l’illustrer par l’image de l’huile « Trois en un ». Ainsi, si vous-mêmes êtes plutôt attiré par le Père, ou plutôt par le Fils ou plutôt par le Saint Esprit, avocat et intercesseur, vous n’êtes pas hérétique pour autant, pourvu que vous n’ignoriez pas les deux autres personnes.

De toute façon, Dieu en soi reste et même doit rester un mystère ; et quoi que nous fassions ou disions, nous n’en aurons jamais fait le tour, car sinon il ne serait tout simplement plus Dieu ! Amen.

Bernard Kaempf

Cantiques :

Gloire à ton nom : ARC 261 = NCTC 254
Viens, Saint esprit, Dieu créateur : ARC 504 = AL 35,01
Saint Esprit, Dieu de Lumière : ARC 507 = NCTC 216

Un amour sans borne – auquel rien ne peut être ajouté, et duquel rien ne peut être retiré.
Un amour qui ne fait pas de différence – devant lequel tous ont la même valeur, auquel tous ont la même prétention.
Un amour inconditionnel – exempt de tentatives égoïstes de le mériter ou de tentatives autodestructrices de le dédaigner.
Un amour personne- qui nous choisit et nous appelle par notre nom, se soucie de nos problèmes, connaît nos péchés, et cependant nous cherche.
Un amour universel – qui tend ses bras pour étreindre chaque nation, chaque peuple, chaque tribu, chaque famille et chaque groupe linguistique.
Un amour qui guérit
qui apaise nos chagrins, calme nos détresses spirituelles notre douleur, et nous restaure.
Un amour qui pardonne
auquel rien n’échappe, mais qui pardonne tout et oublie, et nous offre un tableau propre, pour écrire une nouvelle biographie.
Un amour qui réconcilie
qui supporta la croix, pour nous sauver, vous et moi.
Un amour victorieux qui a vaincu la puissance de la mort, du péché et de la peur, et nous donne la vie afin que nous la partagions avec d’autres.
Un amour qui renouvelle – qui recharge notre énergie faiblissante et renouvelle notre faible consécration.
Un amour éternel – qui ne nous abandonne jamais, même quand tous les autres supports ont disparu.
Un amour stimulant – qui nous rend capable d’aimer comme Il nous a aimé, et de vivre pour Lui et non pour nous-même !

¼ – Service des Lecteurs –  SL – 22 – 15.05.2008 – Bernard KAEMPF

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).