D. 06. 1er Epiphanie : MEINEN JESUM LASS ICH NICHT
D. 06 1er DIMANCHE APRES L’EPIPHANIE
1. Sonntag nach Epiphanias (Wustmann)
MEINEN JESUM LASS ICH NICHT BWV 124
Je ne laisse pas Jésus
NOTES quant à la cantate
Auteur du livret : inconnu Date: 1735-1744 (Leipziger II a)
Epître : Romains 12/1-6 Vie chrétienne : sacrifice vivant, vie sainte , modestie
Evangile : Luc 2/41-52 Jésus au Temple à 12 ans
Thème de la cantate : voir les commentaires pour la Cantate « Gedenke, Herr, wie es uns geht, également pour le 1er dimanche après l’Epiphanie.
Le thème de Jésus perdu et retrouvé, d’après Luc 2/41-52, est la trame de cette cantate, mais vu depuis le fidèle, et non pas depuis le Christ perdu. Non pas : « il est perdu », mais : « je ne le laisserai pas, je resterai collé à lui ». Le cantique « Meinen Jesum lass ich nicht –Je ne laisse pas Jésus », d’où sont tirés le Chœur (1ère str) et le Choral (6ème str), dit : « Klettenweis an ihn zu kleben – coller à lui comme une bardane », plante qui reste accrochée aux vêtements et qu’on a du mal à détacher. En lui restant attaché, je ne perdrai pas le Christ, même si lui disparaît trois jours. (Cette expression n’a pas d’équivalent en français. Sachs-Villate la traduit par : s’attacher comme une ombre à ses pas »)
La « perte de Jésus » est signalée dans le 2ème Récitatif : « bei Jesu schmerzlichstem Verlust – par la très douloureuse perte de Jésus ».
Voir : « les thèmes des cantates de l’Epiphanie »,
sous A. 01. Les textes des Cantates de Bach
Sources : Meinen Jesum lass ich nicht 1658, Christian Keimann ( 1607-1662)
str 1, dans le Chœur d’entrée
str 6, dans le choral final
Ce chant a été composé en souvenir du Duc de Saxe : Johann Georg Churfürst zu Sachsen, qui prononça ces mots : « Meinen Jesum lass ich nicht », sur son lit de mort, en réponse à la question traditionnelle aux mourants s’ils voulaient mourir dans la foi qu’ils ont confessée durant leur vie. Les initiales du nom du Duc : J, G, C, z, S, forment le début des vers de la strophe 6. La devise commence et achève le chant. Remarquer que dans cette strophe apparaît le titre de « Christus – Christ », alors que dans le reste de la Cantate il est toujours question de « Jesus – Jésus ». Le librettiste et Bach l’ont laissé, puisque on ne peut le remplacer à cause de l’acrostiche. Mais aussi parce que Bach et ses librettistes ont repris les pour les chorals des cantates les textes des chants de leurs prédécesseurs, sans les modifier. Il s’agissait de reprendre la tradition dans le chant baroque, mais en la respectant, ce qui est une des caractéristiques de l’art baroque.
Bible : pas de citation directe de la Bible au début de la cantate, comme dans toutes celles des dimanches après l’Epiphanie
Voix : ( S) Soprano, (A) Alto, (T) Tenor, ( B ) Basse
Structure poétique : la mention figurant entre parenthèse et en italique, après le titre des différentes pièces, indique : 1° par le chiffre romain, le nombre de vers dans le poème : VI par exemple signifie 6vers. 2° les chiffres arabes indiquent le nombre de syllabes dans le vers. Par exemple : 8 signifie vers de huit syllabes, avec fin masculine ; 9f signifie vers de neuf syllabes, avec fin féminine
Références : Wustmann, page 58
Neumann, page 106
Schmieder, page
TEXTE de la cantate
1. CHŒUR ( VI régulier )
Meinen Jesum lass ich nicht, 7
Weil er sich für mich gegeben, 8f
So erfordert meine Pflicht, 7
Klettenweis an ihm zu kleben. 8f
Er ist meines Lebens Licht, 7
Meinen Jesum lass ich nicht. 7
Je ne laisse pas Jésus,
Il a fait le sacrifice.
Mon devoir et mon salut
Sont qu’à lui fort je m’unisse.
Ma lumière et mon élu,
Je ne laisse pas Jésus !
2. 1er RECITATIF ( T ) ( VII irrégulier )
Solange sich ein Tropfen Blut 8
In Herz und Adern reget, 7f
soll Jesus nur allein 6
mein Leben und mein alles sein; 8
Mein Jesus, der an mir so grosse Dinge tut: 12
Ich kann ja nichts als meinen Leib und Leben 11f
Ihm zu Geschenke geben. 7f
Tant qu’une goutte de mon sang
Coule en mes cœur et veines,
Jésus sera mon tout,
Ma vie, lui seul, de bout en bout ;
Mon Jésus, qui agit en moi en tous les temps
Mon cœur, ma vie aussi, je les lui donne,
Telle une offrande bonne.
3. 1er ARIA ( T ) ( VI régulier )
Und wenn der harte Todesschlag 8
Die Sinnen schwächt, die Glieder rühret, 9f
Wenn der dem Fleisch verhasste Tag 8
Nur Furcht und Schrecken mit sich führet, 9f
Doch tröstet sich die Zuversicht: 8
Ich lasse meinen Jesum nicht 8
Et quand le dur coup de la mort
Fléchit l’esprit, atteint les membres,
Quand le jour que hait notre corps
Apporte la peur dans nos chambres,
Alors console ce salut :
Non, je ne laisse pas Jésus.
4. 2e RECITATIF ( B ) ( X irrégulier )
Doch ach ! 2
Welch schweres Ungemach 6
Empfindet noch allhier die Seele ? 9f
Wird nicht die hart gekränkte Brust 8
Zu einer Wüstenei und Marterhöhle 11f
Bei Jesu schmerzlichstem Verlust? 8
Allein mein Geist sieht gläubig auf 8
Und an den Ort, wo Glaub und Hoffnung prangen, 11f
allwo ich nach vollbrachtem Lauf 8
Dich, Jesu, ewig soll umfangen. 9f
Pourtant !
Quel sombre et grand tourment
Eprouve encore ici mon âme ?
Ne devient pas le cœur blessé,
Comme un désert, un cachot de souffrance,
Si Jésus nous a délaissés ?
Mais mon esprit regarde à toi,
Au lieu où brillent foi et espérance,
Après que j’aie fini ma vie,
Je te prendrai avec confiance.
5. 2e ARIA , duo ( S, A ) ( V irrégulier )
Entziehe dich eilends, mein Herze, der Welt, 11
Du findest im Himmel dein wahres Vergnügen. 12f vers libre
Wenn künftig dein Auge den Heiland erblickt, 11
So wird erst dein sehnendes Herze erquickt, 11
So wird es in Jesu zufriedengestellt. 11
Retire-toi vite du monde, mon cœur,
Recherche en le ciel le plaisir véritable.
Si à l’avenir ton œil voit le Seigneur,
C’est alors que sera rassasié ton cœur,
Alors qu’en Jésus il aura le bonheur.
6. CHORAL ( VI régulier )
J esum lass ich nicht von mir, 7
G eh ihm ewig an der Seiten; 8f
C hristus lässt mich für und für 7
Z u dem Lebensbächlein leiten. 8f
S elig, der mit mir so spricht: 7
Meinen Jesum lass ich nicht 7
Je ne laisse pas Jésus,
A côté de lui je marche.
Il me conduira bien plus
Au courant de ses eaux fraîches.
Je dirai pour mon salut :
Je ne laisse pas Jésus.
Texte allemand : Wustmann, page 58
Trad. Française : Yves Kéler, Allevard, 1.7.2008