PECHEUR INDIGNE ET MISERABLE (rév)

REPENTANCE
PREPARATION A LA SAINTE CENE

                             PECHEUR INDIGNE ET MISERABLE
                                    ( Révision de LP 236 )

1. Pécheur indigne et misérable,
    Me voici devant toi présent.
    Pardonne, ô Dieu, je suis coupable,
    Envers moi montre-toi clément.

    Refrain :
    O mon Dieu, mon Père et mon Roi,
    Prends pitié, prends pitié de moi !

2. Je sais que la plaie est profonde
    Et que rien ne peut la guérir.
    Grâce, ô Dieu ! Que ta grâce abonde !
    Par mes cris laisse-toi fléchir.       Refrain

3. Je suis pécheur, que puis-je attendre ?
    Rien d’autre que ton châtiment !
    Dieu de justice, veuille entendre :
    Miséricorde à ton enfant !            Refrain

4. Mais dis un mot, j’aurai la vie.
    Dis-moi :  » Christ a tout accompli !
    Tous tes péchés, je les oublie,
    Ma grâce seule te suffit.  »            Refrain

                             Texte :       Pécheur indigne et misérable
                                               J.Fr. Masson 1747
                                               LP 236
                                               rév : Yves Kéler 2005

                             Mélodie :   Wer nur den lieben Gott lässt walten
                                              Georg Neumark, 1657
                                              RA 454, EG 369
                                              Frs: Pécheur indigne et misérable
                                              LP 136
                                              Seigneur, reçois, Seigneur, pardonne
                                              NCTC 270, ARC 407

 Le texte :

      Il est de J.Fr. Masson, et daté de 1747. De quel livre provient-il ? Des Cantiques Spirituels de Strasbourg, dont il existe une édition de cette année, différente de celle de 1680/1725 ? Ce chant ne se retrouve plus dans l’édition de 1758/1808, différente de celle de 1747. Serait-ce alors des livres de cantiques français de Francfort ? Il faut vérifier ce point.

        NCTC 270 attribue au même J.F. Masson 1747 l’original de  » Seigneur, reçois, Seigneur, pardonne « . Mais ce qu’on supposer être les originaux de LP 136 et NCTC 270 ne concorde pas. Il est probable que le texte de Masson était plus long, et que LP et NCTC n’ont pas retenu les mêmes strophes. A moins qu’il y ait deux cantiques différents du même Masson.

        Le texte de LP est plus serré théologiquement autour de la confession des péchés et de la demande de grâce. Il est complètement adressé au Père. Dans NCTC, la deuxième strophe :  » Hors de Jésus, je ne puis craindre « , fait dévier la direction et amène :  » Que prononcer un nom :le tien « , c’est-à-dire le nom du Christ. Alors que l’ensemble du chant est censé s’adresser à Dieu.

       Le refrain dans LP commence avec une invocation :  » O mon Dieu, mon Père et mon roi « . Il contient la titulature usuelle du temps : Dieu, Père, Roi, les trois titres étant réunis par la triple reprise du  » mon « . L’emploi fréquent du mot  » Seigneur  » est plus récent. Du point de vue poétique,  » Prends pitié, prends pitié de moi  » est plus heureux à l’oreille que  » Aie pitié, aie pitié de moi.  » La succession vigoureuse des sons : en, i, é, oi, est meilleure que celle de  » ai, i, é, oi « , moins contrastée. Il est probable que le refrain d’origine est celui conservé par LP :  » Prends pitié bis, de moi « .

La mélodie :

      Elle est de Georg Neumark, 1621-1681, juriste et bibliothécaire à Weimar. Il fit partie d’un cercle de poètes. Son cantique : « Wer nur den lieben Gott lässt walten », est un des grands chorals allemands, dont le texte eut une grande influence. La mélodie fut souvent utilisée, en particulier pour des chants d’enterrement ou exprimant l’acceptation de la volonté de Dieu. On sent ce trait chez Masson : le pécheur accepte la décision de Dieu, en deux étapes : Dieu punit le mal, mais il décide, au nom de Jésus-Christ, de pardonner au coupable.

        RA donne quatre cantiques sur cette mélodie, dont deux chants d’enterrement et un chant de baptême. En français, on la retrouve dans LP 129  » Je te contemple, ô splendeur sainte « , de Charles Dombre  (voir révision sur ce site : Je te contemple, ô splendeur sainte) et dans LP 206  » Jésus à sa table sacrée « , qui remonte à Bonsen 1747. ( voir révision sur ce site : Jésus au repas de sa table)

        Cette mélodie doit être chantée de façon allante, mais retenue : ne pas chanter trop vite. Il faut laisser le thème se développer, car il y a une dimension mystique dans la mélodie et le texte, qu’il faut laisser s’épanouir. L’aspect  » fonctionnel  » de la repentance, qui est la première raison de ce chant, s’exprime d’une façon  » cordiale « , le cœur  » qui aime Dieu  » y trouve sa place.