SC. 01 | 02. Préparation T’AIMER, JESUS, TE CONNAITRE

AMOUR DU CHRIST
DIMANCHE MISERICORDIAS DOMINI,
=  Dimanche du BON BERGER
SAINTE CENE

7e DIMANCHE après la TRINITE

                             T’AIMER,  JESUS,  TE CONNAITRE
                                         Révision de LP 300 

1. T’aimer, Jésus, te connaître,
    Se reposer sur ton sein,
    T’avoir pour son Roi, son Maître,
    Pour son breuvage et son pain,
    Savourer en paix la grâce
    De ta mort, puissant Sauveur,
    Me tenir devant ta face :
    Quelle ineffable douceur !

2. O bonheur inexprimable :
    Le Seigneur est mon berger.
    Toujours tendre et secourable,
    Son coeur ne saurait changer.
    Dans son dévouement suprême,
    Il descendit ici bas,
    Chercher sa brebis qu’il aime,
    Et la prendre dans ses bras.

3. Il donna pour moi sa vie,
    Il m’appelle par mon nom.
    A sa table il me convie,
    J’ai ma place en sa maison.
    Il voit mes maux, ma faiblesse,
    Il veut bien s’en enquérir.
    Qu’il est bon ! il veut sans cesse
    Me pardonner, me guérir.
                                            
4. Rien, ô Jésus, que ta grâce,
    Ne me rend saint, juste, heureux.
    Mon péché, rien ne l’efface,
    Que ton sang versé, précieux !
    Ne me dites autre chose,   
    Sinon qu’il est mon Sauveur,
    L’auteur, la source et la cause
    De mon éternel bonheur !

              Texte :     T’aimer, Jésus, te connaître
                             Jérémie Risler 1785 ( LP 300)
                             ou E.Guers    ( Rec. Cant. Luth. P-M-S 1923)
                             LP 300
                             pas dans NCTC et ARC
                             rév: Yves Kéler, 2005  
                             ABD 558, texte légèrement différent, de 1980

              Mélodie :  O du Liebe meiner Liebe
                             Bamberg 1732, Herrnhaag 1735
                             appelée aussi: 
                             Herz und Herz vereint zusammen
                             d’après le chant de Zinzendorf 1725
                             RA 361, EG 251
                             fr. : T’aimer, Jésus, te connaître
                                    LP 300, ABD 558
                             ou : O Jésus, tu nous appelles
                                    LP 338, NCTC 243, ARC 528

Le texte :

a.  son origine :

       Il remonte aux cantiques allemands dérivés de  » O du Liebe meiner Liebe « , daté de 1700, (Knapp  1835, n° 530),  comme :

 – Herz und Herz vereint zusammen,
                     1725, de Zinzendorf  (1700-1760) RA 361, EG 251

– Bei dir, Jesu will ich bleiben ,
                     1833, de Phi. Spitta   (1801-1859)RA 346, EG 406

– Bleibt bei dem, der euretwillen, 
                     1833, du même Philipp Spitta     RA 430, EG 689 

        Ce chant, qui a disparu des livres et qu’on peut difficilement chanter aujourd’hui, s’est révélé très fertile, car on a composé à sa suite plusieurs autres « Nachdichtungen – chants dérivés « , qui ont joué un rôle énorme dans la piété protestante. Les seuls noms de Zinzendorf et de Spitta le laissent deviner.

         En français, deux textes sur la mélodie originale sont bien connus. Celui que les frères moraves ont publié en 1846, dans leur Psalmodie :  » O Jésus, tu nous appelles « ,  LP 338, qui lui aussi a joué un grand rôle dans le protestantisme français. Et  » T’aimer, Jésus, te connaître « . D’après LP, le texte de ce dernier serait de Jérémie Risler 1785, qui est probablement un pasteur du Pays de Montbéliard. Le  » Recueil de Cantiques  » luthérien, Paris-Montbéliard-Strasbourg, attribue le texte à un auteur appelé E. Guers, sans date.

b.   son contenu :

    Ce chant fait partie de la  » Jesu Frömmigkeit – la piété de Jésus  » de la fin du 17e Siècle, période qu’on appelle  » pré-piétisme « , et dont nous avons plusieurs exemples dans les livres français.

        Ici, deux thèmes principaux s’enchevêtrent : celui du bon Berger et celui de Cène, appuyé sur Jean 6 :  » Pour son breuvage et son pain  » (1ère strophe).  » Le Seigneur est mon Berger « , à la strophe 2, est évidemment une citation directe du Ps 23, à laquelle la parabole de la brebis perdue de Matthieu 18/12 et celle du bon Berger de Jean 10/11 sont rattachées. Une forte théologie de la mort expiatoire du Christ sous-tend le texte, lui donnant une solide armature. Le texte ne tombe jamais dans la mièvrerie, même si le langage a des aspects sentimentaux. Là encore, on retrouve la mystique et le bonheur de la foi qu’on trouve auprès du Christ :  » Me reposer sur ton sein,…Quelle ineffable douceur « , repris tout de suite par  » O bonheur inexprimable,… Et la prendre dans ses bras . »

c.  son emploi :

     Pour les raisons évoquées plus haut, ce chant peut très bien servir au 2e dimanche après Pâques, Misericordias Domini, qui est le dimanche du bon Berger : le Psaume 23 est le propre de ce dimanche, ainsi que l’évangile du bon Berger, de Jean 10. La référence à la Multiplication des pains, de Jean 6, permet de l’employer comme chant d’entrée pour la Sainte Cène. On peut aussi l’employer au 7e dimanche après la Trinité (8e après la Pentecôte), consacré au Mémorial de la sainte Cène, et dont l’évangile propre est Jean 6/1-15.

La mélodie :

   La mélodie a un caractère double : elle est simple, presque enfantine, et correspond au vœu que Zinzendorf exprimait : que le chant des chrétiens soit celui des enfants heureux du Père. L’autre caractère est une joie interne, qui correspond bien à celle exprimée par le texte. Il faut la chanter dans ce double esprit, sur un rythme allant.