SC. 02. Offertoire PEUPLE CHRETIEN, JESUS, LE BON PASTEUR

SAINTE CENE

           PEUPLE CHRETIEN, JESUS, LE BON PASTEUR

         Révision de : Peuple chétien, ton Sauveur charitable
                Chant de Sainte Cène du Psautier réformé

                              ( CANTIQUE XIII. (12)
               POUR LA SAINTE CENE DE SEPTEMBRE)

    Mélodie : J’aime mon Dieu, car son puissant secours, Ps 116

1. Peuple chrétien, Jésus, le bon Pasteur,
    Vient aujourd’hui t’inviter à sa table.
    Dans son amour, le Maître charitable
    Se donne à toi pour être ton Sauveur.

2. Il vient t’offrir et sa coupe et son pain,
    Après avoir, par son grand sacrifice,
    Du Tout-puissant satisfait la justice,
    Pour apaiser et ta soif et ta faim.

3. Le pain du ciel ne pouvait garantir
    Aux Hébreux qui au désert en mangèrent          Jean 6/42
    Et même, ingrats, en fin s’en détournèrent !
    D’être sauvés et de ne pas périr.                      Jean 6/32-33

4. Pour assurer notre immortalité,
    Notre Jésus aujourd’hui nous présente
    Un pain céleste, une manne excellente :             Jean 6/42
    Recevez-les avec humilité.

5. Sa chair sacrée est le seul aliment                     Jean 6/55
    Qui nous nourrit et qui nous fortifie-e ;
    Jésus Sauveur est le vrai pain de vi-e
    Qui donne à l’âme un sûr contentement.

6. Il adoucit nos peines et nos maux.                    Matth 9/12
    Son sang divin, qu’il offre pour breuvage,
    Nous a aux cieux mérité l’héritage
    Et nous transforme en des hommes nouveaux.

7. Quiconque en boit borne à Dieu ses désirs.
    Il n’a jamais plus une âme altéré-e.
    Les honneurs vains et de courte durés
    N’ont d’intérêt, ni les trompeurs plaisirs.

8. Il est toujours prêt à tout sacrifier.
    Il ne vit plus que pour Jésus qu’il aime,
    Il meurt au monde, il renonce à lui-même,         Matth 16/24       
    A ses biens, ses jours, pour le glorifier.

9. Jésus nous fait les dons de sa bonté.
    Mais qui pourrait ainsi manger et boire               I Cor 11/27
    Le corps sacré, le sang du Roi de gloire ?
    Qui croit en lui mort et ressuscité.

10. Heureux celui qui reçoit dans son coeur
      Et Jésus et son puissant sacrifice,  
      Cherche en lui seul sa vie et sa justice,
      Son glorieux et divin Rédempteur.

11. A qui aller, sinon, Seigneur, à toi ?
      Heureux celui qui t’est toujours fidèle,
      Seigneur Jésus, et qui, brûlant de zèle,
      Te suit partout avec amour et foi.

12. Toi seul peux nous faire entrer dans les cieux/
      Tu nous promets la vraie vie éternelle,
      Et tu nous donnes la gloire immortelle :
      C’est vers toi seul que nous tournons les yeux.

         Texte        Peuple chrétien, ton Sauveur charitable
                         Psautier réformé du Locle, probt 1833
                         150 Psaumes + 16 Cantiques
                         révision : Yves Kéler, 30.11.2010

         Mélodie      J’aime mon Dieu, car son puissant secours.
                         Ps 116
                         NCTC 116, ARC 116, ALL 116


Le texte et la mélodie

        Ce chant de Sainte Cène destiné à celle de septembre chez les réformés, est au départ un chant en VIII 11f.11f, 10.10 / 11f.11f, 10.10, sur la mélodie du Psaume XXXII « Heureux celui dont la faute est remise ». Mais cette mélodie est peu connue et ne permet pas de chanter facilement ce chant, fort intéressant. J’ai pensé diviser le texte en deux, soit en IV, et de le recomposer sur une autre mélodie. La plus appropriée m’a paru celle du Psaume 116, en IV 10.11f, 11f.10, « J’aime mon Dieu, car son puissant secours ». Les longueurs des vers en 10 et 11f correspondent à celle du texte original. En réorganisant les strophes de 11f.11f, 10.10 en 10.11F, 11f.10, on parvient à garder la plus grande partie des mots, des phrases et du message du texte original.

La théologie du texte

   
        Str. 1 : La Cène est un « nourrissement » du peuple de l’Eglise, dans lequel le fidèle individuel est placé. C’est pourquoi l’invocation initiale vise l’assemblée et l’Eglise entière, et non le paroissien particulier. Ce peuple esr conduit par le bon Berger, qui est le chef du troupeau.

        Str 2-4 : La Cène actualise le sacrifice du Christ, qui a satisfait à la justice de Dieu. La dimension satisfactoire du sacrifice du Christ est relevée négativement par la comparaison avec la manne du désert (Jean 6/42), qui ne peut donner la vie, puisque elle n’est pas liée à un sacrifice pour les péchés. Alors que dans la Cène ce lien existe. Le sacrifice est rappelé à la strophe 10.

        Str. 5-6 : La chair du Christ et son sang sont une nourriture et un breuvage. Cela est dit dans Jean 6/55. Ces deux éléments, qui sont aussi comme un médicament qui soigne et guérit nos plaies, sont mentionnés à la strophe 6. Cette thèse n’est pas directement biblique, mais découle de la réflexion du Christ : « Les malades ont besoin du médecin » (Matthieu 9/12).

        Str. 7-8 : « Quiconque en boit borne à Dieu ses désirs ». Ici apparaît une mystique du contentement en Christ, d’une union avec lui telle qu’elle évacue le monde ambiant : On trouve aussi la thèse du mépris des honneurs et des richesses du monde, caractéristique du 18e siècle, en Allemagne chez les luthériens et en France chez les réformés. époque de composition de ce chant : mourir au monde, renoncer à soi-même (Matthieu 16/24, Luc 14/43).

        Str. 9 : La restriction paulinienne de I Cor 11/27, qui a joué un grand rôle dans la célébration de la Cène. Il faut être réconcilié avec Dieu, d’où la grande pénitence préparatoire, et avec son prochain, d’où le refus d’aller à la Cène si on est brouillé avec un frère ou une sœur.

        Str. 10-11 : Ces deux strophes forment une première conclusion : celui qui reçoit le Christ dans la Cène le suit sur terre.

        Str 12 : Cette strophe forme une deuxième conclusion : la mort sera la conclusion de la vie, mais la Cène nous y prépare.

        Les bases bibliques de la Cène et de la communion sont bien explicitées. Le texte montre que la Cène avait une grande importance chez les réformés au 18e siècle et au début du 19e, et que les thèses libérales et destructrices, qui agissent toujours encore dans l’Eglise réformée, ont beaucoup affaibli la compréhension de la Cène comme aliment pour la foi et médicament dans l’épreuve.