GUERRE
CATASTROPHES
AURAIS-TU DÉTOURNÉ LES YEUX ?
( Hast du denn ganz dein Angesicht ? )
Mélodie : Wenn mein Stündlein vorhanden ist
Du Lebensbrot, Herr Jesu Christ
1. Aurais-tu détourné les yeux
De nous, Seigneur et Maître ?
N’entends-tu pas monter aux cieux
Les cris de tous ces êtres ?
De nos péchés naît ta fureur :
Faut-il qu’elle ait tant de rigueur ?
Veux-tu donc tous nous perdre ?
*
2. La guerre, au rouge vêtement,
Ravage nos campagnes.
La pauvreté, le dénuement,
Désolent les montagnes.
Alors que ta bénédiction
Couvrait de biens cette région,
Toute vie la délaisse.
3. La crainte rôde dans la nuit,
Grandit partout et monte,
Car le massacre se poursuit
Et nos douleurs augmentent.
L’horrible rage des soldats
Menace tout de brûler bas :
Qui donc nous en protège ?
4. Toi tu le peux, Dieu des armées,
Par toi tout est possible,
Par toi tout peut encor changer,
Redevenir paisible.
Tu peux finir la destruction,
Le meurtre et les exécutions :
Toi seul as la puissance.
5. Les lances, sabres, les épées,
Dont l’ennemi nous perce,
Tu peux en serpes les changer,
En faux, en socs, en herses.
Tu es le Tout-puissant, seul Dieu,
Ordonne et que sous tous les cieux
Ta volonté se fasse !
6. Secours nos vies dans ta bonté,
Efface notre faute.
Pardonne-nous tous nos péchés
Par le sang qui les ôte.
Contiens la haine des soldats,
Eteins la guerre et les combats
Avant que tout s’enflamme.
7. Rends-nous la paix et le bonheur
Qui naissent de ta grâce.
Guéris les gens de leurs malheurs :
Nos faibles mains sont lasses.
Dieu, garde nos vies et nos biens,
Que nous avons eus de tes mains.
Tourne vers nous ta face.
8. O Dieu, dirige nos esprits,
Qu’à toi ils s’en remettent
Et laissent tout ce qui nous nuit.
Regarde-nous et jette
Sur nous les yeux : rends-nous la paix,
Ta douce grâce et tes bienfaits,
Pour qu’on te rende grâce.
Texte Hast du denn ganz dein Angesicht
sans indication d’auteur
Sammlung Geistlicher Lieder
Bouxwiller 1783
fr. : Yves Kéler 25.5.2010
Mélodie Wenn mein Stündlein vorhanden ist
Francfort – Main 1569, Strasbourg 1616
RA 485, EG 522
Du Lebensbrot, Herr Jesu Christ
Peter Sohren, 1668, Halle 1704,
dans Geistreiches Gesangbuch,
édité par Freylinghausen à Halle 1704
RA 46 et 232 + 341, EG 329
Texte original
1. Hast du denn ganz dein Angesicht,
O Herr! Vor uns verborgen?
Vernimmst du unsre Seufzer nicht?
Weißt du nicht unsre Sorgen?
Ach, ist durch unsre Sündenmacht
Dein fürchterlichster Zorn erwacht?
Willst du uns ganz verderben?
2. Der Krieg, im blutigen Gewand,
Verheeret die Gefilde;
Die härtste Armut drückt das Land
Das sonst dein Segen füllte;
Ach! aller Herz ist freudenleer,
Und keine Ruh erquickt uns mehr;
Sie ist von uns gewichen.
3. Gefahr umgibt uns in der Nacht,
Und wächst mit jedem Tage.
Sind wir vom kurzen Schlaf erwacht
So wacht auch unsre Plage.
Der harten Krieger wilde Wut
Droht uns mit Feuer und mit Blut,
Und niemand kann uns schützen.
4. Du kannst es, o Herr Zebaoth!
Es steht in deinen Händen,
Uns zu erretten, unsre Not
Zu unserm Glück zu wenden.
Du kannst dem Elend , das uns drückt,
Das dein Gericht uns zugeschickt,
Allein allmächtig steuern.
5. Es haben Lanzen, Spies und Schwert,
Womit der Feind und drohte,
Schon oft in Sicheln sich verkehrt,
Sobald dein Wink gebote.
Allmächtig bist du immer noch;
Ach, so gebiet, so rede doch!
Was du sprichst, muss geschehen.
6. Vergib uns gnädig unsre Schuld !
Vertilge unsre Sünden!
Trag uns mit Lagmut und Geduld!
Lass allen Zorn verschwinden.
Ach, dämpfe unsrrer Feinde Wut!
Lösch aus des Krieges wilde Glut,
Eh sie uns ganz verzehret!
*
7. Gib deiner Gnade teures Pfand,
Gib uns den Frieden wieder!
Errette das bedängte Land!
Erhalt uns unsre Güter!
Damit wir dir, von Angst befreit,
Die Opfer unsrer Dankbarkeit
In sichern Templeln bringen.
8. Regiere selbst du unsern Sinn,
Dass wir uns dir ergeben;
Der Laster Bahn bedachtsam fliehn,
Und stets nach Tugend streben!
Wir lassen dich, Erbarmer nicht,
Bis uns dein huldreich Angesicht
Zum Segen wieder strahlet.
Le texte
Ce texte se trouve dans le livre de cantiques de Bouxwiller de 1783.
Il se divise en trois parties.
D’abord une introduction, avec la question : » Nous aurais-tu donc oubliés ? ». Puis une deuxième partie, en 5 strophes (2 à 6), encadrée par le mot « Krieg – la guerre », au début de la strophe 2 et à la fin de la strophe 6. Le mot forme comme deux parenthèse entre lesquelles tous les thèmes de la guerre sont placés : le sang, la pauvrté, la peur, le danger, la fatigue, le meurtre, les armes. La troisième partie, composée des strophes 7 et 8, est introduite par le mot « Friede –la paix », qui n’est pas repris à la fin du chant. Ces deux mots sont imprimés en caractères gras dans le livre, ce qui montre que le découpage est signalé au fidèle.