E. 04|05. DE QUOI T’INQUIETES-TU, MON COEUR ? (rév) Confiance

CONFIANCE
ENTERREMENT

 
          2e, 3e chant du culte

               DE QUOI T’INQUIETES-TU, MON CŒUR ?   II

                                     2ème forme :

           Révision de « De quoi t’alarmes-tu, mon cœur ? »
                 Cantiques Spirituels de Strasbourg 1758

                Mélodie : Was Gott tut, das ist wohlgetan

1. De quoi t’inquiètes-tu mon cœur ?
    Retrouve ton courage !
    Souviens-toi de ton Créateur,
    Le maître de l’ouvrage !
    Car le Dieu fort  Règle ton sort
    Et te conduit lui-même :
    Il te connaît, il t’aime.

2. Viens contempler le firmament,
    Et que ton œil embrasse
    Les mondes que le Tout-puissant
    A semés dans l’espace :
    Ni ton savoir,  Ni ton pouvoir
    Ne te rendront capable
    De faire un grain de sable !

3. Regarde au Dieu de l’univers,
    Vois ton insuffisance !
    Il a mille moyens divers
    Pour prendre ta défense ;
    Et, dans ses bras,  Tu ne perds pas
    Au fort de la tempête,
    Un cheveu de ta tête !

4. Dieu forma l’homme du limon,
    Lui qui fit toutes choses.
    Il revêt, mieux que Salomon,
    Les lis des champs, les roses.
    Le vaste ciel, Père éternel,
    Te coûte une parole !
    Et moi je me désole ?

5. Les mondes roulants dans les cieux
    Et la fleur que je cueille,
    Le cours des astres radieux,
    La chute d’une feuille,
    Tout suit ta Loi.  Serais-je, moi,
    Sur cette terre ronde,
    Hors des lois de ce monde ?

6. Laisse donc là tous tes soucis
    Et tout ce qui t’abuse !
    Depuis qu’il a donné son Fils,
    Jamais Dieu ne refuse
    A ses enfants  Le vêtement,
    Le toit, le pain, la vie :
    Ne crains pas qu’il t’oublie !

7. Je te remets, Dieu de bonté,
    Dieu tout-puissant, ma vie,
    Les miens, mes biens, ma liberté,
    Mon cœur et mes envies.
    Si tu les tiens,  Je ne perds rien :
    Ta main, si ferme et sûre,
    Me rend tout sans mesure !

8. Seigneur, conduis-moi par la main,
    Si tu veux que je vive.
    Chaque jour ajoute à mon gain,
    Pourvu que je te suive.
    Je suis content :  Chaque accident,
    O Dieu puissant et sage,
    Tourne à mon avantage.
  
9. Dieu, réponds-tu à mes souhaits,
    Je bénis ta tendresse.
    Me soutiens-tu dans mes projets,
    J’honore ta sagesse.
    Je sais, je vois   En qui je crois :
    Ta volonté, mon Père,
    M’est toujours salutaire !

10. Lorsqu’un jour tu m’appelleras
      A quitter cette terre,
      Je me remettrai dans tes bras :
      Ce sont les bras d’un Père !
      Là, sans effroi,   Mon âme en toi
      Trouvera son asile,
      Et je mourrai tranquille !

               Texte               De quoi t’alarmes-tu, mon cœur
                                       Matthias Engel 1800 (1753-1811) 
                                       Dans Cantiques Spirituels de Strasbourg 1748
                                       édition de 1811 Supplément par Frédéric Oberlin
                                       rév : Yves Kéler 23.11.2007

               Mélodie           Was Gott tut, das ist wohl gemacht
                                       Severus Gastorius 1679 (1646-1682)
                                       RA 450, EG 372
                                       De quoi t’alarmes-tu, mon cœur
                                       LP 311

Le texte

        On pourrait croire que ce texte serait une traduction de « Was Gott tut, das ist wohlgetan », un chant de Samuel Rodigast (1649-1708), de 1675, à cause de la mélodie qui porte le même nom. De fait, ce texte français est attribué à Matthias Engel, daté de 1800, et serait la traduction d’un texte que Louange et Prière 311 attribue au livre de cantiques de Nuremberg de 1556. Je n’ai pas réussi à identifier cet original. En revanche, il est placé sur la mélodie du même nom, de Severus Gastorius, de 1679. Si le texte original allemand est bien de 1556, il se chantait alors sur une autre mélodie, celle de Gastorius étant de 1679. La traduction de Engel suit-elle le texte dans sa forme originale, ou un texte plus long ? Certains aspects du chant rappellent le temps de Gerhardt, contemporain de Gastorius.      

Le plan du texte

        Le plan du chant est un dialogue, qui se divise en deux grandes parties, l’ensemble est entièrement écrit en « Tu », à la deuxième personne du singulier :  1°  les strophes 1 à 6, dialogue entre l’auteur et son cœur.   2°  les strophes 7 à 10, un dialogue entre l’auteur et Dieu. De plus, les strophes 4, 5 et 7 sont mixtes. 4a, 5a et 7 a sont le dialogue de l’auteur avec son cœur, les strophes 4b , 5b et 7b sont le dialogue avec Dieu :

Str 1 à 6 : dialogue avec le « cœur »:

        Str 1.         ne t’inquiète pas: car Dieu est ton Créateur, donc ton Sauveur et ta 
                         Providence .
        Str 1 à 5 :  description de l’œuvre du Créateur
        Str 4a, 5a, 7a
        Str 6 :        exhortation à se confier à Dieu    

Str 7 à 10 : dialogue avec Dieu :

        Str 4b, 5b, 7b
        Str 7 à 9 :   la vie :    je la remets en Dieu
        Str 10 :      la mort : je la remets à Dieu
 
        Ce plan ressemble à ceux de Gerhardt dans ses chants. Mais d’autres thèmes typiques de Gerhardt n’apparaissent pas : le Diable, la correction de Dieu.

Les éditions du texte et l’indication des sources      

        Le texte complet du chant est dans Cantiques spirituels de Strasbourg, dans le supplément de 1831 fait par Oberlin, avec l’indication de la mélodie, mais pas de l’auteur. Les éditions suivantes enlèvent des strophes. Hymnes et Cantiques 1879 Nancy l’attribue à Oberlin, de même « Eglises réformées 1895 », mais cela vient du fait qu’on savait qu’Oberlin l’avait édité. On a confondu l’éditeur avec l’auteur. « Eglises réformées 1859 » ne donne que le nom de la mélodie : « Choral : Was Gott thut, das ist wohlgethan ».  « Chants chrétiens », de Lutteroth, en 1856, ne donne que le compositeur de la mélodie, Severus Gastorius. LP donne « Matthias Engel, 1753-1811 ; d’ap. rc. Nuremberg 1556, mél : Severius Gastorius ». Les livres plus récents ne disent pas davantage.

L’emploi du chant

        Ce chant est un bon exemple de chant de consolation raisonné, qui cherche dans la création de Dieu et dans son action la consolation. Il est général, ne précisant pas le type de souffrance ou d’épreuve.

        Il est aussi d’un bon service pour les enterrements, en particulier les strophes 7 à 10 après la prédication. Les strophes 1, 3 à 6 peuvent se placer avant la prédication, et préparer l’assemblée à celle-ci..