02. DIEU, MON DIEU, MA SAGESSE, Cant XIV (rév) Epreuve, Persécution

CANTIQUE XIV
EPREUVE
PERSECUTION

      DIEU, MON DIEU, MA SAGESSE,
               ECOUTE L’ORAISON

   
          (Sur le chant du Pseaume 130
               Du fond de ma pensée)

 Mélodie : Ps. 130  Du fond de ma détresse

1. Dieu, mon Dieu, ma sagesse,
    Ecoute l’oraison
    Qu’en mon cœur je t’adresse
    Quand sombre est ma prison.
    Que ta bonté m’accorde
    D’éprouver la douceur
    De ta miséricorde,
    Dans le fond de mon cœur.

2. Viens et rends-moi visite
    Dans cet obscur séjour,
    Afin que je médite
    Ta grâce et ton amour.
    J’occuperai sans cesse
    Toute ma volonté
    A dire l’allégresse
    De ta grande bonté.

3. Fais-moi part d’une goutte
    Du sang de mon Sauveur ;
    Et que mon âme en goûte
    L’agréable fraîcheur.
    Fais-moi jouir du calme
    Que tu nous as promis,
    Au milieu de mes larmes,
    Dans l’exil où je suis.

4. Pénètre de ta grâce
    Tout mon entendement,
    Des rayons de ta face
    Mon entier jugement.
    Ravis, ô Dieu, mon âme
    Jusqu’au troisième ciel,
    Comme une vive flamme
    Qui part de ton autel.

5. Imprime en ma mémoire
    Ta splendeur, ta beauté,
    Pour contempler la gloire
    De ta divinité.
    Fais par ta grâce immense
    Que mon cœur et mes sens
    Trouvent la jouissance
    De tes dons si puissants.

6. A toi seul je m’adresse,
    En toute humilité ;
    Réponds à ma détresse
    Dans ta fidélité.
    Seigneur Dieu, je te pri-e :
    Hâte-toi de venir,
    Et fais que je n’oubli-e
    Jamais de te bénir.

7. Célébrez les miracles
    De la bonté de Dieu,
    Malgré tous les obstacles
    Dans ce sinistre lieu ;
    Car il est l’assurance,
    Le secours et l’appui
    Du pauvre en sa souffrance
    Qui se remet à lui.
   
   
         Texte        Adorable sagesse, Ecoute l’oraison
                          Elie Neau 1701
                          dans Histoire des souffrances du sieur Elie Neau
                          sur les galères et dans les cachots de Marseille (1701)
                          Publications du Musée du désert en Cévennes, 1939
                          Cantique II, page 264

                          Révision du texte : Yves Kéler, 26.12.2010

         Mélodie    Ps 130 Au fort de ma détresse
                          (incipit de Valent Conrart 1677)
                          Loys Bourgeois 1542
                          LP 57 = Ps. 130
                          Du fond de ma pensée
                          (incipit de Clément Marot 1539)
                          Du fond de ma détresse
                          (incipit de Roger Chapal)
                          NCTC 130, ARC 130, ALL 130


Texte original d’Elie Neau


Les mots changés sont indiqués en italique

1. Adorable sagesse,
    Ecoute l’oraison
    Que mon âme t’adresse
    Dans ma sombre prison.
    Que ta bonté m’accorde
    D’éprouver la douceur
    De ta miséricorde,
    Dans le fond de mon cœur.

2. Viens me rendre visite
    Dans cet obscur séjour,
    Afin que je médite
    Ta grâce et ton amour.
    Que j’occupe sans cesse
    Toute ma volonté
    A sentir l’allégresse
    De ta grande bonté.

3. Fais-moi part d’une goutte
    Du sang de mon Sauveur ;
    Et que mon âme en goûte
    L’agréable faveur.
    Fais-moi jouir des charmes
    Que tu nous as promis,
    Au milieu des alarmes,
    Dans l’exil où je suis.

4. Pénètre de ta grâce
    Tout mon entendement,
    Des rayons de ta face
    Et tout mon jugement.
    Qui ravisse mon âme
    Jusqu’au troisième ciel,
    Comme une vive flamme
    Qui part de ton autel.

5. Imprime en ma mémoire
    Ta charmante beauté,
    Pour contempler la gloire
    De ta divinité.
    Fais par ta grâce immense
    Que mon cœur et mes sens
    Ayent la jouissance
    De tes biens ravissants.

6. A toi seul je m’adresse,
    En toute humilité ;
    Réponds à ma détresse
    En ta fidélité.
    O Seigneur, je te pri-e :
    Hâte-toi de venir,
    Et fais que je n’oubli-e
    Jamais de te bénir.

7. Célébrez les miracles
    De la bonté de Dieu,
    Malgré tous les obstacles
    Dans ce funeste lieu ;
    Car il est l’assurance,
    Le secours et l’appui
    Du pauvre en sa souffrance
    Qui se remet à lui.