06. MON DIEU, MON ROI, QUE J’AIME UNIQUEMENT, Cant II (rév) Louange du Père

CANTIQUE II
LOUANGE DE DIEU

         MON DIEU, MON ROI, QUE J’AIME UNIQUEMENT
 Révision de : Mon Dieu, mon Roi, que j’aime uniquement

 
        Mélodie : Ps 51  Pitié pour moi, Seigneur, dans ta bonté
                                Miséricorde et grâce, ô Dieu des cieux

A.     SUR LA MELODIE DU PSAUME 51

1. Mon Dieu, mon Roi, que j’aime uniquement,
    J’ai de longtemps ton nom dans ma mémoire :
    Je veux louer le faste de ta gloire
    Et t’adorer perpétuellement.
    En contemplant ta splendide beauté,
    Je fais le vœu devant toi et les anges
    D’en célébrer l’immutabilité,
    Et chante, ô Dieu, ton infinie louange

2. N’es-tu pas seul, Seigneur, et Dieu et Roi,
    Le Dieu vivant, le tout premier principe,
    Dont la grandeur jamais ne se dissipe,
    Le tout-puissant, l’Alpha et l’Oméga ?
    Il n’est que toi de monarque éternel ;
    Ta déité, Seigneur, est permanente,
    Régnant partout sur la terre et le ciel :
    Ta majesté sublime est triomphante.

3. Immense et saint, ton être glorieux
    Remplit les cieux la terre et les abîmes.
    Tu gardes tout, de même tu l’animes,
    Par ta présence en tout temps, en tous lieux.
    Le monde tient, suspendu à ton doigt,
    Par la vertu de ta force invincible.
    Quand tu as dit : « Que la lumière soit ! »
    Tu l’as créé sans qu’il te fût pénible.

4. Or ce portrait de toute perfection
    Et ce tableau que ta sagesse trace,
    Font resplendir ta justice et ta grâce,
    Comme un miroir, Dieu, de tes productions.
    Tous les élus et tous les réprouvés
    Que tu connais à travers ta prescience,
    Leurs noms étaient dans ton livre gravés,
    Tu les voyais avant leur existence.

5. L’arrêt en fut dressé dans ton conseil,
    Dans le secret de tes justes idé-es.
    Et l’équité préside à tes pensé-es,
    Car ta lumière éblouit le soleil.
    Dieu, Seigneur Dieu, pur en tes jugements,
    O Trinité, d’une unité d’essence,
    Tu veux qu’on tremble à tes commandements,
    Tu veux qu’on t’aime en toute obéissance.
   
6. Ta vérité et ta fidélité
    Sont les témoins de ta miséricorde.
    Dans le pardon que ta clémence accorde,
    Tu nous fais voir ta libéralité.
    Tu m’as pourvu d’un remède infini
    De providence et de bonté uniques.
    Que ton saint nom en soit toujours béni
    Pour ton amour, ta douceur, magnifiques.
   
   
   
         Texte        Mon Dieu, mon Roi, que j’aime uniquement
                          Elie Neau 1701
                          sur la mélodie du Ps. II
                          Pourquoi font bruit et s’assemblent les gens
                          dans Histoire des souffrances du sieur Elie Neau
                          sur les galères et dans les cachots de Marseille (1701)
                          Publications du Musée du désert en Cévennes, 1939
                          Cantique II, page 242
          
                          Texte révisé, sur la mélodie du Ps 51
                          Miséricorde et grâce, ô Dieu des cieux
                          Kéler Yves 23.12.2010

         Mélodie    Ps 51 Miséricorde et grâce , ô Dieu des cieux
                          Valentin Conrart 1766, LP 21 = Ps. 51
                          Miséricorde au paoure vicieux
                          Marot 1572
                          Pitié pour moi, Seigneur, dans ta bonté
                          NCTC 51, ARC 51, ALL 51

 
B.      SUR LA MELODIE DU PS. 116


        Cette forme peut être chantée en alternance en deux groupes
        ou entre le chœur et l’assemblée, selon le modèle proposé


1. Mon Dieu, mon Roi, que j’aime uniquement,               I + II
    J’ai de longtemps ton nom dans ma mémoire :
    Je veux louer le faste de ta gloire
    Et t’adorer perpétuellement.

2. En contemplant ta splendide beauté,                             I
    Je fais le vœu devant toi et les anges :
    Je chanterai ton infinie louange
    Je louerai ton immutabilité,

3. N’es-tu pas seul, Seigneur, et Dieu et Roi,                    II
    Le Dieu vivant, le tout premier principe,
    Dont la grandeur jamais ne se dissipe,
    Le tout-puissant, l’Alpha et l’Oméga ?

4. Il n’est que toi de monarque éternel ;                       I + II
    Ta déité, Seigneur, est permanente,
    Ta majesté sublime est triomphante,
    Régnant partout sur la terre et le ciel.

5. Immense et saint, ton être glorieux                              I
    Remplit les cieux, la terre et les abîmes.
    Tu gardes tout, de même tu l’animes,
    Par ta présence en tout temps, en tous lieux.

6. Parla vertu tient suspendu d’un doigt                           II
    Le monde grâce à ta force invincible.
    Tu l’as créé sans qu’il te fût pénible,
    Disant ainsi : que la lumière soit.

7. Or ce portrait de toute perfection                             I + II
    Et ce tableau que ta sagesse trace,
    Font resplendir ta justice et ta grâce,
    Comme un miroir, Dieu, de tes productions.

8. Tous les élus et tous les réprouvés                               I
    Que tu connais à travers ta prescience,
    Tu les voyais avant leur existence.
    Leurs noms étaient dans ton livre gravés,

9. L’Arrêt en fut dressé dans ton conseil,                          II
    Dans le secret de tes justes idé-es ;
    Et l’équité préside à tes pensé-es,
    Car ta lumière éblouit le soleil.

10. Dieu, Seigneur Dieu, pur en tes jugements,           I + II
      O Trinité, d’une unité d’essence,
      Tu veux qu’on t’aime en toute obéissance
      Et que tout tremble à tes commandements,

.   
11. Ta vérité, et ta fidélité,                                                I
      Sont les témoins de ta miséricorde.
      Dans le pardon que ta clémence accorde,
      Tu nous fais voir ta libéralité.

12. Tu m’as pourvu d’un remède infini,                             II
      De providence et de bonté unique,
      D’amour et de charité magnifique :
      Que ton saint nom en soit toujours béni.                I +II
   
   

             Mélodie    Ps. 116  J’aime mon Dieu, car son puissant secours
                          (incipit de Valentin Conrart 1677)
                          Pierre Davantès 1562, Psautier de Genève
                          LP 51 = Ps. 116
                          J’aime mon Dieu, car lors que j’ai crié
                          (incipit de Th ; de Bèze 1562)
                          J’aime mon Dieu, car il entend ma voix
                          (incipit de Roger Chapal
                          NCTC 116, ARC 116, ALL 116

Texte original d’Elie Neau

Les mots changés sont indiqués en italique

1. Mon Dieu, mon Roi, que j’aime uniquement,
    J’ai bien avant ton nom dans ma mémoire :
    Pour t’adorer perpétuellement.
    Et pour louer la pompe de ta gloire.
    Je chante, ô Dieu, ta louange infinie,
    En contemplant ta charmante beauté,
    Et je fais le vœu pendant toute ma vie,
    D’en célébrer l’immutabilité,

2. N’es-tu pas seul, Auguste Jéhova,
    Le Dieu vivant, le tout premier principe,
    Le tout-puissant, l’Alpha et l’Oméga ?
    Dont la grandeur jamais ne se dissipe,
    Ta déité, Seigneur, est permanente,
    Il n’est que toi de monarque éternel ;
    Ta majesté sublime est triomphante.
    Règne partout en la terre et au ciel :

3. L’immensité de ton être pompeux
    Remplit les cieux, la terre et les abîmes.
    Et ta présence en tout temps, en tous lieux.
    Protège tout, ainsi que tu l’animes,
    Car la vertu de ta force invincible
    Tient, suspendu, le monde, avec un doigt,
    Tu l’as créé sans qu’il te fût pénible.
    Disant ainsi : que la lumière soit.

4. C’est un portrait de toute perfection
    Et le Tableau que ta sagesse trace,
    C’est le miroir tes productions
    Font resplendir ta justice et ta grâce.
    Car tu connais dedans ta prescience
    Tous les élus et tous les réprouvés.
    Tu les voyais avant leur existence,
    Leurs noms étaient dans ton livre gravés,

5. L’arrêt en fut dressé dans ton conseil,
    Dans le secret de tes justes idé-es ;
    Car ta lumière éblouit le soleil.
    Et l’équité préside à tes pensé-es.
    O Trinité, d’une unité d’essence,
    Est toute pure en tous tes jugements,
    Tu veux qu’on t’aime en toute obéissance.
    Et que tout tremble à tes commandements,
   
6. Ta vérité, ta grand’fidélité
    Sont les témoins de ta miséricorde.
    Et tu fais voir ta libéralité.
    Dans les pardons que ta clémence accorde,
    O providence, ô bonté très-unique,
    Qui m’as pourvu d’un remède infini
    O saint amour, charité magnifique.
    Que ton saint nom en soit toujours béni


Le texte

        Le texte est une contemplation de Dieu comme Seigneur.

        La str. 1 met en place le programme : contempler Dieu, le Roi, à la fois dans son œuvre passée : « J’ai de longtemps ton nom dans ma mémoire », et dans son essence actuelle : « d’en célébrer l’immutabilité. ».  Cette actualité est rappelée à la strophe 2 : « Ta divinité est permanente. »

        Les str. 2 à 5 développent l’être de Dieu :

Str. 2 : Il est le « premier principe », au début du temps et de la création. Dieu est éternel et présent dans les 4 temps du monde : « l’Alpha et l’Oméga », c’est le début du premier temps, celui de la Création, et la fin du 2e temps, qui s’achève par le jugement et la destruction de la création. (le 1er temps est l’éternité avant la Création, le 4e temps est l’éternité après la fin du monde).

Str. 3 : Dieu est le Créateur du monde, par sa parole.

Str. 4 : Dieu est le Père , il connaît les hommes qu’il a créés, les élus et les réprouvés (prédestination réformée), leurs noms sont dans son livre.

Str. 5 : Cet arrêt éternel est dans le secret de Dieu. Cette parole rappelle le Credo de Nicée : » les choses visibles et invisibles ». De ce secret émane la Trinité, qui est l’essence sensible de Dieu.

Str. 6 : Ce Dieu est miséricordieux, aujourd’hui, c’est pourquoi on peut le bénir.

        Elie Neau a dû étudier des textes philosophiques et théologiques, ou avoir eu des conversations avec des gens au fait de ces questions, probablement à Saint Domingue et en Amérique anglaise, peut-être au contact des pasteurs des communautés françaises. Car il développe une métaphysique bien construite, en même temps qu’une théologie claire de la Trinité, ici du Père seulement, mais qu’on sent bien reliée au Fils et à l’Esprit. Mais à travers tout le cantique, Neau reste fidèle à son thème conducteur : Dieu dans son essence, son être et son action.