CANTIQUE VII
EGLISE
PERSECUTION
SEIGNEUR, QUI VOIS COMME ON M’AFFLIGE
Mélodie : Ps. 67 Dieu nous veuille être favorable
1. Seigneur, qui vois comme on m’afflige
A cause de la vérité,
Regarde tout ce qu’on m’inflige
Pour rompre ma fidélité.
Car c’est pour ton culte
Qu’on me persécute
Par tant de fureur ;
Et là on me traîne
Rien que pour la haine
Que j’ai pour l’erreur.
2. Le nouveau genre de supplice
Que les Démons ont inventé
Inspire aux hommes le grand vice
De redoubler de cruauté.
Ton bras fortifi-e
Celui qui se fi-e
Dans ta grand’bonté,
Et qui rend hommage
Dans son esclavage
A ta déité.
3. Je suis dans une fosse obscure,
Privé de tout secours humain,
Rongé de poux, couvert d’ordure,
Où l’on me fait périr de faim.
On veut que je mange
Pourvu que je change
De ma religion ;
Mais je leur proteste
Que mon cœur déteste
Cette communion.
4. Alors pour vaincre mon courage,
On vient multiplier mes maux.
Seigneur, on met tout en usage
Pour que s’augmentent mes fardeaux.
Je suis aux ténèbres,
Dans des lieux funèbres ;
Tout remplis de vers,
Et la solitude
Ne m’est pas moins rude
Que le sont mes fers.
5. Mais je me ris de leur attente
Au milieu de tant de tourments,
Et ma foi restera constante,
Car Dieu soutient ses fondements.
Oui, mon Dieu, mon Père,
Tu sais que j’espère :
Tu es le Dieu fort.
Donne à ma constance
La sainte assurance
De vaincre la mort.
6. Remplis-moi de force invisible
Pour accomplir ta sainte Loi ;
Et que mon cœur soit inflexible
Dans tous les combats de la foi.
Et fais que ta grâce
Se montre efficace :
Que je sois vainqueur !
Afin qu’à la suite
Tu sois, sans limite,
Maître de mon cœur.
Texte Seigneur, qui vois comme on m’afflige
Elie Neau 1701
dans Histoire des souffrances du sieur Elie Neau
sur les galères et dans les cachots de Marseille (1701)
Publications du Musée du désert en Cévennes, 1939
Cantique II, page 252
Révision du texte : Yves Kéler, 25.12.2010
Mélodie Ps. 67 Dieu nous veille être favorable
(Valentin Conrart 1677) LP 28 = Ps. 67
Loys Bourgeois 1551
Dieu nous soit doux et favorable
(Bèze 1554)
Que Dieu nous bénisse et nous garde
(Chapal 1989)
NCTC 67, ARC 67, ALL 67
Texte original d’Elie Neau
Les mots changés sont indiqués en italique
1. Seigneur, qui vois comme on m’afflige
A cause de la vérité,
Contemple tout ce qu’on m’inflige
Pour briser ma fidélité.
Car c’est pour ton culte
Qu’on me persécute
Avecque fureur ;
Et là on me gesne
Rien que pour la haine
Que j’ai pour l’erreur.
2. Le nouveau genre de supplice
Que les Démons ont inventé
Inspire aux hommes l’ artifice
D’enchérir sur la cruauté.
Ton bras fortifi-e
Celui qui se fi-e
Dans ta grand’bonté,
Et qui rend hommage
Dans son esclavage
A ta Déité.
3. Je suis dans une fosse obscure,
Privé de tout secours humain,
Rongé de poux, couvert d’ordure,
Où l’on me fait périr de faim.
On veut que je mange
Pourvu que je change
De Religion ;
Mais je leur proteste
Que mon cœur déteste
Leur communion.
4. Alors pour vaincre mon courage,
On multiplie mes maux.
Seigneur, on met tout en usage
Pour perpétuer mes travaux.
Je suis en ténèbres,
Dans des lieux funèbres ;
Tout remplis de vers,
Et la solitude
Ne m’est pas moins rude
Que le sont mes fers.
5. Mais je me ris de leur attente
Au milieu de tant de tourments,
Et ma foi sera très-constante,
Car Dieu soutient ses fondements.
Oui, mon Dieu, mon Père,
Tu sais que j’espère :
Tu es le Dieu fort.
Donne à ma constance
La sainte assurance
De vaincre la mort.
6. Remplis-moi de force invisible
Pour défendre ta sainte Loi ;
Et que mon cœur soit inflexible
Dans tous les combats de la foi.
Fais que l’efficace
De ta Sainte Grâce
Me rende vainqueur !
Afin qu’à la suite
Tu sois, sans limite,
Maître de mon cœur.