1. LE GRAND CHIEN DE LA MORT (trad) Der Höllenwolff sucht mich, Amour du Christ

AMOUR DU CHRIST

          LE GRAND CHIEN DE LA MORT tt
                Der Höllenwolf sucht mich

               Johann Heermann 1585-1647

        Pour Mericordias Domini, 2e après Pâques

        Mélodie : O Gott, du frommer Gott I & II

1. Le grand chien de la mort
Veut mordre* et me recherche.
Rends-moi, SEIGNEUR, plus fort,
Fais que le chien me lâche !
Tu as laissé ta vie
Pour moi et mon salut.
Viens, garde mon esprit :
Je t’appartiens, JESUS.
*Var. : Aboie et me recherche

2. Tu es le bon berger,
Moi, la brebis qui t’aime.
Fais-moi, CHRIST, avancer,
Entrer dans ta joie même.
Dans ce monde éprouvant
Il n’est que des douleurs ;
Rassemble les croyants
Dans ta paix, bon SEIGNEUR.

3. Tel que tu me connais,
Tel te connaît le Père.
Je teste dans ta paix,
Le chien ne peut me nuire.
Car sur ma tête sont
Comptés tous mes cheveux,
Et ils n’en tomberont
Que si, CHRIST, tu le veux !

Texte

Der Höllenwolf sucht mich 1644
Johann Heermann
In Exercitium pietatais 1644
pour Misericordias Domini, le bon berger
fr. : Yves Kéler, 25.10.2013 Bischwiller

Mélodie

O Gott, du frommer Gott II
Regensburg (Ratisbonne)1675,
Meinigen 1693, 1854
RA 384, EKG 383, EG
fr. : Je suivrai Jésus-Christ
LP 253, ALL 44/10

O Gott, du frommer Gott I
Braunschweig 1648
RA dest, EKG 383, EG 495
fr. : Je veux répondre ô Dieu
LP 246


Le texte

Ce chant fait partie des chants courts, qu’on peut employer comme graduel avant ou après l’évangile, que Johann Heermann a réunis dans son « Exercitium pietatis – Exercice de la piété » de 1644.

Ces chants ont de 2 à 3 strophes, parfois 4, et résument le thème de l’évangile et du dimanche. Ils sont caractérisés par l’emploi du nom de Jésus, et surtout de ses titres, qui sont imprimés en majuscules et mis ainsi en exergue. Par exemple ici « HERR Christ », qui revient à chaque strophe, soit 3 fois. Remarquez la graphie : « HERR » a 4 majuscules, et est en fait le titre de Dieu, le tétragramme, qui en allemand remplace « Iahvé », le nom de Dieu. Ce titre du Père est ici attribué au Fils, qui fait partie de la Trinité et dont chaque personne est « Seigneur », selon Nicée-Constantinople. En revanche, dans l’assemblage « HERR Christ », le Christ est en minuscules après le C, pour montrer que le « SEIGNEUR Christ » est soumis au « SEIGNEUR DIEU », qui reste le Père tout-puissant. La même graphie apparaît pour « HERR Jesu », avec la même intention.

Le chien des enfers

Le thème du « Chien des enfers », devenu ici le « Loup des enfers », est une allusion au Cerbère antique, le chien des enfers de la mythologie gréco-romaine. Seuls deux héros purent le déjouer : Orphée, qui le charma d’un chant pour passer et chercher Eurydice, et Hercule, qui le saisit à bras nus et l’amena chez le roi Euristhée de Mycènes, avant de le ramener aux enfers. Il est probable que Heerman fait allusion à cette tradition de comparer le Christ à des héros, bibliques tels Gédéon et Samson, mythologiques tel Orphée et Hercule. Cette tradition se combine avec la descente du Christ aux enfers, où d’après l’imagerie médiévale, il brise les portes de Satan et ramène Adam et Eve à la surface du sol. Le chant « Erschienen ist der herrlich Tag », de Nikolaus Hermann 1560, cite Samson à la strophe 7.

Les inclusions latines

Une phrase latine de 2 lignes suit la 1e strophe, qui est traduite au début de la strophe 2. Cette phrase latine ne peut se chanter sur la mélodie.

Une autre phrase latine suit la 3e strophe, traduite dans les 2 premières lignes des 4 vers qui suivent. Ces 4 vers allemands peuvent se chanter sur les 4 premières lignes de la mélodie. Cette partie finale forme comme une prière et une confession à la fin du chant.

Ces deux latines phrases sont prévues pour la piété personnelle : on les laisse si on chante le texte.


Texte original

1. Der Höllenwolf sucht mich
mit seinem weiten Rachen:
Doch tröstet mich, HERR Christ,
dass du für mich tust wachen.
Dein Leben hast du selbst
Für mich gelassen hin:
Drum wach und halt mir Schutz,
weil ich dein eigen bin.

Tu mihi Pastor, ovis tibi sum, dulcissime Jesu.
Ad regni duc me pabula vera tui.
Toi mon berger, moi ta brebis, très doux Jésus.
Conduis-moi aux pâturages de ton règne

2. Du bist mein Hirt, ich bin
ein Schäflein deiner Weide;
O komm und führe mich,
HERR Christ, zu deiner Freude.
In dieser wüsten Welt
Ist nichts, denn Traurigkeit:
Treib deine Schäflein ein,
zeug sie zur Sicherheit.

3. Du kennest mich, HERR Christ,
wie dich dein Vater kennet.
Dies ist mein Trost, wann mich
Der Höllenwolf anrennet.
Du weissest, wie viel Haar …(weißt es…)
Auf meinem Haupte stehn.
Ohn deinen Willen kann
Nicht eins zu Grunde gehen.

Christus oves pastor curat amatq; (amatque) suas.
Du bist ein Hirt, HERR Christ,
der seine Schäflein liebet,
Und zwar so sehr, dass er
Sein Leben für sie giebet.

Christ, le berger, soigne et aime des brebis.
Tu es un berger, SEIGNEUR Christ,
qui aime ses brebis
Et qui les aime tant
qu’il leur donne sa vie.