EPIPHANIE
PAR L’ASTRE TOUT NOUVEAU
Durch einen neuen Stern
Mélodie : O Gott, du frommer Gott
I ou II
Heermann Johann
Exercitium Pietatis 1644
Matthieu 2/1-12, 1er évangile de l4’Epiphanie,
Fête des trois rois
.
1. Par l’astre tout nouveau
Dieu fit surgir des âges
Des mages, qui bientôt
Se mirent en voyage.
Il fait pour nous païens
S’ouvrir l’accès des cieux.
Fidèle à nous, tu viens.
Nous te louons grand Dieu.
.
2. Les mages t’ont offert,
Christ, l’or de leurs bagages.
Je t’apporte à mon tour
Ce que j’ai en hommage :
Mon cœur, qui place en toi
Sa confiance ici-bas.
Accepte, ô Christ, de moi
L’offrande de ma foi.
.
Texte allemand
1. Durch einen neuen Stern
Hast du, o Gott, gerühret
Der Weisen Herz und sie
Zu Christo hingeführet.
Uns Heiden tust du auf
Die wahre Himmelstür.
O sei für solche Treu
Gelobet für und für.
.
2. Die Weisen opfern dir,
HErr Jesu, ihre Gaben.
Ich bring jetzt auch vor dich
So viel als ich kann haben :
Mein Herze, das sich dir
Ergibt in aller Not.
So nimm dies Opfer an
Von mir mein HERR und Gott.
.
Texte Durch einen neuen Stern
Johann Heermann 1644
Exercitium pietatis 1644, p. 10
Die trium regum, Jour des 3 rois
fr. : Yves Kéler, 23.10.13 Bischwiller
Mélodie O Gott, du frommer Gott II
Regensburg (Ratisbonne)1675,
Meinigen 1693, 1854
RA 384, EKG 383, EG
fr. : Je suivrai Jésus-Christ
LP 253, ALL 44/10
O Gott, du frommer Gott I
Braunschweig 1648
RA deest, EKG 383, EG 495
fr. : Je veux répondre, ô Dieu
LP 246
Le texte
Il a la particularité que la 1ère strophe est adressée à Dieu, la 2e au Christ. La 1ère strophe part de l’événement de l’appel par Dieu des mages à se rendre à Bethléem. Cet appel n’est pas explicitement dit dans me texte de Matthieu, mais compris comme implicite. Heermann fait remarquer que sommes des pagano-chrétiens que Dieu veut sauver.
La 2e strophe part des dons des mages et m’invite à me donner à mon tour comme « Opfer – Offrande, Sacrifice » au Christ. Le mot « Opfer » figure deux fois dans cette strophe. Jésus y est appelé « HERR und Gott – SEIGNEUR et Dieu », selon la réponse de Thomas qui a vu et cru, et à qui Jésus dit : « Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru. » (Jean 20/28-29.) Heermann veut-il dire que nous aussi, nous ne voyons pas l’événement des mages, mais que nous croyons à leur message et en Christ sans l’avoir vu ?
HERR
Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.
En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.
Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.
HErr
A la strophe é, une variante de l’écriture de « HERR » : le typographe a écrit « HErr », avec deux majuscules et deux minuscules, faute de place à la fin de sa ligne de caractères en plomb.
Enjambement
Heermann pratique l’enjambement, dont il est coutumier dans beaucoup de ses chants.
Ste. 1 : « sie / zu Christo » et str. 2 : « dir / Ergibt. »
Répétition de certains mots-clés
Heermann répète volontiers certains mots dans ses chants.
A la strophe 2 : « opfern –offrir » et « Opfer –ofrande. » « Dir – à toi » est répété, une fois visant les mages qui offrent à Jésus, l’autre fois moi qui m’offre à lui.