2. 3. 3. Exerc. Piet. 2e Epiphanie, JESUS, TON HEURE VIENT (trad) Sehr langsam kommt wohl oft

EPIPHANIE
2e Dimanche après l’Epiphanie

JESUS, TON HEURE VIENT
         Sehr langsam kommt wohl oft


    Mélodie : O Gott, du frommer Gott I ou II

                   Heermann Johann
              Exercitium Pietatis 1644

          Jean 2/ 1-12, Noces de Cana,
             évangile de ce dimanche

.

1. Jésus, ton heure vient,                  v. 4

    Parfois après l’attente.

    Je sens que je peux bien

    Sombrer : le mal augmente.

    Tu viendras sûrement

    Répondre à mon appel.

    Tu viens au bon moment

    Pour me conduire au ciel;

.

2. Le vase de mes pleurs                   v.6

    Est tout rempli des larmes.

    Que j’ai dans ma douleur

    Versées du fond de l’âme.

    SEIGNEUR, viens près de moi,

    Oui, viens à mon secours,

    Pour transformer en joie

    Ma crainte pour toujours;

.

Texte allemand

1. Sehr langsam kommt wohl oft,

    HERR Jesu, deine Stunde.

    Es lässt sich sehen an,

    Als müsst ich gehn zu Grunde.

    Doch ist gewiss, sie kommt,

    Und kommt zu rechter Zeit:

    Ersetzet den Verzug

    Mit Glück und Fröhlichkeit.

.

2. Mein Jammerkrug ist ganz

    Von Tränen voll geflossen,

    Die ich in meinem Kreuz

    Und Jammer stets vergossen.

    O komm mit deiner Hilf,

    O komm, HERR Jesus Christ,

    Verkehr in Süssigkeit

    Die Angst, so bitter ist.

.

Texte

Johann Heermann 1644
Exercitium pietatis 1644, p. 
Dominica ,Dimanche 
fr. : Yves Kéler, 23.10.13 Bischwiller

Mélodie

O Gott, du frommer Gott II
Regensburg (Ratisbonne)1675,
Meinigen 1693, 1854
RA 384, EKG 383, EG 
fr. : Je suivrai Jésus-Christ
      LP 253, ALL 44/10

O Gott, du frommer Gott I
Braunschweig 1648
RA deest, EKG 383, EG 495
fr. : Je veux répondre, ô Dieu
      LP 246

Le texte

Le chant fait référence aux Noces de Cana, mais de très loin, et de façon originale. Trois mots proviennent du texte : « Stunde – heure », « Krug – vase », et l’idée de « verkehren – changer, transformer. » Mais Heermann les emploie dans un autre sens, en relation avec la peur du fidèle. On est d’ailleurs frappé par la récurrence de ce thème de la peur chez Heermann, héritage probablement de sa vie pendant la Guerre. de Trente ans. L’heure : « Ce n’est pas mon heure », dit Jésus. Cette heure attend donc de se révéler, elle traîne même. De même, l’heure de ma délivrance tarde, mais elle vient, et transforme ma crainte en joie. Le vase : ils ne servent pas à contenir l’eau changée en vin, mais mes larmes. Jésus va transformer celles-ci en joie.

HERR

Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.

En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.

Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.

Répétition de certains mots-clés

Heermann répète volontiers certains mots dans ses chants. Ici le mot « kommt – vient » et « komm – viens » est répété dans chaque strophe et apparaît don 4 fois. Cette répétition rappelle celle que Paul Gerhardt fait dans son « Wie soll ich empfangen – Comment puis-je te recevoir », dans les deux dernières strophes, la 9 et la 10. A la str. 9 : « Er Kommt, er kommt – il vient, il vient », à la 10e : « Ach komm, ach komm – Oh! viens, oh! viens. » D’abord à l’indicatif, puis à l’impératif, comme chez Heermann.