PASSION
Dimanche Invocavit
Graduel
2. L’ENNEMI CHERCHE, O CHRIST
Der Feind versucht, HERR Christ
Mél : O Gott, du frommer Gott I ou II
Exercitium Pietatis 1644
.
1. L’ennemi cherche, ô Christ,
De tout côté sans cesse,
Par son mauvais esprit
A m’induire en détresse.
Je ne peux résister,
Je viens à toi, Sauveur :
Tu peux me protéger,
Je t’appartiens, SEIGNEUR.
.
2. La ruse de Satan,
Par laquelle il attaque,
Est un mal très puissant
Qui fait qu’un homme craque.
Combats le bon combat,
Prends la Parole en main,
Veille et ne faiblis pas :
Tu vaincras au matin.
.
Texte allemand
1. Der Feind versucht, HERR Christ,
Allzeit auf allen Seiten,
O er mit seiner List
Und Macht mich kann bestreiten.
Ihm bin ich viel zu schwach,
Drum flieh ich, HERR, zu dir.
Nimm mich in deinen Schutz.
Dein bin ich : hilf du mir.
.
2. Des Teufels List ist gross,
Damit er uns nachstellet,
Und manchen Menschen tief
In schweren Sünden stellet.
Doch kämpfe ritterlich,
Nimm Gottes Wort zu Hand,
Sei nüchtern, bete stets:
Du tust ihm Widerstand.
.
Texte
Der Feind versucht, HERR Christ
Johann Heermann 1644
Exercitium pietatis 1644, p. 18
DominicaInvocavit, Dimanche Invocavit
fr. : Yves Kéler, 23.10.13 Bischwiller
Mélodie
O Gott, du frommer Gott II
Regensburg (Ratisbonne)1675,
Meinigen 1693, 1854
RA 384, EKG 383, EG
fr. : Je suivrai Jésus-Christ
LP 253, ALL 44/10
O Gott, du frommer Gott I
Braunschweig 1648
RA deest, EKG 383, EG 495
fr. : Je veux répondre, ô Dieu
LP 246
Le texte
Ce chant illustre l’évangile de la Tentation du Christ, Matth 4/1-11, thème du dimanche Invocavit, et peut servir de graduel ce dimanche.
Chaque strophe a une première moitié objective, décrivant les faits : Satan m’attaque. La deuxième moitié est subjective : str. 1 à l’adresse du Christ, pour qu’il me sauve, str. 2 à l’adresse du croyant, pour qu’il combatte le bon combat, en faisant comme le Christ : citer la parole de Dieu contre les affirmations de Satan.
HERR
Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.
En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.
Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.