JUDICA
MON CŒUR PLEIN DE PECHES
Voll Sünden steckt mein Herz
Mélodie : O Gott, du frommer Gott I ou II
Heermann Johann
Exercitium Pietatis 1644
Ps. 43, Psaume du dimanche,
Antienne du Psaume
Thème : L’Agneau de Dieu sans tache
.
1. Mon cœur plein de péchés
Peut-il trouver un homme
Qui serait libéré
De tout péché, en somme ?
Tu es seul, Jésus-Christ,
Un être sans péchés.
Par toi je suis aussi,
SEIGNEUR, heureux, sauvé;
.
2. De la mort tous ont peur :
C’est une vaine crainte.
Qui se tient, Christ SEIGNEUR,
A ta parole sainte
Vivra. Mort et malheur
N’atteindront plus mon cœur.
J’arriverai, SEIGNEUR,
Au ciel pour mon bonheur.
.
Texte allemand
1. Voll Sünden steckt mein Herz :
Wie denn kein Mensch zu finden,
Wo Menschen sind, der rein
Im Herzen ist von Sünden.
Du bist allein, HERR Christ,
Von allen Sünden rein:
Durch dich wird ich
Gerecht und selig sein.
.
2. Der Tod schreckt alle Welt.
Doch ist’s ein nichtig Schrecken.
Wer dein Wort hält, HERR Christ,
Der wird den Tod nicht schmecken.
Was bitter ist, wird süss,
Erträglich alle Not:
Er geht zum Leben ein,
Auch mitten durch den Tod.
.
Texte
Voll Sünden steckt mein Herz
Johann Heermann 1644
Exercitium pietatis 1644, p. 23
Dominica ,Dimanche
fr. : Yves Kéler, 1.10.2014 Bischwiller
Mélodie
O Gott, du frommer Gott II
Regensburg (Ratisbonne)1675,
Meinigen 1693, 1854
RA 384, EKG 383, EG
fr. : Je suivrai Jésus-Christ
LP 253, ALL 44/10
O Gott, du frommer Gott I
Braunschweig 1648
RA deest, EKG 383, EG 495
fr. : Je veux répondre, ô Dieu
LP 246
Le texte
Le chant s’inspire du Psaume du dimanche : « Rends-moi justice, ô Dieu. » Le Christ est innocent et sans péché, mais il est accusé d’être un pécheur, car il doit devenir l’Agneau de Dieu, innocent mais sacrifié pour beaucoup. D’où le thème de la première strophe : moi qui suis un pécheur comme tous les hommes, je ne peux pas trouver d’homme sans péché. Seul le Christ est cela. La 2e strophe renvoie à la parole du Christ, qui montre l’inanité de la mort et console le pécheur.
HERR
Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.
En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.
Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.
Répétition de certains mots-clés
Heermann répète volontiers certains mots dans ses chants. Tantôt le mot apparaît 2 fois dans la même strophe, tantôt il est répété de la 1ère à la 2e strophe.
Ici deux mots apparaissent 3 fois dans chaque strophe: « Sünde – péché » et « Tod – mort », qui renforcent le propos.