2. 4. 09. Exerc. Piet. Rameaux, LA CENE CHEZ BEAUCOUP (trad) Vom Abendmahl wird viel

RAMEAUX

LA CENE CHEZ BEAUCOUP

Vom Abend mahl wird viel

Mélodie : O Gott, du frommer Gott

I ou II

Heermann Johann

Exercitium Pietatis 1644

Jean 12/ 12-19, évangile du jour

Entrée de Jésus à Jérusalem

.

1. La Cène chez beaucoup

    Est source de dispute,

    Mais moi je reste en tout

    A Christ parmi ces luttes.

    Le savoir humain est

    Aveugle dans la foi,

    Et plus il veut chercher,

    Moins il sait, moins il voit.

.

2. Comment me montres-tu,

    SEIGNEUR, combien tu m’aimes ?

    Tu t’es offert, Jésus,

    Toi-même dans la Cène.

    Avec tes dons nombreux

    Tu es tout près de moi

    Et tu me rends heureux :

    Je vivrai près de toi.

.

3. Tu entres, chevauchant

    Un âne, dans ta Ville.

    Tu me fais en mourant

    Un avenir fertile.

    La Ville est maintenant

    La vraie cité des cieux

    Qui me donne en s’ouvrant

    La paix auprès de Dieu.

.

Texte allemand

1. Vom Abendmahl wird viel

    Bei vielen disputieret.

    Ich steh auf Christi Wort,

    So bleib ich unverführet.

    Des Menschen Witz ist doch

    In Glaubenssachen blind:

    Je mehr sie sinnt und sucht,

    Je weniger sie findt.

.

2. Wie könntest du, HERR Christ,

    Mir grösser Lieb erzeigen?

    Du gibst dich selber mir

    Im Abendmahl zu eigen.

    Mit allem, was du hast.

    Mit dir will ich bestehn

    Jetzt kann mir nimmermehr

    Die Seligkeit entgehn.

.

3. Du bist heut in die Stadt

    Jerusalem geritten,

    und hast, HERR Jesu, mir

    Das Heil im Tod erstritten.

    Nun ist Jerusalem

    Die grosse Hilmmelsstadt,

    Mir aufgetan, da Fried

    Und Ruh kein Ende hat.

.

Texte Vom Abendmahl wird viel

Johann Heermann 1644

                          Exercitium pietatis 1644, p. 24

                          Dominica Palmarum, Dimanche des Rameaux

                          fr. : Yves Kéler, 5.10.2014 Bischwiller

         Mélodie    O Gott, du frommer Gott II

Regensburg (Ratisbonne)1675,

                          Meinigen 1693, 1854

                          RA 384, EKG 383, EG

                          fr. : Je suivrai Jésus-Christ

LP 253, ALL 44/10

                          O Gott, du frommer Gott I

                          Braunschweig 1648

                          RA deest, EKG 383, EG 495

                          fr. : Je veux répondre, ô Dieu

                                 LP 246


Le texte

Le chant est prévu pour l’entrée dans la Semaine sainte.

Il se concentre d’abord sur la Cène, qui y sera fortement célébrée. A cette époque, la désaffection du protestantisme pour la Sainte Cène est déjà un fait établi. On ne la célèbre plus que quelques fois l’an, en particulier dans la Semaine sainte. D’où l’importance qui lui est accordée ici au dimanche des Rameaux, dans les deux premières strophes. De plus, elle est l’objet de continuelles disputes entre catholiques, luthériens et réformés. Heermann adopte l’attitude des futurs piétistes : moins de doctrine et plus de piété : j’en reste à Jésus et à sa parole, sans élucubrer davantage.

Alors que l’entrée du Christ à Jérusalem n’apparaît qu’à la 3e strophe. Cette entrée vise à ce qu’il aille mourir pour le salut des hommes et des chrétiens. Jérusalem, dans laquelle Jésus entre est la préfiguration de la ville céleste dans laquelle moi j’entrerai.

A la strophe 3, Heermann emploie le mot « Witz », dans le sens de « connaissance » qu’il avait jusqu’au début du 19e siècle et le met au féminin. En effet, les mots « Witz » et « Aberwitz » sont féminins au 16e-17e siècles, dit le dictionnaire des frères Grimm, qui cite un passage de Luther dans son commentaire aux Hébreux.

HERR

Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.

En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.

Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.

Enjambement


Heermann emploie ici l’enjambement, dont il est coutumier dans beaucoup de ses chants.

A la strophe 3 : « Stadt / Jerusalem – Ville de Jérusalem » et « HERR Jeu / Mir – SEIGNEUR Jésus / à moi. »

Répétition de certains mots-clés

Heermann répète volontiers certains mots dans ses chants. Tantôt le mot apparaît 2 fois dans la même strophe, tantôt il est répété de la 1ère à la 2e strophe.

A la strophe 3 : « Stadt Jerusalem – Ville de Jérusalem » et « Jerusalem Himmelstadt – Jérusalem ville du ciel. »