QUASOMODO GENITI
JESUS-CHRIST, SOIS LOUE
Lob sei dir, Jesu Christ
Mélodie : O Gott, du frommer Gott
I ou II
Heermann Johann
Exercitium Pietatis 1644
Jean 20/19-29, évangile du dimanche
La 2e apparition de Jésus, Thomas
Thème : la nouvelle naissance
.
1. Jésus-Christ, sois loué,
Tu m’as sauvé par grâce,
Tu as réconcilié
Dieu par ton sacrifice.
Oh ! et donne-moi
Ce que j’ai demandé
Et qui me vient de toi :
Ton admirable paix.
.
2. Pourquoi pleurer, SEIGNEUR?
C’est moi qui m’imagine
Qu’il n’y a pas de Sauveur,
Que tout va à la ruine.
Tu te tiens devant moi
Avec des mots d’amour.
Tu chasses mon effroi,
Me rends la paix toujours.
.
3. Je suis, où que je sois,
Comme en une cachette,
Où nul ne vient chez moi
Et de mon sort s’inquiète.
Jésus, tu viens à moi,
Tu passes le portail
Fermé, et sous mon toit
Je peux te faire accueil.
.
Texte allemand
1. Lob sei dir, Jesu Christ,
Dass du mich hast versöhnet
Mit Gott : hast allen Zorn
Und Feindschaft abgelehnet.
O Komm, und schenk auch mir,
Warum ich herzlich bitt,
In mein betrübtes Herz
Den güldnen Osterfried.
.
2. Was trauer ich, HERR Christ?
Wann ich mich lasse dünken,
Es ist kein Helfer da,
Ich wird in Not versinken.
So stehest du vor mir,
Und sprichst mir freundlich zu,
Vertreibest die Gefahr,
Und schaffst mir Fried’ und Ruh
.
3. Ich seh auch wo ich sei
bei Tag und Nacht verborgen:
Da kein Mensch zu mir kann,
Der für mich wolle sorgen.
O mein Herr (sic) Jesu Christ,
So kommest du zu mir,
Du findest einen Weg
Auch durch verschlossne Tür.
.
Texte Lob sei dir, Jesu Christ
Johann Heermann 1644
Exercitium pietatis 1644, p. 26
Dominica Qasimodo Geniti,
Dimanche Quasimodo Geniti, 1er après Pâques
fr. : Yves Kéler, 5.10.14 Bischwiller
Mélodie O Gott, du frommer Gott II
Regensburg (Ratisbonne)1675,
Meinigen 1693, 1854
RA 384, EKG 383, EG
fr. : Je suivrai Jésus-Christ
LP 253, ALL 44/10
O Gott, du frommer Gott I
Braunschweig 1648
RA deest, EKG 383, EG 495
fr. : Je veux répondre, ô Dieu
LP 246
Le texte
Le texte s’appuie sur la 2e apparition du Christ à ses disciples, selon Jean 20/19-39, dans la chambre haute, le dimanche après Pâques.
La 1ère strophe y fait allusion dans la 2e partie « O komm – Oh ! viens », qui reprend le verset 19: « Jésus vint. » . « Betrübtes Herz – Cœur triste », « à cause la crainte » et « Les disciples furent dans la joie », v. 20. Enfin « Osterfried – Paix de Pâques », allusion au salut de paix de Jésus au v. 21.
La 2e strophe place le Christ devant le croyant : « So stehest du vor mir – Ainsi tu es debout devant moi », comme il était devant Thomas, v. 26-27. La crainte des disciples, qui n’espèrent plus en un Sauveur, est reprise par Heermann à la 2e strophe : « Was trauer ich, HERR Christ,…Es sei kein Helfer da – Pourquoi suis-je triste, …., il n’y aurait pas d’aide. »
Dans la 3e strophe, Heermann se compare à quelqu’un de réfugié et caché, que personne ne vient voir. Il se place dans sa « chambre haute spirituelle », encore vide du Christ. Il prie ce dernier d’entrer, en passant « par la porte fermée » de son cœur.
Ce chant est une méditation personnelle de l’entrée du Christ dans la chambre haute, remarquablement transposée pour le fidèle individuel.
HERR
Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.
En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.
Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.
HErr
A la strophe 4, une variante de l’écriture de « HERR » : le typographe a écrit « HErr », avec deux majuscules et deux minuscules, faute de place à la fin de sa ligne de caractères en plomb.
Enjambement
Heermann n’emploie pas ici l’enjambement, dont il est coutumier dans beaucoup de ses chants.
Répétition de certains mots-clés
Heermann répète volontiers certains mots dans ses chants. Tantôt le mot apparaît 2 fois dans la même strophe, tantôt il est répété de la 1ère à la 2e strophe.
Mais dans ce chant, il n’y a pas de répétition de ce type