LUNDI DE PENTECÔTE
QU’EST DONC LE MONDE, O DIEU
Was ist die Welt, o Gott
Mélodie : O Gott, du frommer Gott
I ou II
Heermann Johann
Exercitium Pietatis 1644
Jean 3/16-21, ancien évangile du jour
.
1. Qu’est donc le monde, ô Dieu,
Pour que, SEIGNEUR, tu l’aimes,
Que tu envoie des cieux
Ton propre Fils lui-même ?
Car moi j’en fais partie
Et je suis concerné.
Je suis à Christ, ton Fils :
Qui peut me condamner ?
.
2. Qui, Dieu, croit à ton Fils,
Que tu choisis toi-même,
Pour Sauveur et Messie
Sait combien toi tu l’aimes.
Je crois en lui et sais
Que je serai sauvé.
Pour moi Jésus a fait
Que meure mon péché.
.
Texte allemand
1. Was ist die Welt, o Gott,
dass du so hoch sie liebest,
Und deinen liebsten Sohn
ihr zum Erlöser gibest ?
Ich bin ein Teil der Welt,
drum geht mich dies auch an:
Dein Sohn ist mein. Wer ist
der mich verdammen kann ?
.
2. Wer glaubt an deinen Sohn,
den du, o Gott, erkoren
Zum Heiland aller Welt,
der wird nicht sein verloren.
Ich glaub an Ihn (sic), drum werd
ich nicht verloren sein.
Das Leben, und was Er
Erworben hat ist mein.
.
Texte Was ist die Welt, o Gott
Johann Heermann 1644
Exercitium pietatis 1644, p. 73
Feria II. Pentecostes, 2e fête de Pentecôte
= Lundi de Pentecôte
fr. : Yves Kéler, 15.10.2014 Bischwiller
Mélodie O Gott, du frommer Gott II
Regensburg (Ratisbonne)1675,
Meinigen 1693, 1854
RA 384, EKG 383, EG
fr. : Je suivrai Jésus-Christ
LP 253, ALL 44/10
O Gott, du frommer Gott I
Braunschweig 1648
RA deest, EKG 383, EG 495
fr. : Je veux répondre, ô Dieu
LP 246
Le texte
Le texte développe, dans la 1ère strophe, la parole de Jésus dans Jean 3/16 : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique. » Dans la 2e strophe, il se réfère à une autre parole du Christ : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle », Jean 6/47.
HERR
Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.
En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.
Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.
Enjambement
Heermann n’emploie pas ici l’enjambement, dont il est coutumier dans beaucoup de ses chants.
Répétition de certains mots-clés
Heermann répète volontiers certains mots dans ses chants. Tantôt le mot apparaît 2 fois dans la même strophe, tantôt il est répété de la 1ère à la 2e strophe.
Mais dans ce chant, il n’y a pas de répétition de ce type