2. 6. 3. Exerc. Piet. 2e Trinité, GRAND EST LE BEAU FESTIN (trad) Gross ist das Abendmahl

GRAND ESTLE BEAU FESTIN 

Gross ist das Abendmahl

Mélodie : O Gott, du frommer Gott

I ou II

Heermann Johann

Exercitium Pietatis 1644

Luc 14/16-24, évangile du jour

La parabole du grand festin

                                           Luc 14

1. Grand est le beau festin

    Que pour les siens Dieu fonde.

    L’homme est ingrat et vain

    Hautain, fier, dans ce monde.

    Grande est la grâce aussi

    Et grand le châtiment.                   Matth 22/14

    Qui la méprise ici

    Paiera quand vient le temps.

2. Dieu à son grand festin                    v. 16

    Invite tous par grâce,                       v. 21

    Et même les contraint

    A prendre là leur place.

    Je la prends volontiers,

    Te demandant aussi :

    Rassasie ton convié

    Tel que tu l’as promis.

3. Il est à regretter

    Que beaucoup ne regardent 

    Qu’à des biens passagers,                v. 18

    Jetant ce qui se garde.

    Donne-moi du mépris

    Envers tous les trésors

    Du monde réunis,

    Et t’aime plus encor.

4. Je suis pauvre en raison,

    En oeuvre et en mérite,

    Et faible en attention,

    Mon cœur a ses limites.

    Mais puisque, Dieu, mon Roi,

    Tu prends tous les boiteux,                v. 21

    Il est bien un endroit

    Pour moi qui suis l’un d’eux.

.

Texte allemand

1. Gross ist das Abendmahl,

    das Gott hat angerichtet:

    Gross ist der Welt Undank,

    die alles ganz vernichtet.

    So gross die Gnad jetzt ist,

    so gross wird sein die Pein.

    Wer hier die Gnade schimpft,

    wird dort verloren sein.

2. Zum grossen Abendmahl

    lässt du, o Gott, aus Gnaden

    Gar freundlich jedermann

    durch deine Knechte laden.   

    Mich stell’ ich willig ein.

    Erquicke deinen Gast

    Mit deiner süssen Gnad,

    als du versprochen hast.

3. Sehr kläglich ist’s, o Gott

    dass mancher Mensch nur trachtet

    Nach dem, was zeitlich ist,

    was ewig ist verachtet.

    O gib mir andern Sinn!

    Gib, dass ich alle Schätz

    Der Welt veracht’, und mich

    an dir allein ergötz.

4. Blind bin ich an Verstand,

    arm an Verdienst und Werken,

    An alle Kräften lahm:

    Kann nichts, was gut ist merken

    Doch weil du, frommer Gott

    auch Krüppel lässest ein

    So wird bei dir für mich

    ein Räumlein übrig sein.

.

Texte

Johann Heermann 1644

                          Exercitium pietatis 1644, p.

                          Dominica , Dimanche

                          fr. : Yves Kéler, 23.10.13 Bischwiller

         Mélodie    O Gott, du frommer Gott II

                          Regensburg (Ratisbonne)1675,

                          Meinigen 1693, 1854

                          RA 384, EKG 383, EG

                          fr. : Je suivrai Jésus-Christ

LP 253, ALL 44/10

                          O Gott, du frommer Gott I

                          Braunschweig 1648

                          RA deest, EKG 383, EG 495

                          fr. : Je veux répondre, ô Dieu

                                 LP 246

Le texte

Le texte commente le grand festin et y place le fidèle.

         Heermann développe le mot « Gross – grand » du titre allemand de la parabole : « Das grosse Abendmahl – La grande Cène. » Le titre allemand joue avec la Sainte Cène, « Abendmahl – Repas du soir », liturgiquement. La Cène, du latin « Cena – repas du soir », est à l’origine du mot français « Cène », directement conservé du latin et qu’on n’a pas traduit, alors qu’en allemand, on a traduit « Cena » par « Abendmahl », qui a bien le même sens. Cette traduction vient du texte de Luc, v. 17, selon la Vulgate, qui dit « Cena magna – grande cène. » Le titre français de la parabole ne fait pas ce rapprochement avec la Cène, disant « un festin », mot qui traduit le grec « deipnon mega – grand repas », deipnon désignant un repas au sens large, déjeuner ou dîner.

         Il regrette que des gens aient toujours des excuses et ne s’intéressent qu’aux biens terrestres qui les détournent des célestes. Il parle de leur châtiment, mais celui-ci se trouve dans le parallèle de Matthieu 22/1-14.

         Heermann emploie 4 fois le mot « gross » dans la 1ère strophe et le reprend au début de la 2e strophe, ce qui fait cinq occurrences.

HERR

Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.

         En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.

         Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.

Répétition de certains mots-clés

        Heermann répète volontiers certains mots dans ses chants. Tantôt le mot apparaît 2 fois dans la même strophe, tantôt il est répété de la 1ère à la 2e strophe.

         Mot employé 5 fois : « gross – grand. » Voir plus haut.