2. 7. 1. Exerc. Piet. Trinité, DIEU TOUT-PUSSANT ET ROI (trad) Gott, der du deine Lust

TRINITE

DIEU TOUT PUSSANT ET ROI

Gott, der du deine Lust

Mélodie : O Gott, du frommer Gott

I ou II

Heermann Johann

Exercitium Pietatis 1644

Jean 3/1-8, évangile du jour

La sainte Trinité

.

1. Dieu tout-puissant et Roi,

    Qui vis en ton Royaume,

    Unique Dieu en trois,

    Seigneur en trois personnes,

    Dieu, Père, Fils, Esprit,

    Dieu, je t’invoque seul :

    Aucun Dieu n’est ici

    Qui m’ouvrirait le ciel.

.

2. Dans ce qui est des cieux,

    Tout le savoir s’efface.

    Tu ne comprends pas mieux,

    Tu ne vois rien de face.

    Ce qui est un secret

    Laisse être du secret.

    La raison n’en peut mais,

    La foi te le permet.

.

3. Ce qui naît de la chair

    Un jour doit disparaître,

    Ne peut, cela est clair,

    Remonter vers le Père.

    Seul par le bain dans l’eau

    Et par le Saint-Esprit

    Tu es l’homme nouveau

    Qui entre au paradis.

.

Texte allemand

1. Gott, der du deine Lust

    Im Himmel hast zu wohnen,

    Im Wesen einig und

    Drei faltig in Personnen:

    Gott Vater, Sohn und Geist,

    Allein dich ruf ich an *

    Kein Gott mir ohne dich

    Den Himmel geben kann.

.

2. In dem, was himmlisch ist,

    Lass Witz und Fürwitz schwinden.

    Sprich nicht, wie kann das sein ?

    Du wirst doch nicht durchgründen.

    Dies, was Geheimnis ist,

    Das lass Geheimnis sein.

    Vernunft die gilt hier nichts.

    Der Glaube tuts allein.

.

3. Was von dem Fleische wird

    Geboren, das muss sterben,

    Und kann, als sündlich Fleisch,

    Das Himmelreich nicht erben.

    Wer durch das Wasserbad

    Und Geist wird neugeborn,

    Der ist zu Gottes Kind

    Und Erben auserwählt.

.

* original : « dich allein », dont l’accent  

 d’«allein » tombe faux. J’ai inversé les

   deux mots.

.

Texte Gott, der deine Lust

Johann Heermann 1644

                          Exercitium pietatis 1644, p. 35

                          Dominica Trinitatis, Dimanche Trinité

                          fr. : Yves Kéler, 8.10.2014 Bischwiller

         Mélodie    O Gott, du frommer Gott II

                          Regensburg (Ratisbonne)1675,

                          Meinigen 1693, 1854

                          RA 384, EKG 383, EG

                          fr. : Je suivrai Jésus-Christ

LP 253, ALL 44/10

                          O Gott, du frommer Gott I

                          Braunschweig 1648

                          RA deest, EKG 383, EG 495

                          fr. : Je veux répondre, ô Dieu

                                 LP 246

Le texte

L’évangile du dimanche, qui est le discours à Nicodème, fait apparaître la Trinité : le Fils parle du Père et de l’Esprit. Le mot « Trinité » ne figure pas dans le Nouveau Testament, mais la réalité et l’expression de la Trinité oui. La finale de Matthieu : « Baptisez-les au nom du Père, du Filds et du Saint-Esprit » en est un bon exemple. Les lettre de Paul contiennent des salutations trinitaires.

Heermann développe donc, dans sa première strophe, cette Trinité inhérente à l’évangile du jour, à travers des formulations nicéennes, qui sont à la base de la Confession d’Augsbourg et de la théologie luthérienne.

L’incompétence de la raison pour comprendre fait écho à la parole de Jésus à Nicodème : «Tu es docteur en Israël et tu ne sais pas ces choses ? » Mais personne ne comprend réellement, seule la foi le permet. C’est le vieux débat de la raison et de la foi.

A la 3e strophe, Heermann reprend presque mot à mot le verset 5 : » Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. »

HERR

Heermann écrit HERR avec 4 majuscules. Ce titre écrit ainsi transcrit le tétragramme IHVH, Iahvé, qui désigne Dieu dans l’A.T. Il applique ce titre au Christ, puisque avec le Père et avec l’Esprit, il est de nature divine et Seigneur : « Dieu, né de Dieu, Dieu, Lumière né de la lumière », selon Nicée-Constantinople. Luther a déjà agit ainsi dans son « Ein feste Burg ist unser Gott – C’est un rempart que notre Dieu », où il appelle Jésus « der Herr Zebaoth – le Seigneur des armées », qui traduit l’hébreu « Iahvé Sabaoth – Iahvé des armées. » Dans sa Bible de 1534, Luther transcrit toujours l’équivalent de Iahvé par HERR, avec les 4 majuscules, d’après les substituts Kyrios – Dominus du grec et du latin. Heermann montre ici qu’il est un luthérien affirmé.

En revanche, Jesus ou Christ ne sont jamais en majuscules. De même les « Er –lui » ou « Du –Tu. » Le nom propre de Jésus, ou le titre propre du Christ = le Messie, n’expriment pas sa divinité. Seul son titre de SEIGNEUR – HERR le fait.

Cette graphie de HERR se trouve méthodiquement dans l’ensemble de l’Exercitium Pietatis.

Enjambement

Heermann n’emploie pas ici l’enjambement, dont il est coutumier dans beaucoup de ses chants.

Répétition de certains mots-clés

Heermann répète volontiers certains mots dans ses chants. Tantôt le mot apparaît 2 fois dans la même strophe, tantôt il est répété de la 1ère à la 2e strophe.

Mais dans ce chant, il n’y a pas de répétition de ce type