30. EGLISE : …………NOUS ENTONNONS UN NOUVEAU CHANT, Perséc.

ÉGLISE
PERSÉCUTION                                                 N° 30
                 

          NOUS ENTONNONS UN NOUVEAU CHANT             
              Ein neues Lied wir heben an  (1523)

Ein Lied von den zween Marterern Christi, zu Brüssel von den Sophisten
von Löwen verbrannt.Geschehen im jar. 1523. Martinus Luther. –
Un chant sur les deux martyrs  du Christ / brûlés à Bruxelles
par les Sophistes de Louvain. S’est produit en l’an. 1523.
                        Martin Luther. (Klug 1533, 35)

                                  IX  8.7f, 8.7f / 8.7f, 8.7f.7f

1. Nous entonnons un nouveau chant
    Au nom de Dieu, le Père,
    Pour célébrer le Dieu puissant
    Et ses actions sur terre.
    Car à Bruxelle(s), aux Pays-Bas,
    Par deux enfants tout jeunes,
    Il a montré que son saint bras
    A soutenu l’épreuve
    De cette mort terrible.

2. Premier, celui du nom de Jean,
    Si riche en toutes grâces,
    Son frère, Henri dans le couvent,
    Un vrai chrétien, sans tache,
    Tous deux ont quitté cette vie
    Et reçu la couronne,
    Comme tous ceux qui ont péri
    Et à qui Dieu la donne,
    Pour prix de leur martyre.

3. Le vieux serpent les avait pris,
    Les couvrant des menaces
    Que faisaient les méchants esprits
    De Louvain, triste farce.
    Or ces sophistes exigeaient :
    « Reniez la Parole
    De Dieu ! » Mais ils n’en pouvaient mais :
    Car eux, à tour de rôle,
    A deux leur tenaient tête.
   
4. Ils chantaient doux, ils chantaient dur,
    Essayant chaque ruse.
    Les jeunes formaient comme un mur
    Et méprisaient ces buses.
    Le vieux Satan était déçu,
    Il perdait l’avantage
    Sur ces enfants qui ont reçu
    L’Esprit saint en partage,
    Il dit : « Il faut qu’ils brûlent ! »

5. Du moine on leur ôta l’habit,
    Leur consécration même !
    Mais quand on leur eut tout repris,
    Ils dirent : « Dieu nous aime !
    Car il nous permet de quitter
    La tromperie du monde. »
    Le Diable qui veut exciter
    Les gens par sa faconde,
    A perdu la bataille.

6. Dieu par sa grâce l’a permis :
    Il en a fait des prêtres
    Qui offrent eux-mêmes leurs vies,
    Suivant Christ, leur seul Maître !
    Ainsi ils sont au monde morts,
    Leur vérité éclate.
    De leur couvent la mort les sort
    Trop tôt, avant la date,
    Et les mène au Royaume.

7. On écrivit quelques brefs mots,
    Qu’on les pria de lire.
    On fit un résumé falot
    De ce qu’ils osaient dire.
    On leur désigna leur erreur :
    « En Dieu seul il faut croire,
    L’homme est menteur, il est trompeur,
    Lui croire est dérisoire. »
    Il faudra donc qu’ils brûlent.

8. On alluma deux grands bûchers,
    On amena ces jeunes,
    Et tout chacun fut étonné
    Qu’ils méprisaient leur peine.
    Avec joie ils s’y sont offerts
    Avec chants et louanges.
    Mais la rage étouffait les clercs :
    Il leur semblait étrange
    Que Dieu se manifeste.

9. Mais maintenant ils ont regret
    Et pour tourner la chose,
    A tout cacher les voilà prêts :
    De se montrer ils n’osent.
    La honte les mène en leurs cœurs :
    Est-elle vraie ou feinte ?
    Le cri du sang au Créateur
    Monte d’Abel, en plainte,
    Contre Caïn, son frère.

10. Leur cendre ne repose pas,
      Le vent partout la souffle.
      Ni fosse ou trou ne cachera
      Le crime dont ils souffrent.
      Ceux que le diable, en les tuant,
      Voulait faire se taire,
      Proclament morts, comme en un chant,
      Au delà des frontières,
      La joie de leur martyre.

11. Ceux de Louvain ne cessent pas
      De déguiser leur meurtre,
      Tordant la vérité, déjà,
      Et maquillant leur œuvre.
      Les saints de Dieu, après leur mort,
      Leur sont abominables :
      Ils disent que, devant leur sort,
      Il se sont dits coupables
      En avouant leur faute.

12. Laissez mentir, et tant et plus,
      Qu’en mal ils en profitent.
      Car la Parole est revenue :
      A Dieu seul le mérite.
      L’hiver froid s’est évanoui,
      L’été est à la porte
      Et le feuillage épanoui :
      Ce qui va de la sorte,
      Que notre Dieu l’achève.

                     Texte:        Ein neues Lied wir heben an
                                       Martin Luther 1523
                                       en 1524 dans Erfurter Enchiridion
                                       fr. : Yves Kéler, 07.2008

                      Mélodie :  Martin Luther 1524
                                       Dans : Ihme « Halleluja », 1873-75
                                       livre d’orgue du AK alt 1871

COMMENTAIRES AUX CHANTS DE MARTIN LUTHER

        Tous les cantiques de Luther de cette rubrique : « Les cantiques de Martin Luther », sont pourvus de leur texte original et des sources, ainsi que décrits et commentés, dans mon livre intitulé

                                       Martin Luther
                                          42 Chants 

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