20. DÉPOUILLE ENFIN TES CHAÎNES (rév) Auf, Auf, mein Herz, mit Freuden Pâques, Enterrement

PÂQUES                                          N° 20
ENTERREMENT

           DÉPOUILLE ENFIN TES CHAÎNES
        Auf, Auf, mein Herz, mit Freuden 1648

                   Révision de LP 123

      Mélodie : Auf, auf, mein Herz, mit Freuden

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Pour le texte allemand dont le chant est dérivé, voir le N° 19 précédent

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1. Dépouille enfin tes chaînes,

    Mon âme, envole-toi !

    Des clartés souveraines

    Ont brillé pour ta foi.

    La gloire du matin

    Emplit le clair jardin.

    Ô Divin renouveau :

    Christ sort de son tombeau !

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2. Où donc est ta victoire,

    Où, mort, ton aiguillon ?

    La tombe la plus noire

    Se transforme en sillon.

    Pareil au grain de blé,

    Par sa mort centuplé,

    Le cœur porte du fruit,

    S’il meurt, s’il est détruit.

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3. Que j’accepte, ô mon Maître,

    Et cet ordre et ce don.

    Je meurs, fais-moi renaître,

    Fort de mon abandon.

En vain le monde croit

    M’arracher à mon Roi :

    Je suis le racheté

    Du saint Ressuscité !

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Le texte

l’auteur

Ce chant, qui figure dans LP 1938, est anonyme et ne se trouve dans aucun autre recueil réformé ou luthérien, français ou suisse, contemporain ou du 19e Siècle.

Il a probablement été composé spécialement pour LP, ce que laisse supposer la mention : « trad. inédite 1937 » dans la table des auteurs-compositeurs de LP. Charles Dombre a fait de tels travaux dans ce recueil, tel le fameux « Confie à Dieu ta route » en 1935, à partir de « Befiehl du deine Wege » de Gerhardt, sous le n° LP 308. Dans ce dernier chant, Dombre a repris en 4 strophes les thèmes fondamentaux du « Befiehl… ». Dans « Dépouille enfin tes chaînes », l’auteur reprend en trois strophes les thèmes fondamentaux de « Auf, auf, mein Herz, mit Freuden. » La strophe 1 reprend les 3 premières strophes de l’allemand, la 3e strophe résume les 8 et 9 de l’original. Il semble que chaque strophe veut résumer une des parties du chant de Gerhardt (Pour ces parties, voir le commentaire de « Auf,auf, mein Herz, mit Freuden », au N° 19 précédent).

La strophe 2 montre que ce chant n’est pas qu’un simple résumé de l’original allemand. Car elle introduit deux thèmes qui ne sont pas chez Gerhardt : 1°. « Où donc est ta victoire, Où, mort, ton aiguillon ? », pris de St Paul dans I Corinthiens 15/55. 2°. « Si le grain ne meurt… », pris dans Jean 12/24.

L’analogie de la manière de résumer et le style général peuvent laisser à penser que l’auteur serait, sinon Charles Dombre, alors un des collaborateurs de Louange et Prière proche de l’esprit de Dombre.

Il est dommage que cet excellent chant ait été éliminé par « Nos cœurs te chantent » et n’ait pas été repris par « Arc en ciel » et « Alléluia », en sorte qu’il a disparu de l’usage des paroisses. Cette manière de faire illustre la méthode de travail des commissions d’hymnologie françaises depuis 1970. Celles-ci ne reviennent jamais aux sources. Elles considèrent le recueil précédent comme « la » source, sans se référer à ce qui a été fait dans les livres précédents, et sans rechercher les sources antérieures des chants. C’est ainsi que se crée de livre en livre un appauvrissement, que l’introduction de chants nouveaux dans chaque nouveau recueil ne compense pas. On ne peut jamais remplacer un excellent cantique par un autre. On perd simplement ce cantique.