SAINT-JEAN N° 22
18e Dimanche après la TRINTE :
le grand commandement
BIENHEUREUX CELUI QUI MARCHE
Wohl dem Menschen, der nicht wandelt, Pr 1653
Psaume 1
Mélodie: Werde munter, mein Gemüte
VIII 8f.7, 8f.7 / 7.7, 8f.8f
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Ps 1
1. | Bienheureux celui qui marche | v. 1 | Wohl dem Menschen, der nicht wandelt |
Loin des routes des méchants ! | In gottloser Leute Rat ! | ||
Bienheureux celui qui cherche | Wohl dem, der nicht unrecht handelt | ||
Son chemin paisiblement, | Noch tritt auf der Sünder Pfad; | ||
Loin du siège des pécheurs | Der der Spötter Freundschaft fleucht | ||
Et des fables des moqueurs, | Und von ihren Stühlen weicht, | ||
Qui avance à la lumière | v. 2a | Der hingegen herzlich ehret, | |
Qui lui vient de Dieu, le Père ! | Was uns Gott vom Himmel lehret. |
* *
2. | Heureux qui fait ses délices | v. 2b | Wohl dem, der mit Lust und Freuden |
De la loi du Tout-puissant, | Das Gesetz des Höchsten treibt | ||
Qui se tient à son service | Und hie, als auf süsser Weiden, | ||
Et fait son commandement. | Tag und Nacht beständig bleibt; | ||
Tel un arbre au bord de l’eau, | v. 3a | Dessen Segen wächst und blüht | |
Au feuillage frais et beau, | Wie ein Palmbau, den man sieht | ||
Il s’épanouit, bourgeonne, | Bei den Flüssen an der Seiten | ||
Donne son fruit à l’automne. | Seine frischen Zweig’ ausbreiten. | ||
3. | Ainsi monte la ramure | v. 3b | Also, sag ich, wird auch grünen, |
De celui qui vit en Dieu ; | Wer in Gottes Wort sich übt, | ||
Il éclate de verdure, | Luft und Sonne wird ihm dienen, | ||
Resplendit sous tous les cieux ! | Bis er reiche Früchte gibt. | ||
Son feuillage rajeunit, | Seine Blätter werden alt | ||
Ce qu’il fait lui réussit. | Und doch niemals ungestalt. | ||
Dieu lui donne la victoire, | Gott gibt Glück zu seinen Taten, | ||
Le couronne de sa gloire ! | Was er macht, muss wohl geraten. |
* *
4. | Mais ceux qui se réjouissent | v. 4-6 | Aber wen die Sünd erfreuet, |
Tant du mal que du péché, | Mit dem gehts viel anders zu : | ||
Comme balle et son finissent, | Er wird wie die Spreu zerstreuet | ||
Par le vent sont emportés ! | Von dem Wind im schnellen Nu. | ||
Et quand vient le jugement, | Wo der Herr sein Häuflein richt’t, | ||
On les jette au feu brûlant. | Da bleibt kein Gottloser nicht. | ||
Ainsi : Dieu voit ses fidèles : | Summa : Gott liebt alle Frommen, | ||
Il les garde sous son aile ! | Und wer bös ist, muss umkommen. |
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Texte :
Wohl dem Menschen, der nicht wandelt
Paul Gerhardt 1653, CrSi 190/61,
RA deest, EKG deest, EG deest
fr. : Yves Kéler, 27/8/2007
Mélodie :
Werde munter, mein Gemüte
Johann Schop, 1642, Frères moraves 1661
RA 267, EKG 360, EG 475
Le texte:
Ce chant fait partie des 30 Psaumes que Gerhardt a composés, essentiellement pour les dimanches et fêtes de l’année ecclésiastique. Le Psaume 1 est le propre du 18e Trinité, placé sous le thème : le grand commandement. La vie de l’homme est placée sous le double commandement de Dieu : aimer Dieu par-dessus toute chose et son prochain comme soi-même. Il est aussi le 2ème Psaume de la Saint-Jean Baptiste, au 24 juin : Jean est l’exemple de l’homme qui a vécu selon la loi, appelant les gens à la repentance. L’arbre au bord de l’eau illustre le personnage, qui vit au bord du Jourdain et y baptise.
Dans le cadre chrétien, le Psaume 1 décrit le fidèle qui à travers la suite du Psautier va glorifier Dieu et affirmer l’amour du prochain, conformément au double commandement. Il ouvre une période d’adoration de Dieu et de préparation à la venue du Christ, qui va de la Saint-Jean à Noël, six mois plus tard. Où il s’avère que celui qui marche selon le commandement du Seigneur est Jésus.
le Psaume biblique
Le Psaume 1 est le premier du Psautier actuel, une introduction placée en avant du premier psautier de David (des Psaumes 2 à 72) après l’Exil. Il a une visée individuelle et communautaire dans les communautés d’après le retour de l’Exil. A cette époque, Israël n’a plus de rois, ni d’indépendance, malgré une certaine autonomie, dans le cadre de l’empire perse.
Le Psaume 1 précède le 2e Psaume, qui était initialement le premier psaume du Psautier, et qui est le premier des Psaumes du Temple royal de Jérusalem et le premier des Psaumes du couronnement. Ce Ps 2 affirme la légitimité du roi juif devant son peuple et les pays étrangers. Le Psaume 3 le suit immédiatement, dont la notice affirme la légitimité de la famille de David en face des usurpateurs, Absalon d’abord, mais probablement Jéroboam aussi, fondateur de la lignée des rois du Nord d’Israël. Avec le Psaume 1, on sort de cette époque royale, et son insertion à cette place veut ramener la piété d’Israël à la justice du fidèle, qui vit de la grâce de Dieu et de l’accomplissement de la Loi. D’où la nécessité de méditer cette loi et de comprendre que Dieu rétribue le juste et l’injuste, faisant prospérer le premier et péricliter le second. C’est la théologie sapientiale et pharisienne naissante, dans l’assemblée du Temple, devenu le lieu de la communauté après avoir été le sanctuaire royal.
Le plan du Psaume illustre cette opposition entre le juste et l’injuste, en créant deux parties A et B, divisées en deux membres :
A. 1. v.1-2 : Heureux le juste
2. v. 3 : Description du juste
B. 1. v. 4-5 : Malheureux l’injuste
2. v. 6. : La rétribution
le plan de Gerhardt
Paul Gerhardt répartit les 2 parties du Psaume en 4 strophes, mais il modifie l’importance des divers versets : les verset 1 et 2 d’introduction forment une strophe et demi. Mais le verset central 3 est développé en 1 strophe et demi,. En revanche, il fond les versets 4-6 en une strophe finale. Il obtient ainsi un plan en 3 parties :
A. str. 1 : v. 1-2a du Psaume : Heureux le juste
B. str. 2-3 : v. 2b-3 du Psaume : Description du juste
C. str. 4 : v. 4-6 du Psaume : Malheureux l’injuste, conclusion
La conclusion est mise en valeur par l’expression « Summa – somme, total, conclusion », comme à la fin d’une démonstration ou d’une comptabilité. Les 4 strophes sont charpentées comme un raisonnement, par 4 mots qui les ouvrent : « Wohl –heureux », aux strophes 1 et 2, et « Also – de même » à la 3e strophe, enfin « Aber – mais », contre argument. La « Summa » pose la résolution finale.
La mélodie
C’est la joyeuse mélodie de Johann Schop pour le cantique de Johann Rist « Werde munter, mein Gemüte », de 1642. Il s’agit d’un chant du soir, exprimant la confiance du fidèle d’être gardé pour la nuit, et sa joie de se remettre à Dieu. Son thème concorde bien avec celui du Ps 1 et avec la thématique de Jean-Baptiste.