30. SEIGNEUR, NOUS DEUX ET NOS ENFANTS (rév) d’après Ich und mein Haus, wir sind bereit Mariage, Mémorial du mariage, 20e Trinité

MARIAGE                                        N° 30
MÉMORIAL DU MARIAGE
20e dim après la Trinité



     SEIGNEUR, NOUS DEUX ET NOS ENFANTS
      d’après Ich und mein Haus, wir sind bereit 

                            Josué 24/15

                            Philipp Spitta

       Mélodie : Wie schön leuchtet der Morgenstern

.

1. Seigneur, nous deux et nos enfants

    Te servirons fidèlement

    Tout au long de la vie.

    Tu es le Maître en la maison,

    Viens à la table où nous mangeons :

    Elle est pour toi servie.

    Unis, Bénis

    La famille  qui te prie : 

    Dans ta grâce

    Viens chez nous prendre ta place

.

2. Que ta Parole et ton Esprit

    En nous produisent de bons fruits :

    L’amour et l’espérance.

    Que sa clarté luise en nos cœurs

    Et nous enseigne le bonheur

    De vivre en ta présence.

    Seigneur,  Bénis

    Les dons que ta main dispense

    Pour la route

    A qui te suit et t’écoute

.

3. Sur ma maison maintiens la paix,

    Accorde aux miens tous ses bienfaits ;

    La foi tous nous unisse.

    Et que, portés par ton amour,

    Par ta patience, ainsi toujours,

    Chacun, Dieu, te bénisse.

    Toujours  L’amour 

    Dans nos âmes  Te proclame 

    Dieu et Père.

    A toi seul nous voulons plaire.

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4. Que la maison soit bien fondée

    Sur ta grâce et sur ta bonté,

    Et sur ta bienveillance.

    Que dans les affres de la nuit,

    Par ton secours et ton appui,

    Nous gardions l’espérance,

    Heureux,  Joyeux :

    Quand l’épreuve  Nous abreuve,

    Ta présence

    Nous apporte l’assurance.

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5. Si ma maison reçoit des biens,

    Ils nous proviennent de ta main :

    Défends-nous d’avarice.

    Car si le cœur s’emplit d’orgueil,

    De vanité, de trompe-l’œil,

    Il court à l’injustice.

    Quelle  Belle 

    Douce et calme  Paix de l’âme 

    Dieu nous donne,

    Quel trésor, quelle couronne !

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6. Enfin, Seigneur, chacun te prie

    Qu’en la maison nul autre esprit

    Que le tien ne régisse.

    Que cet esprit dispose tout

    Avec amour autour de nous,

    Qu’il nous garde et bénisse.

    Des cieux,  Grand Dieu, 

    L’Esprit vienne ;  Qu’il nous mène  

    Où les anges

    Chantent tes hautes louanges.

Ich und mein Haus, wir sind bereit,

Dir, Herr, die ganze Lebenszeit

Mit Seel und Leib zu dienen.

Du sollst der Herr im Hause sein ;

Gib deinen Segen nur darein,

Dass wir dir willig dienen.

Eine  Kleine 

Fromme, reine   Hausgemeine

Mach aus allen;

Dir nur soll sie wohlgefallen.

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Es wirke durch dein kräftig Wort

Dein guter Geist stets fort und fort

An unser aller Seelen.

Es leucht uns wie das Sonnenlicht

Damits am rechten Lichte nicht

Im Hause möge fehlen.

Reiche  Gleiche 

Seelenspeise  Auch zur Reise

Durch dies Leben

Uns, die wir uns dir ergeben.

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Giess deinen Frieden auf das Haus

Und alle, die drin wohnen, aus;

Im Glauben uns verbinde.

Lass uns in Liebe allezeit

Zum Dulden, Tragen sein bereit,

Voll Demut, sanft und linde.

Liebe  Übe

Jede Seele;  Keinem fehle

Dran man kennet

Den, der sich den Deinen nennet.

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Lass unser Haus gegründet sein

Auf deine Gnade ganz allein

Und deine grosse Güte.

Auch lass uns in der Nächte Graun

Auf deine treue Hilfe schaun

Mit kindlichem Gemüte,

Selig,  Fröhlich,

Selbst mit Schmerzen  In dem Herzen

Dir uns lassen

Und dann in Geduld uns fassen.

.

Gibst du uns irdsches Glück ins Haus,

So schliess den Stoltz, die Weltlust aus,

Des Reichtums böse Gäste.

Denn wenn das Herz an Demut leer

Uns voll von eitler Weltlust wär,

So fehlte uns das Beste:

Jene  Schöne

Tiefe, stille  Gnadenfülle,

Die mit Schätzen

Einer Welt nicht zu ersetzen.

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Und endlich flehn wir allermeist,

dass in dem Haus kein andrer Geist

Als nur dein Geist regiere.

Der ists, der alles wohl bestellt,

Der gute Zucht und Ordnung hält,

Der alles lieblich ziere.

Sende,  Spende 

Ihn uns allen,  Bis wir wallen

Heim und oben

Dich in deinem Hause loben.

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Texte :

Ich und mein Haus, wir sind bereit
Philipp Spitta 1833
AK neu 1926, EKG 173 complet en 6 strophes
RA 307/1-2, EG 600/1-5
fr. : Yves Kéler 1989 : str. 1-2 ; 2011 : str. 3-6
ABD 1989 Alléluia, bénissez Dieu 542

Mélodie :

Wie schön leuchtet der Mogenstern
Philipp Nicolai 1599
RA 61, EKG 48, EG 70
fr. : Brillante étole du matin
LP 90, ALL 32/14
NCT 183, ARC 367

Le texte

les « Nachdichtungen – chants dérivés » du cantique de Paul Gerhardt

Le chant de Gerhardt a connu un grand succès, et a produit des chants dérivés, dont le plus connu est celui de Spitta, composé en 6 strophes. Sous les N° 30 et 31, nous allons rencontrer ce phénomène des « Nachdichtungen ».

historique de la traduction du texte de Spitta et de la révision de son résumé dans LP

Le cantique de mariage de Philipp Spitta « Ich und mein Haus, wir sind bereit » est une de ces « Nachdichtungen – compositions dérivées » du chant de Gerhardt : « Wie schön ist’s doch, Herr Jesu Christ », sur la même mélodie de « Wie schön leuchtet der Morgenstern » (voir chant précédent N° 30). Le texte original comprend 6 strophes, qu’on trouve dans Gesangbuch Augsburgischer Konfession 1926, appelé AKneu, n° 584, ainsi que dans EKG 173 et RA 307. EG 600, l’a amputé d’une strophe.

Sous le prochain N° 31, se trouve la révision d’un chant intitulé « Sur ces époux, du haut du ciel », extrait de Recueil de la Confession d’Augsbourg 1846 et repris par Louange et Prière 1938, qui est un résumé en deux strophes du chant de Gerhardt.

ABD, de 1989, contient deux formes de cette réduction à deux strophes : 1° une révision par Yves Kéler du chant de LP « Sur ces époux du haut du ciel » (ABD 543), 2° une traduction par le même des 2 premières strophes du chant de Spitta, sous le nom : « Seigneur, nous deux et nos enfants » (ABD 542). Ces deux travaux avaient été faits pour entrer dans ABD, conçu comme un Supplément régional alsacien à NCTC 1979, pauvre en chants de mariage.

Cette traduction et cette révision furent faites initialement dans le cadre du renouvellement des chants de mariage effectué dans les années 1970-80 dans les Eglises luthérienne et réformée d’Alsace-Lorraine. A cette époque, une équipe, présidée par Théo Pfrimmer, responsable des questions conjugales des deux Eglises, mit au point une liturgie de mariage, qui, après plusieurs modifications, existe toujours sous le nom de « Vivre et aimer. » Dans la même optique, le chant de Louange et Prière 374 : « Sur ces époux du haut du ciel », fut révisé, sous ma signature. Les deux textes sont entrés dans ABD 1989 et dans le cahier de liturgie « Vivre et aimer ». La révision du deuxième chant est entrée également dans EG 1995, sous le N° 600, en accompagnement de « Ich und mein Haus », sans indication de réviseur.

A ce moment, il ne s’agissait pas de traduire tout le chant de Spitta, mais seulement deux strophes, pour offrir une alternative à « Sur ces époux du haut du ciel ». En effet, ce dernier chant se place avant la bénédiction, ou bien encadre celle-ci (strophe 1 avant, strophe 2 après). LP 375, édition 1964, précise bien que la 2e strophe se chante après la bénédiction. La traduction de « Ich und mein Haus » visait à être chantée après la prédication, dont le verset de Josué est un résumé théologique. Cela explique qu’on n’ait traduit que deux strophes. On chantera l’un des deux chants, soit après la prédication, soit au moment de la bénédiction.

le chant de Spitta et son emploi

Le chant de Spitta n’est pas un décalque de celui de Gerhardt. Spitta prend pour leitmotiv la fameuse déclaration de Josué devant le peuple, dans Josué 24/15 : « Moi et ma maison nous servirons l’Eternel ». Ce qui explique que dans 5 strophes sur 6, le mot « Haus – Maison » est présent. Spitta place sa première strophe sous la parole de Josué. Ensuite, il développe en 4 strophes les bienfaits du mariage, fondé sur la Parole et le « bon Esprit » de Dieu. La strophe finale ramène au début, et demande que seul l’Esprit de Dieu, invoqué à la strophe 2 déjà, gouverne la maison.

Avec la traduction ici proposée, un chant de portée plus large est disponible. Les deux strophes de son début pourront servir de graduel, entre l’épître et l’évangile, ou bien après la lecture de l’Ancien Testament. La citation de Josué à la Première strophe et la mention de la Parole de Dieu à la strophe 2, permettent cet emploi. La suite du chant, qui développe les thèmes de la paix, de l’amour, de la grâce et du secours de Dieu, des biens terrestres, forment un commentaire des bienfaits du mariage qui se placera bien après la prédication.

La mélodie

Voir au chant précédent : « Comme il est beau, Seigneur Jésus », N° 30