CONFIANCE N° 32
ÉPREUVE
ENTERREMENT
SI DIEU PREND MA DÉFENSE
Ist Gott für mich, so trete, Pr 1653/56
Christliches Trost- und Freudenlied, aus dem 8. Kapitel an die Römer
– Chant chrétien de consolation et de joie, d’après le 8e chapitre aux Romains (E 1666/67)
Romains 8/31-38
Mélodie : Valet will ich dir geben
VIII 7f.6, 7f.6 / 7f.6, 7f.6
.
A. Dieu donne la victoire
Romains 8
1. Si Dieu prend ma défense,
Qui pourrait m’attaquer ?
S’il est ma délivrance,
Qui viendrait me traquer ?
Si Christ est à ma droite
Je suis aimé de Dieu :
Même en la route étroite
Je reste victorieux !
v. 31-32
ICH-MOI
Ist Gott für mich, so trete
Gleich alles wider mich,
So oft ich ruf und bete,
Weicht alles hinter sich.
Hab ich das Haupt zum Freunde
Und bin geliebt bei Gott,
Was kann mir tun der Feinde
Und Widersacher Rott ?
2. Je sais et je crois ferme,
Sans honte je le dis :
Seul Dieu est à long terme
Mon Père et mon Ami !
En toute circonstance
Il reste à mon côté,
Ecartant les violences
Et les méchancetés.
B. le Christ : sa mort rédemptrice
v. 33
Nun weiss und glaub ich feste,
Ich rühm’s ohn alle Scheu,
Dass Gott, der Höchst und Beste,
Mir gänzlich günstig sei,
Und dass in allen Fällen
Er mir zur Rechten steh
Und dämpfe Sturm und Wellen
Und was mir bringet Weh.
le sang du Christ sauve
3. En tout temps je me fonde
Sur Christ et sur son sang.
En ce Sauveur abonde
La grâce, assurément.
Ma vie sur cette terre
Est pauvre chose en fait :
Je laisse Christ en faire
Ce qu’il pense et lui plaît.
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v. 34
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Der Grund, da ich mich gründe,
Ist Christus und sein Blut,
Das machet, dass ich finde
Das ewge wahre Gut.
An mir und meinem Leben
Ist nichts auf dieser Erd ;
Was Christus mir gegeben,
Das ist der Liebe wert.
4. Jésus-Christ est ma gloire,
Mon jour et ma clarté !
Si n’était sa victoire,
Il me serait ôté
Devant Dieu de paraître :
Je fondrais sous ses yeux !
Je suis devant son être
Comme la cire au feu !
* le sang du Christ lave
.
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v. 34 c, d
Mein Jesus ist mein Ehre,
Mein Glanz und schönes Licht,
Wenn der nicht mit mir wäre,
So dürft und könnt ich nicht
Vor Gottes Augen stehen
Und vor dem Sternensitz,
Ich Müsste straks vergehen
Wie Wachs in Feuers Hitz.
5. Christ a fait disparaître
Ce qui mène à la mort.
Il lave, il fait renaître,
Purifie comme l’or.
Il me rend le courage,
En lui je suis joyeux.
Je ne crains nul outrage
Ni juge sous les cieux !
.
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v. 34 b
Der, der hat ausgelöschet
Was mit sich führt den Tod,
Der ists, der mich rein waschet,
Macht schneeweiss, was ist rot.
In Ihm kann ich mich freuen,
Hab einen Heldenmut,
Darf kein Gerichte scheuen,
Wie sonst ein Sünder tut.
6. Plus rien ne me condamne,
Plus rien ne me fait peur,
Ni l’enfer, ni ses flammes,
Ne troubleront mon cœur.
Ni juge, ni sentence,
Ni ange, ni démon :
Christ est ma délivrance,
Mon Sauveur juste et bon !
.
C. l’Esprit saint du Christ
* l’Esprit habite en moi
.
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v. 33 a
Nichts, nichts kann mich verdammen,
Nichts nimmet mir mein Herz,
Die Höll und ihre Flammen,
Die sind mir nur ein Scherz.
Kein Urteil mich erschrecket,
Kein Unheil mich betrübt,
Weil mich mit Flügeln decket
Mein Heiland, der mich liebt.
7. L’Esprit saint qui m’habite
Console mon esprit,
Chassant ce qui m’irrite,
Calmant mon cœur meurtri ;
Il me bénit, fait croître
Ce qu’il agit en moi.
Et me fait dire : « Père,
Abba, je crois en toi ! »
.
.
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v. 15
Sein Geist wohnt mir im Herzen,
Regiert mir meinen Sinn,
Vertreibet Sorg und Schmerzen,
Nimmt allen Kummer hin,
Gibt Segen und Gedeihen
Dem, was er in mir schafft,
Hilft mir das Abba schreien
Aus aller meiner Kraft.
8. Si peur, terreur et crainte
Se montrent dans ma vie,
L’Esprit entend ma plainte,
Il intercède et prie ;
Il place dans ma bouche
Ce qu’il faut dire à Dieu,
Afin que mes mots touchent
Mon Père dans les cieux.
* l’Esprit me parle
.
.
.
.
v. 35 b
.
.
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v. 26
Und wenn an meinem Orte
Sich Furcht und Schrecken findt,
So seufzt und spricht er Worte,
Die unaussprechlich sind
Mir zwar und meinem Munde,
Gott aber wohlbewusst,
Der an des Herzens Grunde
Er siehet meine Lust.
9. L’Esprit, par sa parole,
Vient redire à mon cœur
Que Dieu, lui, me console
Et me rend mon bonheur ;
Et qu’il construit la Ville
Qui réjouit mes yeux,
Où mon âme est tranquille
Dans la cité des cieux.
.
v. 16
Sein Geist spricht meinem Geiste
Manch süsses Trostwort zu:
Wie Gott dem Hilfe leiste,
Der bei ihm suchet Ruh,
Und wie er hab erbauet
Ein neue edle Stadt,
Da Aug und Herze schauet,
Was es geglaubet hat.
10. C’est ma part d’héritage,
Que m’a promise Dieu :
Si je meurs, mon partage
Me reste dans les cieux ;
S’il faut qu’ici je pleure
Ma vie et son court temps,
Jésus pour moi demeure
Le Maître doux, aimant.
.
D. l’alliance avec le Christ
.
v. 24
Da ist mein Teil und Erbe
Mir prächtig zugericht’t;
Wenn ich gleich fall uns sterbe,
Fällt doch mein Himmel nicht.
Muss ich auch gleich hier feuchten
Mit Tränen meine Zeit,
Mein Jesus und sein Leuchten
Durchsüsset alle Zeit.
11. Celui qui fait alliance
Avec Christ, fuit Satan ;
Mais trouve la souffrance,
Subit en tous les temps
Insultes, cris, offenses,
Mépris et moquerie ;
Le pain qu’on lui dispense :
Mots durs et fourberie !
.
v. 35-36
Wer sich mit dem verbindet,
Den Satan fleucht und hasst,
Der wird verfolgt und findet
Ein hohe schwere Last
Zu leiden und zu tragen,
Gerät in Hohn und Spott;
Das Kreuz und alle Plagen,
Die sind sein täglich Brot.
12. Ce n’est pas que j’ignore
Cela : pourtant mon cœur
Veut espérer encore
En Christ, mon bon Sauveur !
Je veux, quoi qu’il m’en coûte,
Ma vie et tous mes biens,
Avec lui sur la route
Rester jusqu’à ma fin.
* les puissances du mal
.
v. 37
Das ist mir nicht verborgen,
Doch bin ich unverzagt,
Gott will ihn lassen sorgen,
Dem ich mich zugesagt.
Es kostet Leib und Leben
Und alles, was ich hab:
An dir will ich fest kleben
Und nimmer lassen ab.
13. Que le monde s’effondre,
Dieu reste l’éternel !
Les coups, le feu, les frondes,
Le fer tranchant, cruel,
La soif et la famine,
L’horreur, la pauvreté,
Le désastre ou la ruine :
Qui peut nous séparer ?
v. 38a
Die Welt, die mag zerbrechen,
Du stehst mir ewiglich,
Kein Brennen, Hauen, Stechen
Soll trennen mich und dich.
Kein Hunger und kein Dürsten,
Kein Armut, keine Pein,
Kein Zorn der grossen Fürsten
Soll mir ein Hindrung sein.
14. Ni ange, ni puissance,
Ni trône ou majesté,
Ni juge, ni souffrance,
Ni peur, ni anxiété,
Ni corde pour me pendre,
Ni lien pour m’attacher,
Ne pourront me surprendre,
De tes bras m’arracher !
E. louange finale
v. 38b
Kein Engel, keine Freuden,
Kein Thron, kein Herrlichkeit,
Kein Lieben und kein Leiden,
Kein Angst und Fährlichkeit,
Was man nur kann erdenken,
Es sei klein oder gross,
Der keines soll mich lenken
Aus deinem Arm und Schoss.
15. Mon cœur bat la chamade,
Mon corps bondit de joie !
Je chante ma ballade
Pour acclamer mon Roi :
« Soleil qui seul m’éclaires,
Jésus-Christ, mon Seigneur,
A toi seul je veux plaire
Et chanter ta grandeur ! »
ICH-MOI
Mein Herze geht in Springen
Und kann nicht traurig sein,
Ist voller Freud und Singen,
Sieht lauter Sonnenschein.
Die Sonne, die mir lachet,
Ist mein Herr Jesus-Christ,
Das, was mich singen machet,
Ist, was im Himmel ist.
.
Texte :
Ist Gott für mich, so trete
Paul Gerhardt 1653 (peut-être 1651 déjà)
CrSi 248/82
RA 319, EKG 250, EG 351
fr. : Yves Kéler 30.7.2007
Mélodie :
Valet will ich dir geben
Melchior Teschner 1613/1615
RA 483, EKG 250, EG 523
fr. : Jésus sort de la tombe
LP 144, NCTC 203, ARC 483, ALL 34/11
Le texte
Ce chant est une des grandes compositions de Gerhardt. Il est un commentaire de Romains 8/31-38, dans lequel Paul termine sa démonstration par le fameux : « Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? »
Gerhardt, selon son habitude, suit un plan rigoureux, ici en 5 parties :
1. strophes 1-2 : une entrée, sous forme de deux strophes, qui plantent le cadre du sujet : la
foi victorieuse.
Trois développements de longueur égale, de 4 strophes, se placent ici :
2. strophes 3-6 : la mort rédemptrice du Christ ;
3. strophes 7 à 10 : l’œuvre du Saint-Esprit du Christ.
4. strophes 11 à 14 : l’alliance avec le Christ
5. strophe 15 : une finale en ICH-MOI, qui résume l’ensemble dans une glorification du
Christ.
Le Père, tout en étant sans cesse présent, apparaît en retrait de l’action du Fils et de l’Esprit. A certains moments, il faut bien prêter attention pour distinguer les deux.
Le chant est porté par un souffle puissant, qui lui vient du texte de Paul. Le sommet du texte de l’apôtre est l’affirmation que rien, et il énumère une suite de forces, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. Le style de Paul est épique et lyrique, même en prose. Gerhardt reprend cette dynamique et place ce sommet dans les strophes 13 et 14, à la composition drue, presque haletante. Dans ma traduction, j’ai essayé de rendre cet effet par une accumulation serrée de mots. Dans ces 2 strophes, Gerhardt place le mot « kein –aucun » dans 8 vers sur 16, soit la moitié, et en tout 13 fois. Dans la strophe 13, j’ai rendu ces 6 « kein » par 5 articles définis. Dans la strophe 14, les 7 « kein » sont traduits par 9 « Ni ». La louange finale apaise ce mouvement.
Le chant de Jean-Louis Decker « Si Dieu pour nous s’engage » (NCTC 289, ARC 622, ALL 47/07) est une dérivation d’excellente qualité, en 4 strophes, du chant de Gerhardt.
Emploi du chant
Le thème central est la justification par la foi et l’œuvre rédemptrice du Christ, complétée par celle, sanctifiante, de l’Esprit.
Le chant servira essentiellement dans cette direction. Au dimanche de la Réforme, bien sûr, pour lequel il est le chant de semaine, mais aussi chaque fois que ce thème central apparaîtra, entre autres dans le temps de Trinité. Le 16e dimanche : la grande consolation ; le 17e dimanche : la foi victorieuse ; le 19e dimanche : guérison du corps et de l’âme, où il est le deuxième chant de semaine.
La mélodie
« Valet will ich dir geben », de Melchior Teschner 1613, est la mélodie classique et très connue dès le début. Elle est vive et joyeuse, son thème : « Je te dis adieu, monde triste et dur », correspond bien au texte de Gerhardt : si Dieu est avec nous, laissons ce monde dans lequel la foi nous a fait triompher, car rien ne peut s’opposer à ceux que Dieu aime et sauve en Christ. Le chant est à interpréter avec vigueur, toutefois sans aller trop vite.