LOUANGE N° 36
JE CHANTERAI POUR TOI, MON DIEU
Ich singe dir mit Herz und Mund, Pr. 1653 –E 1666/67)
Lobgesang – Cantique de louange (E 1666/67)
Deutéronome 3/2 ss, Ps 104
Mélodie: Nun danket all und bringet Ehr
IV 8.6, 8.6
.
A. LOUANGE: ICH – JE
1. Je chanterai pour toi, mon Dieu,
Délice de mon cœur !
Je chanterai en chaque lieu
Ta gloire et ton honneur.
Ich singe dir mit Herz und Mund,
Herr meines Herzenslust,
Ich sing und mach auf Erden kund,
Was mir von dir bewusst.
2. Je sais, tu es le frais ruisseau
De grâce et de bonté,
La source pure d’où naît l’eau
De vie, d’éternité.
Ich weiss, dass du der Brunn der Gnad
Und ewge Quelle seist,
Daraus uns allen füh und spat
Viel Heil und Gutes fleusst.
B. WER ? – QUI ?
3. Qui sommes-nous et qu’avons-nous
Sur terre et dans la vie ?
C’est de toi, Père, que vient tout,
C’est toi qui rassasies !
.
4. Qui a fait l’étendue des cieux
Et tout le firmament,
Qui fait descendre, généreux,
La rosée sur nos champs ?
.
5. Qui fait venir le chaud, le froid,
Qui nous défend du vent,
Qui chaque jour à tout pourvoit,
Qui nourrit en son temps ?
.
6. Qui donne vie, qui fait fleurir
Homme et femme et enfant ?
Qui garde paix et avenir
Au pays pour longtemps ?
Was sind wir doch ? was haben wir
Auf dieser ganzen Erd,
Das uns, o Vater, nicht von dir
Allein gegeben werd?
.
Wer hat das schöne Himmelszelt
Hoch über uns gesetzt?
Wer ist es, der uns unser Feld
Mit Tau und Regen netzt?
.
Wer wärmet uns in Kält und Frost?
Wer schützt uns vor dem Wind?
Wer macht es, dass man Öl und Most
Zu seinen Zeiten findt?
.
Wer gibt uns Leben und Geblüt?
Wer hält mit seiner Hand
Den güldnen, werten, edlen Fried
In unserm Vaterland?
C. DU – TU
7. O Dieu, de toi vient tout cela !
Tu es le Créateur,
Tu gardes la porte et le pas,
Tu es le Protecteur.
.
8. Toi, an par an, tu nous nourris,
Dieu fidèle et constant !
En toi l’on trouve un sûr abri
Dans les temps menaçants.
.
9. Toi qui punis, Dieu, le pécheur,
Pourtant sans l’écraser,
Tu veux nous purifier le cœur
De notre iniquité.
.
10. Toi, quand le cœur soupire et crie,
Tu montres ta pitié ;
Dans ta maison, tu nous convies
Au repas d’amitié.
.
11. Tu as, Seigneur, compté nos pleurs,
Et tu sais nos soucis,
Tu sais le poids de nos douleurs,
Tu vois nos blanches nuits.
.
12. Tu pallies ce qui fait défaut
Par tes biens éternels.
Tu nous reçois, quand il nous faut
Tout quitter pour le ciel.
Ach Herr, mein Gott, das kommt von dir!
Du, du musst alles tun,
Du hältst die Wacht an unsrer Tür
Und lässt uns sicher ruhn.
.
Du nährest uns von Jahr zu Jahr,
Bleibst immer froh und treu
Und stehst uns, wann wir in Gefahr
Geraten, treulich bei.
.
Du strafst uns Sünder mit Geduld
Und schlägst nicht allzu sehr,
Ja endlich nimmst du unsre Schuld
Und wirfst sie in das Meer;
.
Wann unser Herze seufzt und schreit,
Wirst du gar leicht erweicht,
Und gibst uns, was uns hoch erfreut
Und dir zu Ehren reicht.
.
Du zählst, wie oft ein Christe wein*
Und was sein Kummer sei,
Kein Zähr- und Tränlein ist so klein,
Du hebst und legst es bei.
* weint : attraction de la rime de « bei »
Du füllst des Lebens Mangel aus
Mit dem, was ewig steht,
Und führst uns in das Himmelshaus,
Wann uns die Erd entgeht.
D. ER – IL
13. Debout mon cœur, bondis de joie,
Réjouis-toi en Dieu !
Il est la source où l’âme boit
L’eau qui la mène aux cieux.
.
14. Il est ta part et ton trésor,
Ta lampe et ton éclat,
Ton bouclier, lorsque tu dors :
Il ne te laisse pas.
.
15. T’inquiètes-tu dans ton esprit,
Et le jour et la nuit,
Il te dit : « Jette ton souci
Sur moi, et tes ennuis. »
.
16. Dès ta jeunesse il t’a nourri
Et pris soin de tes jours.
De tant de maux il t’a guéri :
Tu vois, tu vis toujours !
.
17. Il n’a jamais manqué le but
Dans son gouvernement :
Ce qui a pris un bon début
S’achève entièrement.
Wohlauf, mein Herze, sing und spring
Und habe guten Mut,
Dein Gott, der Ursprung aller Ding
Ist selbst und bleibt dein Gut.
.
Er ist dein Schatz, dein Erb und Teil,
Dein Glanz und Freudenlicht,
Dein Schirm und Schild, dein Hilf und Heil,
Schafft Rat und lässt dich nicht.
.
Was kränkst du dich in deinem Sinn
Und grämst dich Tag und Nacht?
Nimm deine Sorg und wirf sie hin
Auf den, der dich gemacht.
.
Hat er dich nicht von Jugend auf
Versorget und ernährt?
Wie manches schweres Unglücks Lauf
Hat er zurückgekehrt!
.
Er hat noch niemals was versehn
In seinem Regiment,
Nein, was er tut und lässt geschehn,
Das nimmt ein gutes End.
E. LOB – LOUANGE
18. Laisse ainsi Dieu continuer
Et agir à son gré :
Tu diras : « Dieu est mon berger
Jusqu’en l’éternité. » (Amen)
sur la dernière note
Ei nun, so lass ihn ferner tun
Und red ihm nicht darein,
So wirst du hier im Frieden ruhn
Und ewig fröhlich sein.
.
Texte :
Ich singe dir mit Herz und Mund
Paul Gerhardt 1653: sans les str 4,8,9,17
1666/67 : texte complet
CrSi 296/101
RA 327, EKG 230, EG 624
fr. : Yves Kéler, 26.7.2007
Mélodie :
Nun danket all und bringet Ehr 1656
Johann Crüger 1598 – 1662
RA 237, EKG 230, EG 624
Le texte
le plan
C’est un des chants les plus populaires de Gerhardt. Il suit le plan de « Nun danket all und bringet Ehr » de 1648, voir N° 37, un de ses premiers chants. Ceci apparaît dans le tableau ci-dessous, qui donne le plan des deux chants.
Dans le « Ich singe dir mit Herz und Mut » de 1653, Gerhardt amplifie le plan du « Nun dandet all » de 1648, qui était en deux parties : l’homme et Dieu. A l’homme étaient consacrées 2 strophes, à Dieu 7 strophes. Maintenant, dans le « Ich singe dir », il développe la partie consacrée à Dieu, en la portant à 15 strophes, contre seulement 3 pour l’homme.
Remarquez la variété des manières de s’adresser à Dieu : d’abord la 3e personne dans la forme interrogative : Wer ? sur 4 strophes. Puis l’affirmatif Er, dans 5 strophes. Entre ces deux groupes de strophes, il passe à la 2e personne : Du, sur 6 strophes. Il obtient ainsi un chant beaucoup plus élaboré :
Nun danket all… :
l’homme Dieu
A. str 1 + 2 : Ihr – Vous 2
B. str 3 –9 : Er = Dieu 7
Ich singe dir … :
A. str 1+ 2 : Ich – Je 2
B. str 3 – 6 : Wer – Qui ? 4
C. str 7-12 : Du – Tu 6
D. str 13-17 : Er – Lui 5
E. str 18 : Ihr – Vous 1
Total 3 15
les sources bibliques
Elles sont de deux ordres :
1° Deutéronome 32/3 ss : « Je proclamerai le nom de l’Eternel. Rendez gloire à notre Dieu. Il est le Rocher… » Cette référence commande surtout les strophes 1 à 6.
2° Les Psaumes : d’abord le 37/4 : « Je ferai de l’Eternel mes délices », dans str. 1, vers 2. Puis le Ps 104 pour la création, qui domine les strophes 4 à 6. Dans ces strophes, on entend l’écho de la question : « Mi ka El ? – Qui comme Dieu ? » du Ps 113/5. Des extraits de différents Psaumes sont cités. « Biblische Quellen der Lieder » relève 14 références.
La mélodie
Elle est celle de « Nun danket alle Gott », de Johann Crüger de 1656. Auparavant on employait pour les deux chants « Lobt Gott, ihr Christen alle gleich », une mélodie de Noël. Cette dernière peut servir à des époques festives, telles que Pâques-Pentecôte et certains dimanches comme celui des Récoltes ou à la Réformation. Elle a un caractère allant et enjoué.
La mélodie de Crüger est excellente, car elle confère à ces deux chants un caractère propre impossible à méconnaître, et marque en même temps leur lien intime de dépendance.