MORT
ENTERREMENT
QUE PRECAIRE, QU’EPHEMERE N° 29
Ach wie flüchtig, ach wie nichtig
Mélodie : Ach wie flüchtig, ach wie nichtig
RA
1. Que précaire, qu’éphémère, str.1
Est la vie sur terre !
Comme le brouillard arrive,
Ou la flamme se ravive,
Nous passons sur l’autre rive.
2. Que précaires, qu’éphémères, str. 2
Sont nos jours sur terre !
Comme un fleuve toujours coule,
Ou comme un rocher qui roule,
Notre temps ici s’écoule.
3. Que précaire, qu’éphémère, str. 6
Est notre carrière !
Tel s’évanouit le rêve, *
S’enfuit la seconde brève,*
Notre course ici s’achève.
4. Que précaire, qu’éphémère, str. 3
Est la joie sur terre !
Comme une heure chasse une heure,
Tout répit n’est rien qu’un leurre : *
Personne ici ne demeure.
5. Que précaire, qu’éphémère, str. 4
La beauté sur terre !
Comme chaque fleur se fane
Sur le champ où on la glane, *
Le déclin sur chacun plane.
6. Que précaire, qu’éphémère, str. 5
Est le fort sur terre !
Comme au chêne qui se brise *
Sous l’assaut et sous la bise,*
La mort à tous est promise.
7. Que précaire, qu’éphémère, str. 7
Est l’honneur sur terre !
Ceux qu’aujourd’hui l’on adore,
Qui les connaîtra encore,
Quand demain poindra l’aurore ?
8. Que précaire, qu’éphémère, str. 8
Est la connaissance !
Ce qu’hier on croyait juste
S’avère aujourd’hui vétuste
Et même et souvent bien fruste.
9. Que précaire, qu’éphémère, str. 10
Est toute fortune !
Celui que l’on disait riche
Mène vite un train bien chiche
Où son vrai statut s’affiche.
10. Que précaires, qu’éphémères, str. 12
Toutes nos affaires !
Tout ce qui nous préoccupe,
Nous séduit et nous occupe,
N’est souvent qu’un jeu de dupes.
11. Que précaire, qu’éphémère, str. 13
Est tout sur la terre !
Mais celui que Dieu appelle
Aura la part la plus belle :
Il a la vie éternelle.
Texte Ach wie flüchtig, ach wie nichtig 1652
Michael Franck 1609-1667
RA 459, en 13 strophes
EG 528, en 8 strophes
fr. : Pierre Lutz, mars 2006
Mélodie : Ach wie flüchtig, ach wie nichtig 1652
Michael Franck 1609-1697
RA 459, EG 528
Le texte
Le recueil RA donne 13 strophes, que EG a ramenées à 8. Mais Pierre Lutz devait disposer d’un texte légèrement différent de RA et EG, en 11 strophes. En effet, il ne traduit pas les strophes 9 et 11, qui parlent respectivement de « Dichten – composer, écrire un texte ou un poème », et de « Herrschen – gouverner, dominer. »
Le chant fait partie d’un genre courant aux 17e – 18e Siècles, de méditation sur la vanité du monde. A la fin des 13 strophes, les deux derniers vers parlent de l’espérance chrétienne. L’ensemble est une description de la vanité des choses.
Le texte est composé en 5 lignes, d’une coupe rare : V 8f.6f, 8f.8f.8f. Le 1er vers est commun à toutes les strophes, le deuxième est un vers libre indiquant une des caractéristiques de la vie qui s’avère passagère et vaine. La finale en est féminine. Mais les 3 derniers vers riment entre eux, ce qui pose de réelles difficultés au traducteur. Pierre Lutz a bien maîtrisé le problème et trouvé des solutions heureuses. Il a dû le plus souvent changer l’image, qui ne permettait pas de trouver les trois rimes, il en pris d’autres qu’il a très bien exprimées.
Le chant, de par sa structure savante, a une mélodie pas facile au premier abord. Mais elle s’apprend assez facilement. Ce chant a eu une grande importance en Allemagne jusqu’à la moitié du 20e Siècle.