DIEU LE PERE POUR NOS AMES (rév) Sollt ich meinem Gott nicht singen, Louange, Action de grâces

LOUANGE
ACTION DE GRACES


              DIEU LE PERE POUR NOS AMES
          Rév. de « Ce cher Père pour nos âmes »
     Trad. de « Sollt ich meinem Gott nicht singen »

         Mél : Sollt ich meinem Gott nicht singen



                                                     Original
                                                    allemand
1. Dieu le Père pour nos âmes              str. 3
Donne son unique enfant,
Qui pour nous sauver des flammes
Nous rachète par son sang.
L’œuvre du Christ est splendide !
Quel esprit pourrait jamais
Pénétrer tous ses secrets
Et la rendre enfin limpide.
Tout finit, tout passe ici,
Son amour est infini.

2. O Dieu, puisque ta tendresse            str. 12
Sans limite vient à moi,
J’élève avec allégresse
Cœur et âme jusqu’à toi.
Donne-moi, Dieu admirable
De te prendre jour et nuit
Par l’effort dont mon esprit
En cette vie est capable,
Attendant que tout là-haut
Soit chanté l’hymne nouveau.

Texte

Ce cher Père pour nos âmes
traduction de Sollt ich meinem Gott nicht singen
dans Psalmodies moraves
original allemand non signalé
traducteur non signalé
dans Psalmodies moraves
1785 – 1839 : n°110, 1862, n°
rév. : Yves Kéler, 5.8.2014 Bischwiller

Mélodie

Sollt ich meinem Gott nicht singen 1641
Johann Schopp (1590 – 1667)
RA 342, EG 325



Le texte

Le texte est fait de 2 strophes, la 3 et la 12, provenant à première vue d’une traduction du chant de Paul Gerhardt « Sollt ich meinem Gott nicht singen. » Cette traduction a des points communs avec celle qui se trouve dans les cantiques spirituels de Strasbourg de 1758, en 12 strophes, sans indication d’auteur. Certains l’attribuent à Léopold Bonsen, datée probablement de 1747.

Le texte des moraves serait-il une révision de deux strophes prises chez Bonsen ? Pour la strophe 3 de Bonsen, c’est peu probant, tout le texte étant différent. Pour la 12e, les deux premiers vers sont proches. Bonsen dit : « Grand Dieu, puisque ta tendresse Est sans bornes envers moi. » Psalmodies moraves dit : « O Dieu, puisque ta tendresse Est sans bornes envers moi. » Ces vers traduisent : « Weil denn weder Ziel noch Ende Sich in Gottes Liebe findt – Puisque dans l’amour de Dieu Il n’est ni arrivée ni fin. » Or les deux traductions françaises de ces deux vers quasi identiques ne traduisent pas l’allemand mais le recomposent. De plus, il est difficile d’imaginer que le texte des moraves serait une révision de celui de Bonsen, tant les deux sont différents. Les points de contact sont donc limités à ces deux vers de la 12e strophe.

On pourrait supposer que les moraves avaient une traduction propre, dont ces deux strophes sont le reste, mais qu’ils connaissaient celle de Bonsen. Or l’édition révisée de 1862 donne le texte des Cantiques spirituels et abandonne les deux strophes des éditions de 1785-1839. Ce qui confirmerait cette hypothèse.

Mais je crois que la solution est la suivante : la 1ère strophe des moraves est carrément christocentrique. Elle reprend la 3e de Gerhardt qui parle de l’œuvre du Christ, la seule d’ailleurs. Car la 4e parle du Saint-Esprit, alors que la 2e parlait du Père. Les strophes 2,3,4 placent la Trinité dans le chant allemand. De ce groupe, le texte morave, conformément au christocentrisme de sa théologie, reprend le Christ et son œuvre de salut. Et elle conserve sa finale : « Alle Ding währt seine Zeit, Gottes Lieb in Ewigkeit – Toute chose dure son temps, L’amour de Dieu (dure) l’éternité. » Le chant serait alors constitué de ces seules deux strophes, la christologique et la finale laudative de Dieu. Le cadre pour les deux est le Père, qui chez Gerhardt commande aussi la 2e strophe. Et il ne s’agirait pas des restes d’une traduction de « Sollt ich meinem Gott nicht singen. »