LE FILS DE DIEU, CE BON BERGER (rév) 1785-1839, Passion

PASSION

         LE FILS DE DIEU, CE BON BERGER
       Rév. de « Le Fils de Dieu, ce bon berger »

      Mél : Was mein Gott will, das gscheh allzeit
             Ta volonté, Seigneur mon Dieu



1. Le Fils de Dieu, ce bon Berger,
Aima sa créature
D’un amour qui ne peut changer,
D’un amour sans mesure
Dans un profond abaissement
Il s’offre à notre vue,
Souffrant la peine et le tourment
Pour sa brebis perdue.

2. Il vient en homme de douleur
Pressé par sa tendresse,
Patient, très humble et doux de cœur,
Abattu de tristesse.
Tout accablé de lourds soucis,
D’ardeur tant assidue,
Il cherche sa pauvre brebis
Tout égarée, perdue.

3. Que fit donc ce divin Berger
Pour sa brebis chérie ?
Il s’exposa seul au danger,
Sans ménager sa vie.
On a vu, froide, la sueur
Couler dessus sa face,
Son cœur saisi par la douleur,
Son sang couvrant la place.

4. Il a souffert tous ces efforts
D’un courage invincible,
Il laisse déchirer son corps
Dans ce combat terrible.
On l’a porté dans son tombeau,
Berger mort, admirable.
Et, apeuré, tout son troupeau
En fut inconsolable.

5. Mais il mourut victorieux,
Il mit la mort en fuite :
Dès lors, par ce sang très précieux,
Sa puissance est détruite.
Pour être en pleine sûreté,
Sa brebis s’en vient vivre
Entre ses bras, dans son côté,
Où rien ne peut lui nuire.

6. Mon âme est bien cette brebis,
Perdue et retrouvée,
Qui maintenant sent à quel prix
Jésus-Christ l’a sauvée,
Souffrant pour elle le trépas.
Pour lui seul je veux vivre,
Et ne plus rien faire ici-bas
Que de l’aimer et suivre.

Texte

Le Fils de Dieu, ce bon Berger
original allemand non indiqué
Traducteur anonyme
dans Psalmodie morave de 1785, 3e édition
selon LP 138 : Ps. Mor. 1766
rév. Yves Kéler 23.82014 Bischwiller

Mélodie

Was mein Gott will, das gscheh allzeit
Claudin de Sermisy 1529, Anvers 1540
RA 451, EG 364
fr. : Le Fils de Dieu, ce bon berger
LP 138
Ta volonté, Seigneur, mon Dieu
NCTC 284, ARC 608, ALL 45/01


Le texte

Ce chant rappelle les Passions allemandes, de diverses longueurs et appelées selon leur longueur « Grosse- ou kleine Passion – Grande ou Petite Passion. » Ici il s’agit d’une petite, composée sur la mélodie « Was main Gott will, das gscheh allzeit – Ce que Dieu s’accomplisse en tout temps », dont le thème du consentement à la volonté de Dieu exprime bien le consentement du Christ à sa mort. On peut supposer que l’original est allemand, les Hernhuter, dans leurs différent recueils dans les langues de leurs communautés non-allemandes, traduisant en principe les livres allemands en usage dans la centrale de Herrnhut.

L’ensemble du texte est placé sous la figure du bon Berger qui laisse sa vie pour ses brebis, selon Jean 10. A la strophe 4, une image rare : le Berger mort est porté à la tombe

Le texte français est de très bonne facture et ne nécessite que peu de corrections. Il a été repris par LP 138, malheureusement en 3 strophes seulement et peu révisé. Ce chant montre que dans l’équipe des traducteurs des Psalmodies, plusieurs auteurs ont travaillé. Celui de ce chant est un excellent prosateur.