CONDUIS-NOUS, SEIGNEUR (trad) Jesu, geh voran, Combat spirituel

COMBAT SPIRITUEL

        CONDUIS-NOUS, SEIGNEUR
                  Jesu, geh voran

           Mélodie : Seelenbrätigam
                         = Jesu, geh voran

1. Conduis-nous, Seigneur,
    Nous suivrons sans peur.
    Sur les routes de la vie,
    Ta voix sainte nous convie
    A te suivre heureux
    Au séjour des cieux.

2. Luttes et labeurs,
    Périls ou douleurs,
    Peuvent traverser la route :
    Nous restons, quoiqu’il en coûte,
    Membres de ton corps
    Jusqu’après la mort.

3. Si le mal fait peur,
    S’il atteint nos cœurs,
    S’il nous faut souffrir nous-mêmes
    Ou pleurer ceux qui nous aiment,
    Tu seras, Seigneur,
    Le Consolateur.

4. Marchons tous les jours,
    Forts de ton secours.
    Donne au faible du courage,
    Achève en nous ton ouvrage,
    Et que par la foi
    Nous soyons en toi.
   

   
         Texte        Jesu, geh voran
                          Nicolas, comte de Zinzendorf 1721 (
                          mis en forme par Christian Gregor 1778
                          RA 408, EKG 274, EG 391
                          fr. : Recueil de cantiques luthérien Paris 1923
                                 Christ nous précédant
                                 Léon Paul +1887  
                          rév. : Yves Kéler 1972

         Mélodie      Seelenbräutigam = Jesu, geh voran
                          Adam Drese 1698 (1620-1701)
                          RA 405, EKG 274, EG 391

Le texte

        Il est de Zinzendorf, mais tel quel, c’est un assemblage de deux chants. Les strophes 1 et 4 proviennent d’un « Nachfolgelied – un chant pour suivre Jésus », que Zinzendorf avait composé à partir d’un chant d’Adam Drese, lequel a fourni la mélodie. En 1778, Christian Gregor a repris le chant de Zinzendorf, mort en 1760, et y a inséré deux strophes. L’une d’un chant du matin de Zinzendorf de 1721, l’autre du chant cité précédemment. Il y a donc deux sources assemblées dans ce chant, qui dans son état actuel est une œuvre de Gregor à partir de morceaux de Zinzendorf. Cet assemblage s’est avéré génial, puisque ce chant a fait une carrière impressionnante dans tous les milieux protestants, du piétisme dont il est né jusqu’au rationalisme, comme le montrent les compositions dérivées dont nous parlerons plus bas.

        La traduction à partir de laquelle est faite la révision, est de « Léon Paul, décédé en 1887 », selon le Recueil de Cantiques luthérien de 1923. Les Recueils « Vers le ciel » Mulhouse 1893 et « Eglises Réformées 1895 » ne connaissent pas ce chant. Il semble émaner des milieux luthériens, probablement de Montbéliard. Louange et Prière 1938 ne l’a pas repris.

        Le thème général du chant est simple et caractéristique du piétisme : la vie chrétienne exige de suivre Jésus-Christ. Ici il s’agit moins d’imiter Jésus, un autre thème du piétisme, que de le suivre sur la « Lebensbahn – la route de la vie », dans les bons et dans les mauvais jours. Le centre du chant est la consolation dans l’épreuve.

        Ce chant est beaucoup chanté dans les enterrements, mais il a beaucoup servi dans les mariages, car la vie des couples anciens était souvent très difficile. Dans le contexte des difficulté d’aujourd’hui, ce chant reste toujours d’actualité.

La mélodie

        Elle est très simple et a le rythme d’une marche. Les deux premières lignes et les deux dernières sont identiques et chutent à la fin. Seules les deux centrales montent et s’élèvent par dessus les premières et les dernières. Cela donne un caractère répétitif, accentuant l’impression de la marche. 

Les Nachdichtungen-Compositions ultèrieures

        Cette mélodie facile à chanter et le thème du texte ont amené à des « Nachdichtungen -des compositions ultérieures ».

         L’une d’elle est un cantique de Freylinghausen (1670-1739) « Wer ist wohl wie du », un chant en 14 strophes dont RA 1952 a retenu 7 strophes. Freylinghausen, gendre de August Hermann Francke, du mouvement piétiste a édité à partir de 1704 son célèbre livre de cantiques, qui a connu de nombreuses rééditions.

         L’autre composition ultérieure est « Von des Himmels Tür » un chant de Samuel Marot (1770-1865), un pasteur de Berlin, éditeur d’un livre de cantiques rationaliste dans cette ville.