DIEU FAIT POUSSER LE SENEVE (trad) Du, der das Senfkorn wachsen liess, G.Kempf, Noël t.

14 Chant 12 Der Heiland Le Sauveur p 21
Du, der das Senfkorn wachsen hiess

          DIEU FAIT POUSSER LE SENEVE t.
           Du, der das Senfkorn wachsen hiess

   Mélodie : Ich dank dir schon durch deinen Sohn

« Denn euch ist heute der Heiland geboren, welcher ist Christus der Herr,
in der Stadt Davids » Lukas 2/ 11 
Car il vous est né un Sauveur,
qui est le Christ, le Seigneur, dans la ville de David.

1. Dieu fait pousser le sénevé                 Matth. 13/31-32
    D’une petite semence,
    Pour que l’oiseau aille y nicher
    Sa jeune descendance.

2. Nous t’adorons, Dieu, notre Dieu,
    Nous louons tes prodiges
    Que, vus petits, du haut des cieux
    Tu fais et tu diriges.

3. L’ennemi nous avait serrés,
    Nous avait mis ses chaînes ;
    Nous avions peur de regarder
    Ta face et prier même.

4. Ce jour tu ouvres la prison
    Par un enfant bien frêle ;                   Esaïe 8/4
    Pourtant la foule des nations
    N’entend pas qu’on l’appelle.

5. Ils vont, se vantent de leurs jeux
    Du bon argent qu’ils gagnent,
    Manquant le but devant leurs yeux :
    Les temps nouveaux qui viennent.

6. Seul l’entend, faible, le troupeau :
    « A vous revient la grâce !
    Messie ancien, Sauveur nouveau,
    Jésus vient prendre place.

7. Heureux, nous louons ta grandeur
    En de nouveaux cantiques                 Ps 86, Ps 98
    Des mélodies, des chants de chœurs
    Et sur des airs antiques.
8. Dieu Père, à toi gloire et honneur
    Et à ton Fils de même,
    Au Saint-Esprit, dans notre cœur
    A toi Dieu, qui nous aimes. Amen.

 

         Texte        Du, der das Senfkorn wachsen hiess
                          In den Weihnachten zu singen, années 1950
                          Georges Kempf, années 50
                          fr. : Yves Kéler 8.6.2012 Grasse

         Mélodie     Ich dank dir schon durch deinen Sohn
                          1570, Bohème 1595, Prätorius 1610
                          RA 126, EG 451



Le texte

        Georges Kempf met en valeur le petit commencement d’une œuvre qui deviendra grande, en se référant à la parabole du grain de sénevé de Matthieu 13/31-32. Il y consacre les strophes 1 et 2.

        Puis, à la strophe 3, il passe au thème de la tyrannie, qui est évidemment récurrent après la guerre. Kempf a vécu le combat de l’Eglise confessante en Allemagne et dans une moindre violence en Alsace. Son épouse Angelika est issue du même mouvement étudiant. L’expression de cette tyrannie est forte : « Wie hatte uns der Feind zernicht’t, in Fesseln fest geschlagen; und durften vor ihm Dein Gesicht Nie mehr zu schauen wagen – Comme l’ennemi nous avait anéantis, jeté fortement dans les liens; Devant lui nous n’avions plus le droit D’oser regarder ton visage. » La politique hitlérienne était d’exploiter l’Eglise en même temps que de vouloir en détruire l’influence avec le temps.

        Str. 4. Un jeune garçon ouvre la prison, selon la prophétie d’Esaïe 8/4. Mais (str. 6) la masse ne le voit pas. Seul le petit troupeau l’entend (str. 6) .

        L’humble Eglise s’en réjouit et chante des « chants nouveaux », allusion au chant nouveau biblique, qui publie la victoire de Dieu. Mais elle le fait aussi « in alter Weis – à la manière ancienne » ou « avec la mélodie ancienne. » Ici on voit poindre le renouveau hymnologique allemand, entamé avant la guerre déjà, par Jochen Klepper par exemple, avec « Die Nacht ist vorgedrungen – La nuit est avancée », de 1938, qui illustre la résistance contre la « nuit nazie. » Et Kempf lui-même, avec son chant de 1941 « Singt dem Herrn ein neues Lied, Niemand solls euch wehren – Chantez à Dieu un chant nouveau, Personne ne doit vous en empêcher. »

        L’expression « neues Lied – chant nouveau », prise dans les Psaumes 96 et 98, se retrouve dan les deux chants de Kempf. Ce titre sera donné à ce mouvement de renouveau hymnologique pour la période de l’après-guerre, entre 1945 et 1980. Toute une génération va composer des « neue Lieder », qui seront édités dans les « Anhäge – Suppléments »  du EKG de 1951, puis repris dans le EG en 1995.



Texte original

1. Du, der das Senfkorn wachsen hiess,          Matth. 13/31-32
    den kleinsten aller Samen,
    dass bald die Vögel vorm Sonnenbiss
    in seinen Schatten kamen,

2. lass uns abetend stille sein
    vor Deinen grossen Taten,
    die Du beginnest also klein
    in Deinem Wunderraten.

3. Wie hatte uns der Feind zernicht’t,
    in Fesseln fest geschlagen;
    und durften vor ihm Dein Gesicht
    nie mehr zu schauen wagen.

4. Nun brichst du das Gefängnis auf
    durch einen jungen Knaben.                       Jesaja 8/4
    Doch acht noch nicht der grosse Hauf
    die grösste aller Gaben.

5. Sie gehn dahin und rühmen viel,
    wie sie es bald gewinnen;
    und schiessen stets vorbei am Ziel
    mit allem Neubeginnen.

6. Ganz heimlich hört’s die kleine Schar:
    Seid nimmermehr verloren;
    Der ewig bleibt und ewig war,
    Der Helfer ist geboren.

7. Des sind wir fröhlich Dir zum Preis
    und singen neue Lieder,                            Ps 96, Ps 98
    und loben Dich in alter Weis
    immer und immer wieder.

8. Gott Vater, Dir sei Ehr und Ruhm
    und Deinem lieben Sohne,
    dem Heiligen Geist im Heiligtum,
    nun unser ewig wohne. Amen. (sur la dernière note)