MISERICORDIAS DOMINI
PSAUME 23
DIEU, LE SEIGNEUR, EST MON BERGER
Der Herr ist mein getreuer Hirt
J.Fr.Meyer
Psaume 23
1. Dieu, le Seigneur, est mon berger,
Il m’aime, il me fait vivre.
Vers l’eau il me fait voyager:
Ma joie est de le suivre.
Il me conduit sur le vert pré
Qui refleurit à la rosée
De l’aube de sa grâce.
2. Jusqu’à sa source il me conduit
Pour restaurer mon âme :
L’eau fraîche et claire en moi produit
La paix du cœur, le calme.
Il me met sur le bon chemin,
Il m’y tient ferme par la main,
Pour son honneur, sa gloire.
3. Qu’arrive, sombre, la vallée,
J’y entrerai sans crainte.
Mon cœur ne sois donc pas troublé
Par la mortelle étreinte !
Car sa houlette et son bâton
Me guideront par vaux et monts :
De les voir me rassure.
4. Tu dresses table devant moi,
Devant mes adversaires ;
Tu chasses crainte, peur, effroi,
Et là, mon âme est fière !
Tu oins ma tête et tu me tends
La coupe pleine, et tu me rends
La joie et l’espérance !
5. Miséricorde, amour, bonté,
Dans ma vie vont me suivre.
Dans sa maison je peux rester,
Jusqu’à ma mort y vivre.
Et quand viendra mon dernier jour,
Il me prendra, par son amour,
Dans la vie éternelle.
Texte : Der Herr ist mein getreuer Hirt (Ps 23)
J.Fr. Meyer
Source ?
fr. : Yves Kéler, 23.1.2006-01-23
Mélodie : Du Lebensbrot, Herr Jesu Christ
Peter Sohren 1668
RA 232, EG 329
ou Der Herr ist mein getreuer Hirt
Wittenberg 1524
RA 348, EG 274
Le texte
Il s’agit de la mise en musique du Psaume 23, fidèlement suivi par l’auteur. Celui-ci, J.Fr.Meyer, n’est pas précisé : il s’agit peut-être d’un auteur suisse.
Le Psaume donne deux fois le nom de Iahvé : au début : » Iahvé est mon berger « , et à la fin : » la maison de Iahvé « . La première fois, le Psaume insiste clairement sur le nom de Iahvé, premier mot du texte, comme dans la plupart des psaumes, qui ont gardé la titulature yahviste de Dieu.. Le deuxième emploi du nom, dans » la maison de Iahvé « , est un usage technique : ce terme désigne le Temple, sans insister particulièrement sur » Iahvé « . Dans d’autres passage, on parle de la » maison d’Elohim « dans le même sens. Au cours du Psaume, Dieu est désigné d’abord par » il « , 3e personne, puis par » tu « , 2e personne. Le respect et la familiarité sont ainsi combinés quand on parle à Dieu.
J.Fr.Meyer a respecté cette règle, et ne parle de Iahvé, transcrit par » Herr « , le Seigneur, que dans le premier vers. A la fin, » maison de Iahvé » devient » Vaterhaus « , maison du Père. J’ai essayé de garder cette règle et de ne pas citer Dieu ailleurs qu’au début, par le titre » Le Seigneur Dieu « , qui inclut Iahvé.
On aurait pu employer » l’Eternel « , qui permet de traduire » Iahvé » comme le fait Segond. Mais cela pose ici une difficulté, à cause du nombre des syllabes : » l’Eternel » ayant 3 syllabes, il manque un pied, ce qui obligerait à dire : » L’Eternel est mon bon Berger « , ou :’ » L’Eternel seul est mon berger « . La première forme rencontre la parole de Jésus : » Je suis le bon berger « , qu’il faut réserver à Jésus. La deuxième est contraire à l’hénothéisme des Psaumes dans lesquels la formule » Iahvé seul » était plutôt rare. Il est préférable d’associer » Le Seigneur » et » Dieu « , car cela rappelle les formules combinées yahvistes-élohistes, qu’on trouve dans les Psaumes : Ps 25/1 ; Ps 94/1 ; Ps 88/1. » Le Seigneur Dieu » fait 4 syllabes, qui permettent d’obtenir un vers cohérent : » Le Seigneur Dieu est mon berger. » Cela ramène l’accent sur » mon « , ce qui est l’intention fondamentale du Psaume 23.
Dans le texte du chant, l’alternance des » il » et des » tu » est conforme au texte biblique : strophes 1, 2 et 5 : » il « , correspondant aux versets 1 à 4a et 6 du Psaume ; strophes 3 et 4 : » tu « , correspondant aux strophes 4b à 5 du Psaume.
La mélodie
Celle de Meyer paraît moins intéressante que celle de » Du Lebensbrot, Herr Jesus Christ « . Cette mélodie de Sohren épouse bien le texte et le met en valeur.