DIEU PERE, ENVOIE-NOUS TON MESSIE (trad) Herr, send herab uns deinen Sohn, Avent

AVENT
4e dimanche

    DIEU PERE, ENVOIE-NOUS TON MESSIE
           Herr, send herab uns deinen Sohn

       (d’après les 7 antiennes latines en « O »
                         du Magnificat)


    Mélodie : Herr, send herab uns deinen Sohn
                  Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort


                       Dieu le Père : invocation

1. Dieu Père, envoie-nous ton Messie,
    Celui que tu nous as promis ; 
    Les peuples veulent ton pardon,
    Ils cherchent ta consolation.

                       Le Messie : les 7 antiennes

2. I.   Sagesse issue du cœur de Dieu
         Tu règnes sur les vastes cieux :
         Fais voir ta force en tous les lieux,
         Conduis-nous sur la voie de Dieu !

3. II.  Dieu avec Dieu, le tout-puissant,
         Qui donne ses commandements
         A Moïse au mont Sinaï :
         Descends vers nous, ô Christ, agis !
                                       
4. III. Racine du vieil Isaï,
          Promesse faite à tout pays,
          Nous attendons ton grand salut :
          Qu’il vienne et qu’il ne tarde plus !

5. IV. Clé de David, tu as pouvoir
          Sur tout les peuples dans le noir :
          Libère-les de leurs péchés,
          Du mal où ils sont enfermés.

6. V.  Brillant éclat d’éternité,
          Soleil de l’immortalité,
          Qu’en nous s’allume ta clarté :
          Dissipe notre obscurité !

7. VI. Roi que le monde entier attend,
          Pierre angulaire, roc puissant,
          Viens chez les tiens, Seigneur très doux,
          Qui te ressemblent. Sauve-nous !

8. VII. « Dieu avec nous », Emmanuel,
          Héros et Prince d’Israël,
          Espoir des peuples, viens, parais,
          Viens, Christ, apporte-nous ta paix !

                       Dieu le Père : prière

9. O Dieu fidèle, sauve-nous !
    Descends et renouvelle tout !
    En ta parole nous croyons,
    Fais qu’elle règne en ta maison !

   
   
         Texte        Herr, send herab uns deinen Sohn
                          d’après Heinrich Bone, 1847
                          Gotteslob 1975 Stuttgart
                          Katholisches Gebet- und Gesangbuch,
                          Stammausgabe, N° 112
                          fr. : Yves Kéler 28.2.2012

          Mélodie     Herr, send herab uns deinen Sohn
                          Andernacher Gesangbuch, Köln 1608
   
          proposée  Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort
                          Eglise ancienne, Martin Luther, 1543
                          RA 170, EG 193
                          fr: : Par ta parole, Dieu Sauveur, ABD 528
                                 Seigneur, c’est toi notre secours
                                 NCTC 237, ARC 544
                                 Affermis-nous par ton Esprit
                                 NCTC 390, ARC 884, ALL 62/74


Le texte

Les 7 jours avant Noël

        L’auteur du texte actuel est Heinrich Bone, un auteur et musicien catholique important dans le catholicisme allemand au 19e Siècle, qui a composé aussi des cantates. Le texte de Bone est traduit d’un original latin antérieur, reproduit en fin d’article, avec des commentaires tirés d’Internet.

        Ce chant est issu des 7 antiennes pour le Magnificat, qui se chantait durant les 7 jours qui précédent Noël, soit du 17 au 23 décembre. Ces antiennes sont appelées « O-Antiphonen – Antiennes en O. » Heinrich Bone a repris les 7 antiennes, en les encadrant d’une strophe d’entrée et d’une de sortie, qui forment une prière  De cette façon, il crée un cantique d’assemblée, qui peut se placer dans un office de semaine de la 3e ou de la 4e semaine de l’Avent, et être employé de la manière indiquée ci-dessous pour le culte dominical.

        Les antiennes sont signalées par les chiffres romains correspondants : I. est le 1er jour, le 17,  II. est le 2e jour, le 18, et ainsi de suite. Le chant s’exécute de la manière suivante : du 17 au 23, on chante la strophe 1, après laquelle on place la strophe marquée du chiffre romain de I à VII, et on achève par la strophe 9. Ce qui donne l’ordonnance suivante :

     
17 décembre : str. 1 + str. 2 = I.  + str. 9
18 décembre : str. 1 + str. 3 = II. + str. 9, et ainsi de suite.  

Dans le texte allemand (voir ci-dessous), les strophes 2 à 8 commencent toutes par l’invocatif « O », de là leur nom de « O-Antiphonen », « Grandes Antiennes O ». Dans la traduction française, je n’ai pas pu conserver cette structure. En revanche, j’ai écrit en gras le mot-clé de chaque strophe. Entre autres parce que ces « O » à répétition, qui passent bien en allemand, sont lourds en français.

Dans le culte dominical

        Dans le culte dominical, par exemple celui du 4e de l’Avent, appelé « dimanche de la joie imminente » de la venue du Christ, ce système de strophes peut encadrer les lectures bibliques du jour. Par exemple :

Str. 1  +  str. 2. = I  sagesse  + str 3. = II   Dieu avec Dieu

Ancien Testament : Esaïe 52/7-10, les messagers sur les montagnes

Ste. 4 = III la racine d’Isaï  +  str. 5. = IV  la clé de David

Epître :   Philippiens 4/4-7, la joie imminente

Str. 6. = V brillant éclat    +  str. 7 = VI roi

Evangile :  Luc 1/39-55 Visitation et Magnificat

Ste. 8. = VII  Emmanuel   +  str. 9

La mélodie

        La mélodie originale est peu connue. Je propose d’employer « Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort » de Luther, dont le caractère s’adapte bien au texte.


Texte original allemand

                                               Gott, der Vater

1. Herr, send herab uns deinen Sohn,
    Die Völker harren lange schon.
    Send ihn, den du verheissen hast,
    Zu tilgen unsre Sündenlast.

                                                Der Messias
   
2. I.    O Weisheit aus des Höchsten Mund,
          Die du umspannst des Weltalls Rund,
          Und alles lenkst mit Kraft und Rat:
          Komm, weise uns der Klugheit Pfad.

3. II.  O Adonai, du starker Gott
          Du gabst dem Mose dein Gebot
          Auf Sinai im Flammenschein:
          Streck aus den Arm, uns zu befrein.

4. III. O Wurzel Jesse, Jesu Christ,
          Ein Zeichen aller Welt du bist,
          Das allen Völkern Heil verspricht:
          Eil uns zu Hilfe, säume nicht.

5. IV. O Schlüssel Davids, dessen Kraft
          Uns kann entziehn der ewgen Haft:
          Komm, führ uns aus des Todes Nacht,
          Wohin die Sunde uns gebracht.

6. V.  O Aufgang, Glanz der Ewigkeit,
          Du Sonne der Gerechtigkeit:
          Erleuchte doch mit deiner Pracht
          Die Finsternis und Todes Nacht.

7. VI. O König, Sehnsucht aller Welt,
          Du Eckstein, der sie eint und hält:
          O komm zu uns, o Herrscher mild,
          Und rette uns, dein Ebenbild.

8. VII. O “Gott mit uns“, Immanuel,
          Du Fürst des Hauses Israel,
          O Hoffnung aller Völker du:
          Komm, führ uns deinem Frieden zu.

                                              Gott, der Vater

9. Herr, wir vertrauen auf dein Wort;
    Es wirkt durch alle Zeiten fort.
    Erlöse uns, du bist getreu.
    Komm, schaffe Erd und Himmel neu.

   


Texte latin original

17déc
 O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ.
  O Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, qui enveloppez toutes choses d’un pôle à l’autre et les disposez avec force et douceur, venez nous enseigner le chemin de la prudence.
 
18 déc
 O Adonai, et Dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in bracchio extento.
  O Adonaï, guide du peuple d’Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver.
 
19 déc
 O Radix Iesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, iam noli tardare.
  O Fils de la race de Jessé, signe dresse devant les peuples, vous devant qui les souverains resteront silencieux, vous que les peuples appelleront au secours, délivrez-nous, venez, ne tardez plus !
 
20 déc
 O Clavis David, et sceptrum domus Israel ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.
  O Clef de la cité de David, sceptre du royaume d’Israël, vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort.
 
21 déc
 O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol iustitiæ : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.
  O Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort.
 
22 déc
 O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.
  O Roi des nations, objet de leur désir, clef de voûte qui unissez les peuples opposés, venez sauver l’homme que vous avez façonné d’argile.
 
23 déc
 O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster.
  O Emmanuel, notre roi et législateur, que tous les peuples attendent comme leur Sauveur, venez nous sauver, Seigneur notre Dieu !
 

Renseignements donnés sur Internet :

1.    Les grandes antiennes O
www.ceremoniaire.net/guide/avent/grandes_antiennes.htmlPages similaires
Caeremoniale Monasticorum et dictionnaires de liturgie – abbé Migne, 1863 et chan. Lesage, 1952.

Grandes antiennes « O » du temps de l’Avent.
 
Missel 2002 Précis 1937 Rubriques 1935 Les Grandes O l’Immaculée Conception
 Les Quatre-Temps La chasuble pliée


Table

 
 Selon le Cérémoniaire de Paris, 1952
Remarques de l’abbé Migne, 1863
Cæremoniale Monasticum, 1908
Les textes des antiennes romaines
Les autres antiennes disparues

I.  Remarques du Chanoine Robert Lesage, Cérémoniaire de Paris, 1952.

Les sept antiennes qui se chantent au Magnificat du 17 au 23 décembre servent comme d’introduction solennelle à la grande fête de Noël. Elles commencent toutes par l’interjection O et on les appelle grandes à cause de leur solennité et des sublimes mystères qu’elles expriment. Ces invocations datent, pour le moins, du VI° siècle. Primitivement, il y en avait douze et on les chantait au Benedictus des Laudes. Au IX° siècle, on commença de les chanter au Magnificat des Vêpres. Dans certaines églises, elles étaient répétées après chaque verset. On les chante debout et elles sont doublées, même au rit semi-double (Bréviaire, rubrique du 3° dimanche de l’Avent). Aux jours de fêtes, elles sont chantées après l’oraison du jour, comme mémoire du temps de l’Avent.

Dom Guéranger disait que ces antiennes « contiennent toute la moelle de la liturgie de l’Avent ». Chacune en effet comprend deux parties faciles à distinguer. La première est tirée de la sainte Écriture, non pas toujours textuellement, mais en des termes qui en font bien reconnaître l’origine : O Sagesse (Ecclésiastique, XXIV et Sag., VIII) ; O Adonaï et Chef de la maison d’Israël ; O Rejeton de Jessé (Isaïe) ; O Clef de la maison de David (Isaïe, XXII, 22) ; O Orient (Luc, I, 78) ; O Roi des nations ; O Emmanuel (Isaïe). Dans la seconde partie, on répète, comme dans une litanie, le même appel : « Veni, venez », suivi d’une invocation qui varie avec chaque strophe.

On serait curieux de trouver dans ces chants, auxquels la musique ajoute un caractère d’ardente supplication, une réponse du Christ aux appels qui lui sont faits. Elle y est. Nous n’avons qu’à lire, en commençant par la dernière strophe, la première lettre des titres donnés au Messie, au début de chaque antienne, et nous pourrons former ces mots : « Ero cras, Je serai demain (parmi vous) ». Cet acrostiche d’ailleurs n’empêche pas un certain ordre logique, une progression, d’exister dans la suite de ces pièces remarquables : la naissance éternelle du Verbe est d’abord proclamée, puis ses rapports spéciaux avec le peuple élu, enfin ses droits sur toutes les nations.
 
II.  Remarques de l’abbé Migne, 1863.

Par un décret du Concile de Tolède en 636, l’Annonciation devait être célébrée huit jours avant Noël. En chacun des jours de l’Octave, on chantait une Antienne O qui variait pour chaque jour et qui exprimait les vœux des anciens patriarches et prophètes pour la venue du Messie. Il y avait donc sept de ces Antiennes, puisque le jour même de la fête on n’en chantait point. Cette pratique est encore observée par le Rit romain. À Paris, ces Antiennes sont au nombre de neuf. Selon le témoignage de Guillaume Durand on en chantait douze, en certaines Églises, pour honorer, 1° les douze prophètes qui ont annoncé la venue du Messie ; 2° les douze apôtres qui ont prêché cet avènement. En quelques autres Églises, selon le même auteur, aux sept Antiennes du Rit romain, on en ajoutait deux autres, l’une en honneur de la sainte Vierge, l’autre en celui de l’ange Gabriel, et en quelques lieux en l’honneur de saint Thomas, apôtre. Celle-ci était chantée au jour de sa fête. Ainsi, le Rit parisien, qui a neuf Antiennes O, se conforme à ce dernier usage, quant au nombre ; car on n’y connaît pas plus que dans le romain les Antiennes O en honneur de la Vierge, de l’ange ou de saint Thomas.

À la place de l’Annonciation, les églises d’Italie, et surtout d’Espagne, célèbrent le 18 décembre la fête de l’Attente des couches de la sainte Vierge : In expectatione partus beatæ Maria Virginis. Dans ce dernier royaume on est dans l’usage de célébrer, de grand matin, une Messe solennelle pendant huit jours. Les femmes enceintes s’empressent surtout d’assister à cette Messe pour y honorer d’abord la virginale grossesse de Marie, et pour demander à Dieu par son intercession une heureuse délivrance. Le Missel romain [avant 1960, parmi les messes pour divers lieux] contient une Messe de l’Expectation de l’enfantement de la bienheureuse Vierge Marie. Elle ne diffère aucunement de celle que l’on dit en honneur de la sainte Vierge pendant le temps de l’Avent.

Les Antiennes O se chantent trois fois chacune, à Paris et dans plusieurs autres diocèses, savoir : avant le Magnificat, avant et après le Gloria Patri. Outre les sept Antiennes du Rit romain, Paris, comme nous l’avons dit, en a deux autres. Ce sont celles : O sancte sanctorum et O pastor Israel, qui ont remplacé celles en honneur de la sainte Vierge et de saint Thomas. Ainsi, en raison du nombre, Rome ne commence pas les grandes Antiennes que le 17 décembre, et Paris le 15 du même mois. En ce dernier diocèse, un Salut solennel a lieu pendant les neuf jours ; on y chante le Magnificat et les Antiennes, selon le Rit que nous avons fait connaître. En plusieurs Églises de cette ville, pour le Salut dont nous parlons, on place sur le tabernacle ou sur l’autel un cercle ce métal poli, déviant un peu de la ligne perpendiculaire. Sur les parois intérieures de ce cercle sont ménagées plusieurs lances ou chevilles, sur lesquelles on implante des cierges allumés. Le saint Sacrement est exposé au centre de ce cercle rayonnant. Cette décoration religieuse exprime assez heureusement, surtout le sens de l’Antienne : O Oriens, splendor lucis æternæ, sol justitiæ ! « O Orient, splendeur de la lumière éternelle, soleil de justice, venez, et illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et les ombres de la mort ».

 
 III.  Cæremoniale Monasticum, secundum consuetudinem Congregationis Beuronensis O.S.B. (1908)

Pars IV caput II : De tempore Adventus.

4. Le 17 décembre aux vêpres commencent les Antiennes qu’on nomme majeures. La première est entonnée par l’abbé, ou, en son absence, par le prieur, la seconde appartient au prieur, à moins qu’il ait commencé la première ; les autres sont entonnées par les profès les plus anciens, selon la disposition du cérémoniaire. Si les vêpres sont du dimanche ou de la férie, c’est à celui qui commence les vêpres (cf. n. 9) de chanter l’Antienne ; les Antiennes sont doublées et le Magnificat est chanté avec l’intonation solennelle à chaque verset. Pendant le chant de l’Antienne le choeur se tient debout, la tête découverte, et, du commencement de l’Antienne à la conclusion de l’oraison, on sonne la grosse cloche.

5. Matériel à préparer :

quand c’est le tour de l’abbé : sur la tablette à côté du trône : l’amict, l’étole, la chape de couleur violette, la mitre orfrayée, la crosse, le bougeoir, le livre avec l’Antienne et l’oraison ; sur la crédence, deux chandeliers et deux voiles pour les chapelains ; à la sacristie, des surplis pour le cérémoniaire, les deux acolytes et les quatre chapelains.
 
quand c’est le tour des frères d’entonner ces Antiennes : sur la crédence, en plus des deux candélabres, la chape violette ; en un emplacement adapté, le pupitre couvert d’un voile violet avec le livre des Antiennes ; à la sacristie, l’amict, l’aube et le cordon, et des surplis pour le cérémoniaire et les deux acolytes.

6. L’abbé qui doit entonner la première Antienne participe aux vêpres en habit prélatice. Quand cette Antienne est seulement commémorée, deux assistants en coule conduisent l’abbé au trône pendant qu’on chante le Magnificat. Alors ils lui retirent sa mozette et, avec l’aide des chapelains et des acolytes, comme de coutume, ils lui mettent l’amict, la croix pectorale, l’étole et la chape, enfin l’abbé reçoit la crosse. À la fin du cantique, ayant quitté sa crosse, il s’assoit avec la mitre. L’antienne après le cantique ayant été répétée, il chante sans mitre Pater noster. C’est l’hebdomadier qui dit le V/ Dominus vobiscum et l’oraison de la fête. Après quoi, l’Abbé impose l’Antienne O Sapientia, tandis que les chapelains chargés du livre et du bougeoir l’assistent. Après l’oraison que l’abbé chante lui-même, l’hebdomadier ajoute Dominus vobiscum. Quand on a chanté le Benedicamus Domino, l’abbé donne la bénédiction solennellement, puis il dépose les ornements.

7. Quand il se trouve que tout l’office des Vêpres est celui de la férie, l’Abbé sur son siège dans le choeur chante Deus in adjutorium meum etc. Le chantre entonne la première antienne, l’hebdomadier dit le capitule. Quand on chante l’hymne, l’abbé est conduit, comme ci-dessus, à son trône, il y reçoit les ornements et achève les vêpres seul, sans encens.

8. Quand c’est un frère qui va entonner l’Antienne, il est paré de l’aube, le cérémoniaire et les deux acolytes, vêtus du surplis, participent aux vêpres dans leur stalle. Si l’Antienne est seulement commémorée, le frère en question au moment du Magnificat se rend à la crédence et avec l’aide du cérémoniaire revêt la chape. Le premier acolyte met le pupitre sur le degré du choeur, le second allume les cierges des candélabres. Tout le monde va au lieu où est mis le pupitre sous la conduite des acolytes. Là, le frère revêtu de son ornement entonne l’Antienne et il chante l’oraison avec sa conclusion. Pendant ce temps, les acolytes se tiennent devant l’autel. À la fin tout le monde se rend à la sacristie par le chemin le plus court.

9. Quand les vêpres sont celles de la férie, l’hebdomadier ou un frère désigné par le cérémoniaire chante les vêpres se tenant dans sa stalle. À la fin de l’hymne, il se rend à la crédence, alors sur le lutrin qu’on lui a au préalable préparé, il commence l’Antienne. Pendant tout le cantique, il se tient les mains jointes, les acolytes avec leurs candélabres se trouvant de part et d’autre. En l’absence de l’abbé, il chante le Pater noster, ensuite il dit Dominus vobiscum et l’oraison ; enfin il conclut les vêpres comme pour un office de troisième classe.

 
 
IV.  Les textes des antiennes « O » retenues par le rite romain.

 
 
17 déc
 O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ.
  O Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, qui enveloppez toutes choses d’un pôle à l’autre et les disposez avec force et douceur, venez nous enseigner le chemin de la prudence.
 
18 déc
 O Adonai, et Dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in bracchio extento.
  O Adonaï, guide du peuple d’Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver.
 
19 déc
 O Radix Iesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, iam noli tardare.
  O Fils de la race de Jessé, signe dresse devant les peuples, vous devant qui les souverains resteront silencieux, vous que les peuples appelleront au secours, délivrez-nous, venez, ne tardez plus !
 
20 déc
 O Clavis David, et sceptrum domus Israel ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.
  O Clef de la cité de David, sceptre du royaume d’Israël, vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort.
 
21 déc
 O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol iustitiæ : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.
  O Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort.
 
22 déc
 O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.
  O Roi des nations, objet de leur désir, clef de voûte qui unissez les peuples opposés, venez sauver l’homme que vous avez façonné d’argile.
 
23 déc
 O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster.
  O Emmanuel, notre roi et législateur, que tous les peuples attendent comme leur Sauveur, venez nous sauver, Seigneur notre Dieu !
 

V.  Les autres antiennes disparues.

Le rit parisien commence au 15 déc avec O Sapientia et décale les antiennes pour en insérer deux :
 
20 déc
 O Sancte sanctorum, speculum sine macula Dei maiestatis, et imago bonitatis illius : veni ut deleatur iniquitas, et adducatur iustitia sempiterna.
  O Saint des saints, miroir sans tache du Dieu de majesté et image de sa bonté, venez effacer l’iniquité et apporter la justice éternelle.
 
23 déc
 O Pastor Isreal, et dominator in domo David, cuius egressus ab initio, a diebus æternitatis : veni ut pascas populum tuum in fortitudine, et regnes in iustitia et iudicio.
  O Berger d’Israël et souverain de la maison de David, son chemin de liberté dès le commencement et pour l’éternité, venez nourrir votre peuple de courage, et régner avec justice et droiture.
 
En quelques lieux – à la sainte Vierge :

 O Virgo virginum, quomodo fiet istud ? Quia nec primam similem visa es nec habere sequentem. Filiæ Ierusalem quid me admiramini ? Divinum est mysterium hoc quod cernitis.
  O Vierge des vierges, comment cela se fera-t-il ? car vous n’avez point eu votre pareille, et vous n’aurez jamais de semblable à vous. (La vierge répond 🙂 O filles de Jérusalem, pourquoi êtes-vous dans l’étonnement à mon égard ? Ce que vous voyez est un mystère divin.
 
En quelques lieux – à l’archange :

 
 O Gabriel, nuntius cælorum qui ianuis clausis ad me intrasti et Verbum nuntiasti, concipies et paries, Emmanuel vocabitur.
  O Gabriel, messager des cieux, qui es entré chez moi toutes portes closes, et m’as annoncé le Verbe en disant : vous concevrez et enfanterez un fils, il sera nommé Emmanuel.
 
En quelques lieux – à saint Thomas :

21 déc
 O Thoma Didyme, qui Christum meruisti cernere, te precibus rogamus altisonis, succurre nobis miseris, ne damnemur cum impiis in adventu iudicis.
  O Thomas Didyme, vous qui méritâtes de voir le Christ, nous vous adressons à haute voix nos prières, secourez-nous dans notre misère, afin que nous ne soyons pas condamnés avec les impies, quand le Juge arrivera.
 
En quelques lieux – à la ville de Jérusalem :

 
 O Hierusalem, civitas Dei summi, leva in circuitu oculos tuos, et vide Dominum tuum, quia iam veniet solvere te a vinculis.
 
  O Jérusalem, ville du Dieu Très-Haut, lève les yeux autour de toi et vois ton Seigneur qui va venir pour te dégager de tes liens.