DIEU, TA BONTE S’ETEND SI LOIN (trad) Gott, deine Güte reicht so weit, Priere, Amour de Dieu

PRIERE
AMOUR DE DIEU

             DIEU, TA BONTE S’ETEND SI LOIN
                  Gott, dein Güte reicht so weit 

       Mélodie : Nun freut euch, lieben Christen gmein
                      Du Lebensbrot, Herr Jesu Christ

1. Dieu, ta bonté s’étend si loin                    Ps 108/5

    Si loin que les nuages ;
    Tu nous couronnes de nos biens,              Ps 103/4
    Tu bénis nos voyages.
    Seigneur, ma force et mon rocher,            Ps 31/3
    Entends ma plainte, mes regrets,
    Exauce ma demande.                                Ps 5/3

2. Je ne veux pas le superflu,                       
    Ni tout l’or de la terre.
    Accorde-moi  ce qu’il t’a plu
    De juger nécessaire.
    Donne sagesse à mon esprit,                     Prov 30/8b
    Que je connaisse Jésus-Christ                    Prov 30/8a
    Et toi et moi de même.                              Prov 30/9                

3. Je ne veux gloire ni argent,
    Que cherchent tant les hommes.
    Que mon honneur et que mon sang
    Soient saufs pour ton Royaume.
    Que ma fierté soit mon devoir,
    Ma volonté soit ton vouloir,
    Et l’amitié des frères.

4. Je te prie, Dieu, Dieu Sabaoth,
    Pour une vie paisible,
    Dans le bonheur et le repos,
    Un avenir tranquille.
    En ta main mon temps est remis,
    Avec miséricorde agis
    Pour ma vie éternelle !                              Prov 30/7c
   
   

         Texte             Gott, deine Güte reicht so weit
                              Christian Fürchtegott Gellert  (1715-1769)
                              dans Sammlung Geistlicher Lieder
                              Bouxwiller 1783, N° 599

         Mélodie :        Nun freut euch, lieben Christen gmein
                              Martin Luther, 1523,
                              sur le thème du Maos Zur,
                               chant juif de Hanouka ;
                              RA 322, EG 341

                              Du Lebensbrot, Herr Jesu Christ
                              Peter Sohren, 1668, Halle 1704,
                              dans Geistreiches Gesangbuch,
                              édité par Freylinghausen à Halle 1704
                              RA 46 et 232 + 341, EG 329

Le texte

les sources

        La 1e source est dans les Psaumes, qui forment la 1e strophe. L’incipit provient du Psaume 108/5, dans la traduction de Luther : « Herr, deine Güte reicht so weit (der Himmel ist, und deine Treue), so weit die Wolken gehen – Seigneur, ta bonté va aussi loin (qu’est le ciel, et ta fidélité) aussi loin que vont les nuages». Gellert a coupé les mots entre parenthèses et gardé les deux « so weit – si loin», l’un à la fin du 1er vers, l’autre au début du 2e vers. Ce qui explique cette répétition dans la traduction.
 
        Dans la strophe 1 sont encore cités successivement les Ps 103/4, 31/3 et 5/3

        La 2e source du chant est dans Proverbes 30/7-10 : « Zweierlei bitte ich von dir – Je te prie pour deux choses : 1° éloigne de moi la fausseté ;  2° Ne me donne ni pauvreté ni richesse, donne-moi le pain nécessaire. Ce thème va être développé dans les strophes suivantes, ou le « ich bitte dich – je te prie » débute chaque strophe, deux fois négativement : « Ich bitte nicht – je ne prie pas », une fois positivement : « So bitt’ ich dich – ainsi je te prie ».
    
         La 1e moitié de la strophe 2 développe le point 2° « donne-moi le pain nécessaire ». La 2e partie développe le point 1° « éloigne de moi la fausseté ». On retrouve la préoccupation luthérienne de la « connaissance de la doctrine juste », qui est de connaître l’œuvre de Dieu et le Christ : « Dich, Gott, und den, den du gesandt, Und mich selbst zu erkennen – connaître toi, Dieu, et celui que tu as envoyé, et moi-même ». La fin du dernier vers : « me connaître moi-même », fait la transition avec la strophe 3, qui développe « ma personne » : les honneurs, la réputation.

die Pflicht – le devoir

        Apparaît un mot caractéristique de l’époque des lumières : « Pflicht – le devoir ». Ce mot désigne les devoirs religieux dans tous les sens : envers Dieu, envers le prochain, envers le pouvoir. L’expression « seine Pflicht tun – faire son devoir » signifie aussi bien « aller au culte », « garder la foi contre les sectaires ou les persécuteurs », « obéir à l’état et au prince ». Le terme désigne toute activité envers qui ou quoi que ce soit : adoration, glorification, prière. En sorte que dans certains livres de cantiques du 18e Siècle, toutes les rubriques s’appellent « Pflichten », « Pflichten gegen Gott – devoirs envers Dieu », « Pflichten gegen Christus – devoirs envers le Christ » ; etc …


La mélodie

        Bouxwiller 1783 indique la mélodie de Luther « Nun freut euch, lieben Christen gmein ». Cette mélodie est allante. Une mélodie plus méditative est « Du Lebensbrot, Herr Jesu Christ », qui relève le caractère intérieur du chant.


Texte original


Christian Fürchtegott Gellert  (Bitten)

Gott, deine Güte reicht so weit,
So weit die Wolken gehen;                                  Ps 108/5
Du krönst uns mit Barmherzigkeit                        Ps 103/4
Und eilst, uns beizustehen.
Herr, meine Burg, mein Fels, mein Hort,               Ps 31/3
Vernimm mein Flehn, merk’ auf mein Wort;          Ps 5/3
Denn ich will vor dir beten!

Ich bitte nicht um Überfluss               
Und Schätze dieser Erden.
Lass mir, soviel ich haben muss,                         Spr 30/8b
Nach deiner Gnade werden!
Gib mir nur Weisheit und Verstand,                      Spr 30/8a
Dich, Gott, und den, den du gesandt,
Und mich selbst zu erkennen!                              Spr 30/9

Ich bitte nicht um Ehr’ und Ruhm,
So sehr sie Menschen rühren;
Des guten Namens Eigentum
Lass mich nur nicht verlieren!
Mein wahrer Ruhm sei meine Pflicht,
Der Ruhm vor deinem Angesicht
Und frommer Freunde Liebe.

So bitt’ ich dich, Herr Zebaoth,
Auch nicht um langes Leben.
Im Glücke Demut, Mut in Not,
Das wollest du mir geben!                                   Spr 30/7
In deiner Hand steht meine Zeit;
Lass du mich nur Barmherzigkeit
Vor dir im Tode finden!                                       Spr 30/7