DIEU VEUILLE NOUS MONTRER SA GRACE (trad) Es woll uns Gott genädig sein, Eglise, Psaume 67

EGLISE
PSAUME 67

       DIEU VEUILLE NOUS MONTRER SA GRÂCE
                  Es woll uns Gott genädig sein 

                             Psaume 67

                           Martin Luther

1. Dieu veuille nous montrer sa grâce              2 notes
    Et nous bénir dans sa tendresse.                  2   « 
    Dieu veuille nous montrer sa face,               2   « 
    Nous éclairer par sa sagesse.                      2   « 
         Que tous connaissent ses actions,
    Ce qu’a fait Christ sur terre,
    Que tous voient parmi les nations
    Qu’il est le Fils du Père,
    Et qu’ils se convertissent.                            2  « 

2. Ainsi te louent et rendent grâce
    Les peuples sur la terre ;
    Les hommes de toutes les races
    Chantent ta gloire séculaire.
         Tu es le Juge des humains,
    Le péché t’insupporte !
    Tu les conduis sur le chemin
    Et ta parole porte
    Les tiens dans leur voyage.

3. Qu’ainsi te loue et rende grâce
    Ton peuple par ses bonnes œuvres ;
    Que le pays fleurisse et fasse
    Mûrir les vignes les meilleures !
        Que nous bénissent Père et Fils,
    Que l’Esprit nous bénisse !
    Dieu soit loué dans le pays,
    Que sa gloire grandisse !
    Qu’il en soit ainsi. Amen.

           Texte :              Es woll uns Gott genädig sein
                                    Martin Luther 1524
                                    RA 160, EG 280
                                    fr. : Yves Kéler, 4.2.2006
 
            Mélodie:            Es woll uns Gott genädig sein
                                    Préréforme, Magdebourg 1524
                                    ou : Matthias Greiter Srasbourg 1524 (?)
                                    RA 160, EG 280

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Le texte

      Luther l’a composé comme chant de bénédiction à la fin de l’office. En effet, la première phrase, 67/2, rappelle la bénédiction aaronique, et la dernière, 67/8, :  » Es segne uns Gott, unser Gott, und alle Welt fürchte ihn – Dieu nous bénisse, notre Dieu, et toute la terre le craigne », est employée comme réponse au Benedicamus de la fin de la messe.

        Luther suit le texte, en en répartissant les trois parties en trois strophes. Mais avec certaines libertés. Dans la 1ère strophe, il place Jésus-Christ, en tant qu’illustration des actions de Dieu. La 2ème strophe reste dans la ligne du texte du Psaume : les peuples du monde louent Dieu. Dans la 3ème strophe, Luther change  » die Völker – les peuples  » en  » das Volk – le peuple « , c’est-à-dire le peuple de Dieu, et ici l’Eglise. Il s’appuie sur  » das Land – le pays « , qui est Israël.  » Le peuple  » et  » le pays  » sont actualisé, et deviennent le peuple allemand et l’Allemagne. Traduit dans une langue différente, ils deviendront le peuple et le pays de cette langue. Luther actualise le message de la Réforme pour toutes les nations du monde.

        Il achève ce psaume par une doxologie trinitaire, qui conduit à un Amen final, reprenant l’Amen final chanté par l’assemblée après la bénédiction.

La mélodie          

        Elle est du type de celles qu’on employait pour les Psaumes, c’est-à-dire ample et longue. Elle comprend 9 lignes, constituées de deux quatrains, sur des mélodies différentes, auxquels est ajoutée une ligne finale pour la résolution. On voit la forte différence de ces chants avec les hymnes classiques de 4 lignes, qui sont des chants christologiques. Ici, on retrouve la dimension vétérotestamentaire, comme dans les Psaumes de Greiter et les Psaumes réformés.

        Le premier quatrain comprend deux fleurs musicales de 3 et 4 notes, difficiles à chanter en français. J’ai simplifié la mélodie, en en gardant toutes les notes, mais en ramenant les deux fleurs musicales à deux notes chacune.