ETERNELLE SOURCE, GRACE (trad) O du ewiger Gnaden bronnen, G.Kempf, Noël t.

19 Chant 17 Lobgesang der Engel Le Gloria in excelsis p 31
O du ewiger Gnadenbronnen

        ETERNELLE SOURCE, GRACE t.
           O Du ewiger Gnadenbronnen

Mélodie : aucune mélodie connue
               peut être récité, par une ou plusieurs personnes


« …und sprachen : Ehre sei Gott in der Höhe und Frieden auf Erden
und den Menschen ein Wohlgefallen. » Lukas 2/13-14

…et dirent : Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux
et paix sur la terre aux hommes que Dieu aime.

1. Eternelle source, grâce,                             I
    Le temps t’appartient qui passe.
    Tous les chants de par le monde
    A tes anges saints répondent :
R.    A Dieu gloire dans les cieux !                 II

2. Nul ne peut dire en paroles                         I
    Tout l’amour dont Dieu console
    Et qu’il montre envers son peuple
    Faible et tenté par le diable.
    R.  A Dieu gloire dans les cieux !                II

3. Tu as imposé la trêve                                 I
    – Même aux morts, s’ils se relèvent ! –
    A ceux qui ont fait la guerre
    Et détruit autant la terre.
    R.  A Dieu gloire dans les cieux !                II

4. Paix sans châtiment des fautes :                  I
    Que le Christ seul les leur ôte !  
    Nous pécheurs, dirons quand même :
    « Paix aux hommes que Dieu aime ! »
    R.  A Dieu gloire dans les cieux !                 II  

5. Toi seul, Dieu, mérites gloire                        I
    Et ton Fils, pour sa victoire,
    Et l’Esprit, par la louange,
    Trois au Gloria des anges !
    R.  A Dieu gloire dans les cieux !                 II
    
    
         Texte        O Du ewiger Gnadenbronnen
                          In den Weihnachten zu singen, années 1950
                          Georges Kempf, années 50
                          fr. : Yves Kéler 7.6.2012 Grasse
    
Le texte

        Ce poème est une méditation sur la grâce de Dieu envers son peuple après la 2e Guerre mondiale. Strophe 2, « Son peuple », pour l’alsacien Georges Kempf, c’est autant l’Allemagne, l’Alsace et la France, trois pays et trois cultures dans lesquelles Georges Kempf « isch d’heim – est chez lui. » « Car tous ont péché » Romains 3/23, tous ont fait la guerre, et se sont fait la guerre. Dieu aime « das falsch empört Geschlechte, Deines Feindes blinde Knechte – le peuple faux dressé contre Dieu, les aveugles serviteurs de ton Ennemi. » Sous cette appellation, Allemands, Alsaciens et Français sont compris. « Ton Ennemi » désigne-t-il plus particulièrement Hitler ? On ne peut pas l’affirmer.

        La strophe 3 fait allusion à la paix « proposée sur le champ de bataille » où les pauvres se sont « nochmals –encore une fois » déchirés. C’est la paix du 8 mai 45, reddition sans condition sur le champ de bataille et sans traité, ni d’armistice ni de paix. Ceux qui se sont « encore une fois entretués »  sont le rappel de la 1e Guerre Mondiale, dont la Seconde fut la reprise.

        Strophe 4 : « Frieden ohne Buss und Strafe – une paix sans acte de contrition et sans châtiment. » Effectivement, cette paix de 1945 est curieuse : personne n’a fait acte de contrition internationale. Les nazis ont déclaré à Nuremberg n’avoir fait qu’obéir aux ordres et ne pas être coupables. Les alliés n’ont rien confessé non plus, les vainqueurs s’absolvant d’avance. Kempf déclare que le « berger prend la place des brebis », comme le Serviteur souffrant d’Esaïe : « Ce sont nos péchés qu’il a portés. » Mais après ce constat, le texte d’Esaïe ne contient pas une confession des péchés de ceux pour qui le Serviteur est mort. En sorte que « le fils du larron peut chanter : « allen Menschen ein Wohlgefallen – à tous les hommes de la bienveillance (de Dieu) » la paix est donnée. Même le larron est pardonné, a fortiori son fils, c’est-à-dire nous.

        Ces allusions à la 2e Guerre maintenant terminée montrent que ces poèmes de Georges Kempf, qui ne sont pas datés, sont de l’après guerre, assez proches probablement, d’avant 1950 certainement. G.K. a écrit d’autres chants, durant la guerre, dont le « Singt dem Herrn ein neues Lied, Niemand soll’s euch wehren – Chantez au seigneur un chant nouveau, Personne de doit vous en empêcher », de 1941, dans lequel le « Niemand – personne » est à l’évidence Hitler et sa bande. ( Dans « Gotteslob 975, katholisches  Gebet -und Gesangbuch, Stuttgart » n° 268. Voir traduction française sous :  ****  

        Georges Kempf faisait partie avec son épouse Angelika, allemande d’origine et étudiante en médecine, des milieux de l’Eglise confessante hostile à Hitler et au régime nazi. GK a fait une partie de ses études en Allemagne, et devint pasteur en Alsace, à Bischheim,, en 1942 ou 43. Parmi ses amis, Johannes Petzold, qui a mis en musique le célèbre chant de Jochen Klepper « Die Nacht ist vorgedrungen – La nuit est avancée «  (voir sous de titre sur le site, rubrique Chants, lettre L). Klepper était aussi un opposant à Hitler.

        A la strophe 5, Georges Kempf écrit dans la glorification de la Trinité : « Als ewig waren drei im Lob der Engelscharen – étant trois dans la Louange des armées d’anges. » Le Gloria in excelsis  n’a pas une formulation trinitaire, mais binaire : « Gott –Dieu » est le Père, qui envoie « Friede – la paix », qui est son fils. Mais il comprend ici le « und den Menschen ein Wohlgefallen – et aux hommes la bienveillance » comme l’expression de l’Esprit saint d’amour. Ce qui entraîne que le « Gott – Dieu » du Gloria in excelsis est en fait le Dieu trinitaire. Il fait donc un rapprochement avec le « Gloria Patri et Filio et Spiritui sancto », qui lui est trinitaire.

        Ce texte peut être dit en alternance entre une personne, ou plusieurs, et un groupe, ou l’assemblée. On peut aussi psalmodier sur un mode grégorien.

La mélodie

        Les poèmes de Georges Kempf étaient destinés à être chantés, selon le titre de l’opuscule « In den Weihnachten zu singen – à chanter à Noël ».  Le chant présent n’a pas de mélodie classique connue, d’après les tables consultées. Kempf a peut-être fait faire une mélodie par un ami musicien, tel Petzold. Il faudrait voir si une telle partition existe.


Texte original

1. O Du ewiger Gnadenbronnen,
    Dein ist alles, was begonnen.
    Aller Welten tausend weisen
    Müssen immerdar dich preisen:
    R : Ehre sei Gott in der Höh!

2. Herr, es ist nicht auszusagen,
    was für Liebe du getragen
    für das falsche empört Geschlechte,
    Deines Feindes blinde Knechte.
    R : Ehre sei Gott in der Höh!

3. Frieden hast Du angeboten
    auf dem Schlachtfeld, da die Toten
    mit zermartertem gewissen
    sich nochmals zu Tode rissen.
    R : Ehre sei Gott in der Höh!

4. Frieden ohne Buss und Strafe
    denn der Hirt steht für die Schafe;
    und des Schächers Kind darf lallen:
    allen Menschen en Wohlgefallen.
    R : Ehre sei Gott in der Höh!

5. Du allein bist ruhmeswürdig
    und der Sohn, Dir ebenbürtig,
    und der Geist, als ewig waren
    drei im Lob der Engelscharen.