AMOUR DU CHRIST
COMBAT SPIRITUEL
FAIS QUE JE NE SOIS PAS to
Révision de LP 263
Jean 15 / 1-6
1. Fais que je ne sois pas comme un rameau stérile
Qui séparé du tronc, doit périr desséché.
Mais que je sois, ô Christ, comme un rameau fertile
Qui reste à toi, le cep, à jamais attaché.
2. Demeure en moi, Jésus, et qu’en toi je demeure :
Je trouve en ton amour le plus puissant des liens.
Je porte en toi des fruits, chaque jour, à chaque heure,
Et renonce à ma vie, pour trouver les vrais biens.
3. Celui qui croit en toi et croit en ta parole
Accomplira, Jésus, les œuvres que tu fis.
Il lui faudra aimer, se mettre à ton école
Et prendre le chemin que toi tu as suivi.
4. Ne me retranche pas, mais taille en moi, émonde,
Pour que j’apprenne mieux à pratiquer ta loi.
Tu as donné ta vie pour moi et pour le monde,
Tu es mon seul espoir, mon salut et mon Roi !
Texte : Ah ! que je ne sois pas
Henri Lutteroth 1834
LP 263
rév : Yves Kéler 2005
Mélodie O Gott, du frommer Gott I
Braunschweig 1648
RA dest, EKG 383, EG 495
fr. : Je veux répondre ô Dieu
LP 246
Ah ! que je ne sois pas
Recueil Freylinghausen 1704
LP 263
Le texte :
Le texte est un chant de Henri Luttheroth, en 5 strophes dans LP, construit sur la parabole de la vigne et des sarments de Jean 15/ 1-8.
Lutteroth adresse la première strophe à Dieu, puis passe dans les 4 suivantes au Christ. Dans la première strophe, pour des raisons de clarté de l’expression et de contraintes prosodiques ( » divin cep » : de qui parle-t-on, du Christ ou de Dieu ? ; supprimer le Ah ! de l’incipit), j’ai orienté l’adresse vers le Christ, ce qui donne à la suite du chant une logique claire et facile à déchiffrer.
La prosodie de Lutteroth est bonne, son style est ample, souligné par l’usage de l’alexandrin long (12 / 13 pieds), qui crée des périodes larges. Les 4 vers se divisent en deux groupes de deux vers, qui créent un parallélisme de l’expression, particulièrement remarquable dans la première strophe.
La mélodie :
La mélodie, qui comprend aussi deux périodes parallèles, renforcées par 2 lignes musicales identiques, soutient bien ce parallélisme.
Elle provient du recueil de Freylinghausen, de 1704. Freylinghausen était le gendre et le collaborateur du célèbre August Hermann Francke, le fondateur des orphelinats de Halle. Ces hommes faisaient partie de la grande école piétiste, qui développait à la fois la piété et la diaconie. Freylinghausen édita à Halle en 1704, son » Geistliches Gesangbuch « , considéré comme le livre de cantiques de référence du piétisme. Beaucoup de textes et de mélodies importants sont issus de ce recueil. L’un des problèmes, est que la source personnelle des textes et des mélodies n’est pas donnée par ce recueil, ce qui a fait rester beaucoup de choses dans l’anonymat.
La mélodie est conçue comme une musique à 8 lignes : VIII 6.7f, 6.6 / 6.7f, 6.6. On retrouve la même structure dans une mélodie de Hanovre 1648, très proche de celle de Halle, et placée sur le chant de T.L. Roehrich : » Je veux répondre, ô Dieu « , sous LP 246. Dans les deux cas, la musique est placée sur des alexandrins en : IV 13f.12 / 13f.12. La liaison obtenue entre les deux lignes qui couvrent un vers donne au chant une plénitude de l’expression et une paix de l’esprit. Le rapport entre la mélodie de Halle et le texte de Lutteroth est excellent.
Usage du chant :
Cette mélodie est relativement peu connue, mais elle s’apprend bien. On peut aussi la confier à une chorale, en employant le LP à 4 voix.
Jean 15 / 1-6 était l’évangile du 20e dimanche après la Trinité, consacré aux » ordonnances de Dieu » : on ne peut obéir à la loi de Dieu que si on reste attaché au cep. L’actuel évangile est Marc 10 / 2-12 : le divorce. Mais cela n’empêche pas de chanter ce cantique en rapport.