FORTIFIE-MOI, SEIGNEUR, QUE JE MEDITE (trad) Herr, stärke mich, dein Leiden zu bedenken, Passion, Semaine ste to

PASSION
SEMAINE SAINTE


            FORTIFIE-MOI, SEIGNEUR,  QUE JE MEDITE to
                   Herr, stärke mich dein Leiden zu bedenken

                                   Johann Heermann            

             Mélodie : Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen

 Partie 1 : l’oeuvre  et le sacrifice du Christ

1. Fortifie-moi, Seigneur! Que je médite,
    Que je revoie l’océan sans limite
    Des maux qui t’ont conduit, toi qui me sauves,
    A cette épreuve.

   
2. Uni à Dieu, un homme sur la terre,
    Jusqu’à la mort obéissant au Père,
    A notre place endure coups et haines,
    Porte nos peines.
   
3. Quel étonnant et rare sacrifice !
    Je suis sans force à voir un tel supplice.
    Mon cœur ressent que sa faute est immense,
    Et son offense.

4. Dieu venge l’injustice, Dieu est juste !
    Dieu, tout amour, relève de la chute.
    Devant la croix, mon âme emplie de crainte
    Voit l’œuvre sainte.

5. La croix du Christ rejette mon mérite :
    Que mon orgueil dans mon cœur le médite !
    J’étais pour Dieu comme un ennemi même :
    Pourtant il m’aime !

Partie 2 : Méditation de l’œuvre du Christ

   
6. Christ, mon salut, puisqu’en ton sang j’espère,
    Regarde à moi, ici, dans la poussière.
    Je m’abandonne à la miséricorde
    Que tu m’accordes.

7  Ta bonté passe les pensées humaines !
    Je sens que mon intelligence est vaine.
    Mais comme un homme qui voudrait comprendre
    Je veux apprendre.

8. Que Dieu est grand ! il montre à tous sa grâce.
    Il nous revient d’aller devant sa face,
    Pour découvrir jusqu’où s’étend la gloire
    De sa victoire.

Partie 3 : La connaissance de la foi, les exemples du Christ

9. Que ton Esprit, Sauveur, toujours m’enseigne
    A vénérer la croix où ton corps saigne,
    A pratiquer l’amour et la justice,
    A ton service.
   
10. Faire le bien, le beau, fuir la malice,
      Agir, Seigneur, selon ton sacrifice.
      Pourrais-je alors, Christ, offenser ta gloire
      Et ne pas croire ?
     
11. Tu t’es donné pour moi comme une offrande ;
      Comment pourrais-je vivre sans entendre
      Qu’il faut agir selon ta seule grâce
      Qui tout surpasse ?

12. Je ne veux pas, quand les maux de la terre
      M’atteignent durement, partout me serrent,
      Perdre courage : Christ, par sa souffrance,
      Rend l’espérance.

13. Tu perds pour nous la vie et tu trépasses :
      Pourrais-je haïr qui, là devant moi, passe ?  
      Et ne pas dire : « A Dieu je m’abandonne :
      Père, pardonne ! »

14. Je ne peux pas répondre par la haine
      A ces méchants discours que certains tiennent.
      Jésus, je vois l’amour que tu démontres
      A leur encontre.

15. Un cœur, à ton cœur noble en tout semblable,
      Est la réponse à ta mort admirable.
      Dieu donne force et grâce pour te suivre,
      Comme toi vivre.

Partie 4 : la situation du fidèle

     
      Réconcilié
16. O grand bonheur ! tu souffres à ma place,
      Ton sang versé réconcilie par grâce ;
      Tu veux sauver, sur cette croix infâme,
      Ma vie, mon âme.

      Sauvé
17. Sauvé ici par la foi que tu donnes,
      Rien ne pourra me prendre ma couronne.
      J’irai là-bas, Christ, grâce à ta victoire,
      Vivre en ta gloire.

      Fortifié
18. Quand j’accomplis pour toi des œuvres bonnes,
      Quand je combats le bon combat, tu donnes
      Tout ton salut : il m’est acquis d’avance,
      En espérance !

      Protégé
19. Suis-je tenté par des pensées méchantes,
      Tu me retiens sur la mauvaise pente.
      Si je faiblis quand j’accomplis tes œuvres,
      Soutiens l’épreuve !

Partie 5 : Les sages et les moqueurs de ce monde

20. Et quand je vois les sages de ce monde
      Moquer ta croix, là où la grâce abonde,
      Elle est pour moi, si ceux-là la rabaissent,
      La vraie sagesse.

21. Mais, Seigneur Dieu, ne tire pas vengeance 
      Et prends pitié si cette pauvre engeance
      Vient reconnaître l’œuvre méritoire
      Du Christ en gloire.

Partie 6 : Conclusion

     
22. Quand mes offenses me font la vie dure,
      Rends-moi la paix par ce que tu endures.
      Devant la mort ta croix est ma défense,
      Mon assurance.
   
   
   
      Texte              Herr, stärke mich, dein Leiden zu bedenken
                             Christian Fürchtegott Gellert 1757
                             (1715 Hainichen bei Freiberg, Harzgebirge-
                             1769 Leipzig)
                             RA 70, EKG 71, EG 91
                             Fr : Yves Kéler, 19.3.2010
   
    Mélodie              Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen
                             Johann Crüger 1640,
                             d’après Guillaume Franc 1543 :
                             Ps 23 Dieu mon berger, me conduit et me garde
                             RA 70, EKG 71, EG 91 
                             Fr : Pour quel péché, Jésus, pour quelle offense
                                    LP 131, NCTC 184, ARC 453, ALL 33/11


Le texte

        Le texte de Gellert est une « Nachdichtung », une « composition parallèle et ultérieure”, faite d’après le cantique de Johann Heermann « Herzliebster Jesu », de 1630. Johann Heermann, né en 1585 à Radten, en Silésie, et décédé en 1647 à Lissa, en Pologne, se situe entre Luther et Gerhardt. Ce dernier commence à publier ses chants en 1648. Heermann se place dans la période de l’orthodoxie luthérienne, mais déjà vers la fin de celle-ci, et dans le début de la période du pré-piétisme, dont fait partie Gerhardt.

        Gellert a été théologien, professeur de poésie, de rhétorique et d’éthique à Leipzig. Il est l’auteur de fables, de pièces de théâtre  et des « Geistlichen Oden und Lieder – Odes et chants spirituels ».
 
        Né en 1715, l’année de la mort de Louis XIV et mort en 1769, 19 ans après Bach, il est dans le siècle des lumières, après la vague piétiste du début du 18e Siècle. Son cantique date de 1757, soit 127 ans après celui de Heermann. Gellert est à la fois dans le mouvement rationaliste d’une part, mais dans la piété personnelle individuelle et communautaire d’autre part, telle qu’héritée du piétisme. Ce qui donne à sa pensée et à sa poésie beaucoup de clarté, un enracinement luthérien réel, et aussi un mouvement de la piété de l’âme. Cela explique que ses chants ont été appréciés dans tout l’éventail qui va de l’orthodoxie luthérienne au libéralisme, en passant par les tendances biblicistes et piétistes.


Le chant de Heermann et celui de Gellert

        Le chant de Gellert est une méditation de l’original de Heermann et se développe en 6 parties que j’ai indiquées en italique. Ces parties suivent nettement le texte de Heermann. Même les mots de Heermann sont repris, ce qui permet de montrer le parallélisme des deux chants.

        Voici le plan comparatif des deux chants :

Gellert                                                         Heermann
Herr, stärke mich, dein Leiden zu bedanken      Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen ?

Partie 1 : l’œuvre  et le sacrifice du Christ
Str 1 à 5 : rappel de l’œuvre du Christ                  Str 1 à 6 : Rappel de l’œuvre du Christ et de
                                                                                          la cause de sa mort ;

Partie 2 : Méditation de l’œuvre du Christ
Str 6 : O Herr, mein Heil                                     Str 8 : O grosse Lieb
      6 à 8                                                                   8 à 11

Partie 3 : La connaissance de la foi, les exemples du Christ
Str 9 à 15                                                         Str 12 à 14
   
    9 : Lass deinen Geist…                                   12 : Gib mir deinen Geist…
   
Partie 4 : la situation du fidèle   
Str 16 à 19  
    17 : So bin ich denn schon selig hier                15  Wenn dort, Herr Jesu, …
           nichts meine Krone rauben…                            steht … die Ehrenkrone
           So wird ich dort…
Partie 5 : Les sages et les moqueurs de ce monde   
Str 20 et 21   
   
   
Partie 6 : Conclusion   
Str 22 : Wenn endlich , Herr,                               15 : Wenn dort, Herr Jesu  


Les diverses éditions du texte

        Le texte original a 22 strophes.(on le trouve sur http ://de.wikisource.org/wiki/Herr, stärke mich, dein Leiden zu bedenken). Les livres plus récents ont raccourci le texte, dès le 19e Siècle semble-t-il, puisque Knapp en 1835 ne donne plus que 15 strophes. AKalt de 1871 donne 8 strophes, qui sont reprises au 20e Siècle. En effet, EKG 1951 et RA 1952 donnent les mêmes 8, mais d’un choix différent de AKalt. EG 1995 en donne 10, mais à partir de la strophe 5 le choix diffère. On voit qu’on a d’une part raccourci le texte primitif à environ 8-10 strophes, et pratiqué des choix variables de strophes. Une colonne donnant les strophes de RA 1952 et EG 1995 figure à côté du texte complet.


Les thèmes principaux

        Lehre – doctrine :   ce thème est typiquement luthérien. Luther insiste beaucoup sur la connaissance du salut. Le chrétien doit savoir comment il a été sauvé par Dieu et par le Christ, et ceci sans mérite de l’homme : str 5 : « Es schlägt den Stolz und mein Verdienst darnieder – Elle (la croix) jette mon orgueil et mon mérite à terre. » Il faut donc connaître l’histoire du salut, l’histoire sainte, qui est écrite dans la Bible. Cette connaissance dépasse mon entendement : str 7 : « Sie übersteigt die menschlichen Gedanken – Elle dépasse les pensées humaines ». Str 9 : « Lass deinen Geist mich stets, mein Heiland, lehren – Que ton Esprit sans cesse m’enseigne. »

        Liebe üben – pratiquer l’amour : ce thème a beaucoup d’importance à l’époque, où le christianisme pratique est prôné, jusqu’à la morale et au moralisme. Un mot illustre cette tendance : « Pflicht – devoir ». De là l’expression « Glaube recht, tue deine Pflicht und scheue niemand – Crois justement, fais ton devoir et ne crains personne. » La foi pure et le devoir moral vont de pair. Str 10 : « Herr, diese Pflicht lehrt mich dein heilig Leiden – Seigneur, ta sainte souffrance m’enseigne ce devoir.“

        Tun wie Jesus – faire comme Jésus : le chrétien doit „imiter Jésus“, agir selon son exemple. Str 15 : « Ein reines Herz, gleich deinem edlen Herzen – Un cœur pur, semblable à ton noble coeur.“

        Sicher meines Heiles – Sûr de mon salut : le chrétien est certain de son salut, parce qu’il croit « juste » et qu’il agit « juste », qu’il fait son devoir de connaissance et d’action. Str 17 : « So bin ich denn schon selig hier im Glauben – Ainsi je suis déjà heureux / sauvé ici dans la foi. »

        Fondamentalement, on est dans la théologie de Luther. Les aspects de la connaissance rationnelle et de la morale ne la contredisent pas, mais la complètent. La théologie de Gellert n’est pas celle d’un rationaliste étroit ou d’un moraliste simple, comme on en rencontre à cette époque. Gellert n’est pas un représentant d’un libéralisme destructeur.

La mélodie

        Elle est de Johann Crüger, datée de 1640, et fut faite pour le chant de Heerman de l’année 1630. Elle a pour base la mélodie du Psaume français 23 : « Dieu mon berger me conduit et me garde », de Guillaume Franc. Les mélodies de ces psaumes huguenots étaient connues en Allemagne par la traduction de ces Psaumes par Ambrosius Lobwasser, très employée par les Réformés allemands.

        Le Psaume 23 est fait de 6 vers de 11 syllabes féminines : VI 11f. 11f, 11f. 11f, 11f. 11f. Les vers riment deux par deux. La structure et le rythme du chant suggèrent la marche du troupeau derrière son berger : 1 blanche, 2 noires, 2 blanches, 4 noires, 2 blanches. Crüger reprend exactement ce rythme. Le chant de Heermann étant fait de trois vers en 11f, suivi d’un 5f, qui est la moitié des trois précédents, Crüger reprend les 3 premières lignes musicales, de 11 syllabes et notes, et pour sa résolution garde les 5 dernières notes du dernier vers. L’idée est remarquable, car elle donne au chant de Heermann cette allure de ballade et de marche dans la foi. Chose que Gellert reprendra pour son chant dérivé de Heermann.


Le texte original de Gellert de 1757

                                                                              RA  EG
1. Teil :  Das Werk und das Opfer Christi

                                                                                1      1
1. Herr, stärke mich, dein Leiden zu bedenken,      
    Mich in das Meer der Liebe zu versenken,
    Die dich bewog, von aller Schuld des Bösen
    Uns zu erlösen,
                                                                                2      2
2. Vereint mit Gott, ein Mensch gleich uns auf Erden,
    Und bis zum Tod am Kreuz gehorsam werden;
    An unsrer Statt gemartert und zerschlagen,
    Die Sünde tragen!
                                                                                3      3
3. Welch wundervoll, hochheiliges Geschäfte!   
    Sinn ich ihm nach, so zagen meine Kräfte;
    Mein Herz erbebt, ich seh und ich empfinde
    Den Fluch der Sünde.
                                                                                4      4-
4. Gott ist gerecht, ein Rächer alles Bösen,          
    Gott ist die Lieb und lässt die Welt erlösen.
    Dies kann mein Geist, mit Schrecken und Entzücken,
    Am Kreuz erblicken.
                                                                                5      6
5. Es schlägt den Stolz und mein Verdienst danieder,
    Es stürzt mich tief, und es erhebt mich wieder,
    Lehrt mich mein Glück, macht mich aus Gottes Feinde
    Zu Gottes Freunde.

2. Teil : Bertachtung des Werkes Christi

                                                                                6      —  
6. O Herr, mein Heil, an dessen Blut ich glaube,  
    Ich liege hier vor dir gebückt im Staube,
    Verliere mich mit dankendem Gemüte
    In deine Güte.

                                                                              —       —
7. Sie übersteigt die menschlichen Gedanken.     
    Allein sollt ich darum im Glauben wanken?
    Ich bin ein Mensch : darf der sich unterwinden,
    Gott zu ergründen?
                                                                              —       —
8. Das Grösst in Gott ist Gnad und Lieb erweisen;
    Uns kommt es zu sie demutsvoll zu preisen,
    Zu sehn, wie hoch, wenn Gott uns Gnad erzeiget,
    Die Gnade steiget.

3. Teil : Lehre des Glaubens

                                                                              —       —
9. Lass deinen Geist mich stets, mein Heiland, lehre,
    Dein göttlich Kreuz im Glauben zu verehren,
    Dass ich, getreu in dem Beruf der Liebe,
    Mich christlich übe.
                                                                              —       —
10. Das Gute tun, das Böse fliehn und meiden,
      Herr, diese Pflicht lehrt mich dein heilig Leiden.
      Kann ich zugleich das Böse mir erlauben,
      Und an dich glauben?
                                                                              —       7
11. Da du dich selbst für mich dahin gegeben,
      Wie könnt ich noch nach meinem Willen leben?
      Und nicht vielmehr, weil ich dir angehöre,
      Zu deiner Ehre?
                                                                              —       —
12. Ich sollte nicht, wenn Leiden dieser Erden,
      Wenn Kreuz mich trifft, gelassnes Herzens werden,
      Da du so viel für uns, die wirs verschuldet,
      Liebreich erduldet.
                                                                              —       —
13. Für welche du dein Leben selbst gelassen,
      Wie könnte ich sie, sie meine Brüder, hassen?
      Und nicht wie du, wenn sie mich untertreten,
      Für sie noch beten?
                                                                              —       8
14. Ich will nicht Hass mit gleichem Hass vergelten,
      Wenn man mich schilt, nicht rächend wiederschelten.
      Du, Heiliger, du, Herr und Haupt der Glieder,
      Schaltst auch nicht wieder.
                                                                              —       —
15. Ein reines Herz, gleich deinem edlen Herze
      Dies ist der Dank für deines Kreuzes Schmerzen.
      Und Gott gibt uns die Kraft in deinem Namen,
      Dich nachzuahmen.

4. Teil : Stand des Gläubigen


      versönht 
                                                         —       9
16. Unendlich Glück! Du littest uns zu gute.
      Ich bin versöhnt mit deinem teuren Blute.
      Du hast mein Heil, da du für mich gestorben,
      Am Kreuz erworben.
     
      selig                                                                —       —

17. So bin ich denn schon selig hier im Glauben?,
      So wird mir nichts, nichts meine Krone rauben.
      So wird ich dort, von Herrlichkeit umgeben,
      Einst ewig leben.

      gläubig                                                            —       —
18. Ja, wenn ich stets der Tugend Pfad betrete,
      Im Glauben kämpf, Im Glauben wach und bete,
      So ist mein Heil schon so gewiss erstrebet,
      Als Jesus lebet.

      stark                                                                —       —
19. Lockt böse Lust mein Herz mit ihrem Reize,
      So schrecke mich dein Wort, das Wort vom Kreuze.
      Und wird ich matt im Laufe guter Werke,
      So seis mir Stärke.

5. Teil : die Klugen und Spötter


      Die Klugen  
                                                    —       —
20. Seh ich dein Kreuz den Klugen dieser Erden
      Ein Ärgernis und eine Torheit werden,
      So seis doch mir, trotz alles frechen Spotten ,
      Die Weisheit Gottes.

      Die Spötter 
                                                     —       —
21. Gott, eile nicht, sie rächend zu zerschmettern;
      Erbarme dich, wenn einer von den Spöttern
      Sich spät bekehrt, und den, den er geschmähet,
      Um Gnade flehet.

6. Teil : Schluss

                                                                              —       10
22. Wenn endlich, Herr, mich meine Sunden Kränken,
      So lass dein Kreuz mir wieder Ruhe schenken;
      Dein Kreuz, dies sei, wenn ich den Tod einst leide,
      Mir Fried und Freude!
   
   
   
Le texte de Johann Heermann, de 1640

   
        Le texte actuel de RA 195 et EG 1995 est ramené à 8 et 11 strophes. Le texte original est plus long. Knapp en 1835, N° 497, donne 15 strophes, AK alt = Augsburgische Konfession 1871, N° 71, donne aussi 15 strophes. Knapp ajoute une strophe 3 « Du schwebets zwischen Himmel hir und Erdre », que n’a pas AK alt. En revanche, la célèbre antépénultième « Ich werde Dir zu Ehren alles wagen » manque chez Knapp. Cela donne un total général de 16 strophes pour ces deux éditions. mais avec des variantes de texte dans certaines de celles-ci. La présence ou l’absence de strophes est signalée par les indications données à chaque strophe.

Partie 1 : L’œuvre et le sacrifice du Christ             RA  EG
                = Partie 1 de Gellert 1757

                                       Knapp 1835, AK alt 1871   1     1
1. Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen,
    Dass man ein solch scharf Urteil hat gesprochen?
    Was ist die Schuld, in was für Missetaten
    Bist du geraten?
                                                                                   2     2
2. Du wirst gegeisselt un mit Dorn gekrönet,
    Ins Angesicht geschlagen und verhönet;
    Du wirst mit Essig und mit Gall getränket,
    Ans Kreuz gehenket.
                                                                                  —    —
3. Du schwebest zwischen Himmel hier und Erden,
    Du dürstest, doch nur Essig soll dir werden,
    Du betest still, und wirst doch im Erblassen
    Von Gott verlassen.
                                                                                   3    3
4. Was ist doch wohl die Ursach solcher Plagen?
    Ach meine Sünden haben dich geschlagen!
    Ich, ach Herr Jesu, habe das verschuldet,
    Was du erduldet.
                                                                                   4    4
5. Wie wunderbar, o Gott, ist diese Strafe !
    Der gute Hirte leidet für die Schafe;
    Die Schuld bezahlt der König, der Gerechte,
    Für seine Knechte.
                                                        Knapp 6            —     5       
6. Der Fromme stirbt, der recht und richtig wandelt ;   
    Der Böse leb, der wider Gott gehandelt;
    Der Heilge stirbt! Der das Gesetz   gebrochen
    Wird freigesprochen.
                                               Knapp 7, AK alt 6      —    —
7. Ich war von Fuss auf voller Schand und sünden,
    An mir Elenden was nichts Gut’s zu finden.
    Das hätt’ ich dort, von Gott verworfen, müssen
    Auf ewig büssen.

Partie 2 : Méditation de l’oeuvre du Christ
               = Partie 2 de Gellert

                                                                                   5     6
8. O grosse Lieb ! o Lieb ohn alle Massen,
    Die dich gebracht auf diese Materstrasse!
    Ich lebte mit der Welt in Lust und Freuden,
    Und du musst leiden!
                                                                                   6     7
9. Ach grosser König, gross zu allen zeiten!
    Wie kann ich gnugsam deine Treu ausbreiten?
    Kein menschlich Herz vermag es auszudenken,
    Was dir zu schenken.
                                                                                   7     8
10. Ich kanns mit meinen Sinnen nicht erreichen,
      Womit doch dein Erbarmen zu vergleichen!
      Ich könnte solche Huld mit tausend Welten
      Dir nicht vergelten
                                            Knapp11, AK alt 10      —    —

11. Doch ist noch etwas, das dir angenehme,     
      Wenn ich des Fleisches lüste dämpf und zähme,
      Dass sie mein Herz aufs neue nicht entzünden
      Mit alten Sünden.
     
Partie 3 : Lehre des Glaubens und des Guten
               = Partie 3 de Gellert

                                           Knapp 12, AK alt 11      —     —
12. Es stehet nicht Es stehet nicht in meinen eignen Kräften,    
      Die sündliche Begier ans Kreuz zu heften;
      Drum gib mir deinen Geist, der mich regiere,
      Zum Guten führe;
     
                                            Knapp 13, AK alt 12     —     —
13. Dann werd ich deine Gnade recht betrachten
      In deiner Liebe dieses Welt verachten,
      Das Kreuz nicht fürchten, Alles für dich wagen,
      Mir selbst entsagen.
                                            Knapp –, AK alt 13      8     9
14. Ich werde dir zu Ehren alles wagen,
      Kein Kreuz nicht achten, keine Schmach und Plagen,
      Nichts von Verfolgung, nichts von Todesschmerzen
      Nehmen zu Herzen;
     
                                            Knapp 14, AK alt 14     —     —
15. Dies alles, ob es auch gering zu schätzen,
      Wird doch dein liebevolles Herz ergötzen;
      In Gnaden wirst du  es von mir annehmen,
      Mich nicht beschämen.
     
(Partie 4 : der Stand des Gläubigen, de Gellert : absente
 Partie 5 : die Klugen und Spötter de Gellert: absente)

Partie 6 : Conclusion
              = Partie 6 Conclusion chez Gellert

                                            Knapp 15, AK alt 15      9   11
16. Wenn dort, Herr Jesu, dann vor deinem Throne
      Auf meinem Haupte steht die Ehrenkrone,
      Will ich mit neuer Zunge Lob dir singen,
      Die Ehre bringen.
     

        Le texte est composé à partir des Méditations, ch 7, de St Augustin (Koch, Gesischte des Kirchenlieds und Kirchenjgesangs 1867, Stuttgart, tome 3, page 32)