GARDE EN MEMOIRE JESUS-CHRIST (trad) Halt im Gedächrnis Jesum Christ, P. Lutz, Sainte Cène to

SAINTE CENE

             GARDE  EN  MEMOIRE  JESUS-CHRIST to
                    Halt im Gedächtnis Jesum Christ

                                  Pierre Lutz

1. Garde en mémoire Jésus-Christ,
    Le Fils,  qui sur la terre
    Du divin trône descendit,
    Pour devenir ton frère.
    Sachons bien que c’est par amour
    Qu’il a pris notre chair un jour :
    Louons-le pour sa grâce.

2. Garde en mémoire Jésus-Christ,
    Qui connut la souffrance,
    Et, sur la croix, comme un proscrit,
    Mourut pour notre offense.
    En triomphant là de la mort
    Il nous délivre d’un tel sort :
    Louons-le pour sa grâce.

3. Garde en mémoire Jésus-Christ,
    Qui, très tôt ce dimanche,
    Du tombeau vaincu resurgit
    Dans une robe blanche,
    Pour partager à tout jamais
    Avec nous sa vie et sa paix :
    Louons-le pour sa grâce.

4. Garde en mémoire Jésus-Christ,
    Remontant vers le Père,
    Pour envoyer son Saint-Esprit
    De force et de lumière ;
    Et préparer à tout croyant
    Dans son royaume un logement :
    Louons-le pour sa grâce.

5. Garde en mémoire Jésus-Christ
    Revenant comme juge,
    Mais aussi de tout cœur contrit,
    Comme le seul refuge.
    Si tu veux subsister alors,
    Deviens un membre de son Corps,
    Racheté par sa grâce.

6. Unis-nous tous, Jésus, à toi,
    Par une foi sincère,
    N’oubliant jamais, divin Roi,
    Ton œuvre salutaire,
    Pour y puiser mon réconfort,
    Dans la détresse et dans la mort,
    Avant de te rejoindre.

                     Texte:        Halt im Gedächtnis Jesum Christ
                                               Cyriakus Günther, avant 1704 ( 1650-1704)
                                               RA 293, EG 405
                                               fr.  : Pierre Lutz 1975 (*1926)

                            Mélodie :      Es ist gewisslich an der Zeit
                                              15e S., Wittenberg 1529,1533
                                              (Martin Luther 1529 ?)
                                               RA 293, EG 405
                                               fr. : Devant ta crèche tu me vois
                                                      LP 100, NCTC 175, ARC 370

Le texte :

   Ce chant a une strophe finale fixe, alors que les strophes 1 à 5 sont mobiles et se chantent selon le temps liturgique concerné :

        1.  Avent-Noël
        2.  Carême-Passion
        3. Pâques
        4. Ascension-Pentecôte
        5. Trinité-Fin des temps.

        De fait, le plan des strophes suit Philippiens 2 : le Christ s’abaisse, jusqu’à la mort expiatoire de la croix, puis remonte vers Dieu et devient le Seigneur tout-Puissant. La 5e strophe vise expressément le jugement du Christ et sa miséricorde. La 6e strophe fait le rappel et ouvre sur l’éternité.

        Le chant peut s’employer de diverses manières :

        – avant la Cène : on chante deux strophes :
                   la mobile et la fixe, selon le temps

        – avant la Cène : on considère la 1ère strophe comme fixe
                   et introduisant aux suivantes. On chantera alors trois
                   strophes :  1ère, une mobile selon le temps, la dernière.

        – avant et après la Cène : on chante deux strophes avant la Cène :
                   la première et une selon le temps. Après la Cène, au
                   moment de l’action de grâces, on chante la dernière.
                   Celle-ci peut aussi faire office de chant de sortie,
                   si on n’a pas le temps de chanter à la fois pour l’action
                   de grâces et pour la sortie.

        – la dernière strophe peut s’employer seule, après l’action de
                    grâces, ou comme chant de sortie, alors qu’on aura
                    chanté un autre cantique pour l’entrée de la Sainte Cène.
  

La mélodie :

      » Es ist gewisslich an der Zeit  » est la mélodie du « Dies irae » luthérien. Le texte original est anonyme, de 1565, et fut repris par Batholomäus Ringwaldt, en 1586. La mélodie est de Wittenberg 1529. EG 149 l’attribue à Luther 1529. Elle a joué un grand rôle dans la piété, car elle a gardé la thématique eschatologique du Dies irae, mais le côté sombre du chant est fortement atténué. La deuxième partie de la mélodie est sombre, et plonge au ré, la note la plus basse, mais la première est joyeuse et monte jusqu’au mi, ce qui mélange les traits lumineux et lkes traits obscurs. L’accent est mis à la fois sur le Christ Juge et sur la miséricorde.

        Cette mélodie donne au chant de Ste Cène un caractère eschatologique qui s’associe bien avec le mouvement de Philippiens 2 : le Christ s’abaisse, jusqu’à la mort expiatoire de la croix, puis remonte vers Dieu et devient le Seigneur tout-Puissant. Il faut à la fois craindre le Juge et s’en remettre à sa bonté. La Cène me permet de me remémorer l’œuvre de ce Christ, qui mourut pour m’épargner la condamnation.

                              
    Pour les commentaires et la place dans l’œuvre de Pierre Lutz,
    voir « Les chants de Pierre Lutz »