LOUANGE
TRINITE
GLORIA
GLOIRE A TON NOM, O DIEU DE PAIX to
Révision de LP 213
+ str 2 de RA f 17
alld : Allein Gott in
der Höh sei Ehr
1. Gloire à ton nom, ô Dieu de paix : str 1 : Allein Gott in
Ta grâce est admirable ! der Höh sei Ehr
Car tu répands tant de bienfaits
Sur des humains coupables.
Ici ton peuple adore et loue :
Eternel, vois, regarde à nous
Et sois-nous favorable !
2. Nous te louons, nous t’adorons, str 2 : Wir loben, preisn,
Et nous te rendons grâces. anbeten dich
Nous donnons gloire à ton saint nom,
A ta force efficace.
O Dieu, le Père tout-puissant,
Ton règne dure en tous les temps
Sur l’univers qui passe.
3. Seigneur Jésus, puissant Sauveur, str 3 : O Jesu Christ,
Qui nous rendis le Père. Soh, eingeborn
Tu nous remis en sa faveur :
En toi notre âme espère.
Bénis l’Eglise chaque jour,
Rends-la, Seigneur, par ton amour,
Plus forte et plus prospère.
4. Esprit saint, Dieu, Consolateur, str 4 : O Heilger Geist,
Esprit qui nous révèles du höchstes Gut
Tous les trésors du Rédempteur,
Viens et rends-nous fidèles.
Assiste-nous dans nos combats :
Que dans nos cœurs, dès ici-bas,
les choses soient nouvelles. (Amen)
Texte : Gloire à ton nom, ô Dieu de paix
Matthieu Barthol, 1596
D’après « Allein Gott in der Höh sei Ehr »
De Nikolaus Decius, 1525
RA 135, EG 179
LP 213, RAf
Rév: Yves Kéler 2005
+ str 2, de Richard Paquier 1905-1985
RA f 17
Mélodie : Allein Gott in der Höh sei Ehr
Nicolaus Decius 1529,
d’après un » Gloria Laudamus » de Pâques
RA 135, RA f 17, EG 179
fr. : Gloire à ton nom, ô Dieu de paix
LP 213, NCTC 254, ARC 261
Le texte :
Le texte de Matthieu Barthol :
Le texte est une des traductions du » Allein Gott in der Höh sei Ehr « , que Nicolas Decius avait traduit du latin. Celle-ci, qui est la première traduction de l’allemand connue, semble-t-il, est de Matthieu Barthol, parue dans le livre de cantiques français qu’il avait édité pour l’Eglise française de Francfort en 1596. Ce livre, réédité maintes fois à Francfort, avec d’importants changements, pendant deux siècles, est le modèle des Cantiques Spirituels de Strasbourg de 1680 et 1725, puis de 1747 et 1758, avec leurs diverse éditions jusqu’en 1808. C’est dire que ce chant est une des plus anciennes traductions de cantique français, faite en Allemagne, qu’on emploie toujours.
Barthol était originaire du Pays de Montbéliard, luthérien à l’époque et relevant du Wurtenberg. Il devint pasteur à Francfort. Les pasteurs du Pays de Montbéliard ont souvent officié à Francfort, et aussi d’ailleurs dans le Ban de la Roche en Alsace. Francfort avait dès la 2ème moitié du 16e Siècle, hébergé des réfugiés français, et une paroisse française existait. Mais l’orthodoxie luthérienne, qui dominait la ville, lui fut imposée. Les uns s’en accommodèrent, les autres se rendirent à 20 Km de là, à Hanau, dont le prince était réformé. Le livre de Barthol porte explicitement la référence à la Confession d’Augsbourg dans son titre. On a affaire ici au premier livre de cantiques luthérien en français, composé exclusivement de traductions de chorals allemands.
Autres traductions :
D’autres traductions de ce cantique existent. Citons celle, très bonne, de Richard Paquier, parue dans son Office Divin en 1961, n°101, en 4 strophes. Elle a pour titre: « Gloire à Dieu seul; aux plus hauts cieux. On la trouve dans RA f 17. Citons aussi Georges Pfalzgraf, dont la traduction, en 3 strophes, figure sur ce site, sous le titre de » Gloire soit à Dieu / Nous te louons, nous t’adorons « .
Le nombre de strophes :
Quant au nombre des strophes, l’original de Decius en a 4. Decius avait strophisé le Gloria Laudamus. La première strophe est le Gloria in excelsis. Decius a égalisé les trois strophes suivantes, en plaçant chacune sous une des personnes de la Trinité. L’original grec, latin et allemand (voir Matthias Greiter à Strasbourg 1525) rend gloire au Père, à cause de sa grâce en Christ, et rappelle que celui-ci règne en communion avec le Père et le Fils. Mais les parties n’ont pas la même longueur. C’est donc à Decius que remonte ce système en 4 strophes.
On retrouve ce nombre dans Cantiques Spirituels de 1758 / 1808 : ce livre donne toutes les strophes de l’original. La traduction ne semble pas remonter à Barthol, les deux textes sont manifestement très différents. Le texte de LP 213, de 1938, remonte probablement à celui du Recueil Luthérien de 1923. Ce dernier donne pour source » Recueil Eglises Libres Vaudoises « , sans date, et n’a que trois strophes. La 2e s’est perdue, au 19e Siècle probablement. Mais il se pourrait qu’à un moment on a écrasé les deux premières strophes en une, car le Gloria in excelsis et le début du Laudamus, consacré au Père, se trouvent dans la première strophe, alors que Decius employait deux strophes pour cela : une pour le Gloria, une pour le Père. Pour chanter les textes intégraux, je renvoie donc à Paquier et Pfalzgraf.
La mélodie :
Elle est une des grandes mélodies allemandes, et a servi d’innombrables fois. La première strophe est entrée dans la liturgie, et sert de Gloria in excelsis dans certaines régions.
Il faut la chanter de façon décidée, ne pas traîner, sinon elle devient plaintive. Cette mélodie doit exprimer la joie du » Gloria des anges « , à Noël, et la puissance du » Laudamus « , vaste hymne à la gloire de Dieu. Rythme allant et puissance sont les deux traits de cette mélodie.
La révision du chant :
La révision que je propose tente de rendre le texte plus léger et plus allant, pour respecter cette intention. La mise en strophe présente le danger de rendre solennel et pompeux ce chant, ce qu’il ne doit pas être.
Dans la première strophe, j’ai remplacé » ton peuple t’implore » par » ton peuple t’adore « , car la fonction de la prière adressée au Père dans le Laudamus est l’adoration et l’action de grâces : » Laudamus te, benedicimus te, Adoramus te, glorificamus te, gratias agimus tibi . » Le mot » adorons » est dans l’original. C’est dans la partie du Fils que la supplication apparaît : » Miserere nobis « .
La révision de NCTC 254, reprise par ARC 261, est une broderie sur le texte, et s’éloigne du texte de Barthol, et encore plus de l’original. Or le texte de Barthol, en tout cas dans la forme où nous l’avons ici, est déjà partiellement éloigné du texte de base. La révision de NCTC, faite sans vérification de l’original, aboutit à un travail surimprimé de thèmes divergents, qui rompent avec le but premier du chant : proclamer la gloire du Dieu Sauveur, Père, Fils, Saint-Esprit, apparue à Noël, et chantée comme un mémorial chaque dimanche. Les thèmes tels que: la croix, le retour du Christ, à la strophe 2. Le sens caché, l’œuvre de nos mains, marcher sur nos chemins, ne font pas partie du chant