SAINTE CENE
GLOIRE ET LOUANGE AU DIEU SECOURABLE to
Gott sei gelobet und gebenedeiet
Martin Luther
ou
GLOIRE ET LOUANGE AU CHRIST ADMIRABLE
Richard Paquier
1. Gloire et louange Au Dieu secourable
Qui veut lui-même à sa table
Nourrir nos âmes De sa chair meurtrie,
De son sang qui purifie.
Kyrieleison
O Christ, par le divin mystère
De ce sacrement salutaire,
Par ton corps, Par ton sang,
Aide-nous dans nos tourments.
Kyrieleison
2. Ton corps, ô Maître, A la mort se livre
Pour qu’en toi nous puissions vivre.
Bonté profonde Que rien ne surpasse,
Souvenir que rien n’efface !
Kyrieleison
Seigneur, ton amour est immense :
Ton sang expi-a notre offense.
Dieu nous donne En ton nom,
Son salut et son pardon.
Kyrieleison
3. Dieu nous conduise Et qu’il nous bénisse
Aux sentiers de la justice.
Qu’en sa présence Nous vivions en frères
En marchant à sa lumière.
Kyrieleison
Ton Esprit, Seigneur, nous console,
Qu’il maintienne, par ta Parole,
Tout ton peuple à jamais
Dans l’unité, dans la paix.
Kyrieleison
Texte : Gott sei gelobet und gebenedeiet
1ère str: Medingen, vers 1350
2e + 3e str: Martin Luther 1524
RA 292, EG 214
fr. : Richard Paquier , 1961
Office divin de chaque jour, Taizé
RAf 30
Mélodie : Gott sei gelobet und gebenedeiet
Mayence vers 1390, Wittenberg 1524
RA 292, EG 214
fr. : RAf 30
Voir sur ce site, rubrique » Etudes » :
» Les chants de Martin Luther «
Le texte
a. le texte de Luther
b. la traduction de Paquier
Paquier a bien rendu ce texte difficile à traduire, en particulier à cause de la superposition du texte et de la musique, elle-même difficile. Il a respecté la théologie nicéenne et sacramentelle de Luther, ainsi que le climat mystique du chant.
J’ai corrigé deux points :
1° : pour la compréhension du texte.
L’ensemble du chant est une action de grâces après la Sainte Cène, adressée au Christ. Or à la première strophe, Luther dit bien : » Dieu soit loué et béni « , mais en il vise le Christ, qu’on appelle classiquement en allemand : » Herr Gott « , c’est-à-dire : » Seigneur Dieu « , en référence au Symbole de Nicée : Christ Seigneur et vrai Dieu. C’est évidemment le Christ qui nous donne sa chair à manger et son sang à boire, pas Dieu le Père. Luther emploie d’ailleurs l’expression » Herr Gott » au 4e vers, ce qui élimine tout doute.
La difficulté est qu’en français cette expression n’existe pas, sauf dans le dicton populaire : » Donner le bon Dieu sans confession « , le bon Dieu étant le Christ dans l’hostie. Paquier a vu le problème et l’a résolu en écrivant » Gloire et louange louange » au » Dieu secourable « , et » à » Dieu : » le » Dieu secourable, c’est Jésus. Mais la moyenne des gens pense évidemment qu’il s’agit de Dieu le Père. Or au début de la deuxième partie de la strophe, Luther parle de » Herr « , en pensant toujours au Christ. Alors qu’en français, le mot » Seigneur » fait penser à Dieu le Père, duquel on pense qu’on a parlé précédemment.
Pour clarifier le texte, on peut résoudre la difficulté de deux façons :
a. on peut dire : » O Christ » au début de la deuxième partie. Ainsi, le texte est bien ramené au Christ, qui restera l’objet de toute la suite du chant.
b. on peut remplacer tout de suite » Dieu secourable » par » Christ admirable «
Je ne trancherai pas pour le premier vers, qui est l’incipit de Paquier, laissant l’utilisateur libre de changer le texte en utilisant la variante proposée. En revanche, au début de la première partie, je dirais clairement : « O Christ « , pour lever tout doute.
2° : pour la bonne chute des accents :
Ce texte est difficile à mettre sur la mélodie. A la troisième strophe, en inversant » Seigneur, ton Esprit » et en disant » Ton Esprit, Seigneur « , on tombe juste : les accents sont sur la 1ère, la 3ème et sur la 5ème syllabe : il faut accentuer : Ton, -prit, et -gneur, et non pas :sei- .