PASSION
LAVEMENT DES PIEDS
HUMBLE JESUS, QUI COMPREND CETTE SCENE tt
O tieffe Demuth, wer kann dich ermessen ?
Mélodie : Herzliebster Jesu
Lobet den Herrn und dankt ihm seine Gaben
Jean 13
1. Humble Jésus, qui comprend cette scène ? Introduction
Le Fils de Dieu, pendant la sainte Cène, v. 2
Se lève, ceint un tablier de toile v. 4
Et se révèle ! v. 1c
2. Il verse un peu d’eau dans une bassine. v. 5
Aucun des douze à table n’imagine
Que le Seigneur leur prend les pieds, les lave,
Comme un esclave !
3. Judas est là qui a vendu son Maître ; * v. 2
Jésus le lave, il sait qu’il est le traître. v. 11
Le Diable a pris son cœur et tous ses membres v. 2
Jusqu’en la Chambre !
4. Tous les disciples laissent Jésus faire ; v. 5
Sans rien comprendre, ils ne font que se taire.
Seul Simon Pierre réagit, proteste : v. 6
« Pourquoi ce geste ? »
Simon Pierre
5. « Dois-tu laver mes pieds, toi notre Maître ? v. 8a
Il serait faux que je te laisse faire.
Jamais ! je ne veux pas que tu le fasses,
Reprends ta place !
6. – Quel intérêt y a-t-il que tu protestes ? v. 7
J’ai mes raisons de vous montrer ce geste.
Ce que je fais, tu ne peux le comprendre,
Sauf à l’apprendre. »
7. « Moi je te lave pour ne pas te perdre, v. 8b
Pour que le mal te lâche de ses serres.
Pour vous sauver, j’obéis à mon Père :
Laisse-toi faire. »
8. – Je veux, Seigneur, à tes raisons me rendre :
Lave mes pieds, ma tête, tous mes membres ! v. 9
J’accepte ta bonté, tu me délivres,
Tu me fais vivre. »
9. – Il te suffit qu’aux seuls pieds je te lave. v. 10a + b
Vous êtes purs et libres, sans entraves.
Purs dans vos corps, vos cœurs, jusqu’à vos têtes
Déjà vous l’êtes. »
10. « Pourtant de tous je ne peux pas le dire. v. 10c
L’un trahira, je peux vous le prédire. v. 11
Le malheureux y perdra corps et âme,
Malgré ses larmes. »
L’exemple laissé
11. Quand fut fini ce qu’il venait de faire, v. 12
Il se leva et remit ses affaires.
« Comprenez bien l’exemple que je donne :
Je vous l’ordonne ! »
12. « Pour vous je laisse en ce soir mon exemple : v. 15
Prenez à cœur de faire à vos semblables
Ce que j’ai fait, moi Fils de Dieu le Père,
A tous mes frères. »
13. « Vous faites bien de m’appeler le Maître v. 13
Mais dans vos actes faites-le paraître.
Qu’aucun service ne soit impossible v. 14
A mes disciples. »
14. « Le serviteur n’est pas plus que le Maître v. 16
Seul à vous voir le Maître doit paraître.
Exercez son humilité profonde
Devant le monde. »
15. « Heureux serez-vous en faisant ces choses, v. 17
Et de les faire en connaissant leur cause.
Vous servez Dieu : marchez donc sur mes traces
Vous trouvez grâce. »
Prière
16. Fais donc, Jésus, quand à toi je repense,
Qu’aucun Judas n’entre en moi et t’offense ; Luc 22/47b-48
Qu’en moi Matthias reprenne son service, Actes 1/21-26
Mon sacrifice.
17. Que je m’occupe de tous tes disciples, Conclusion
Lave leurs pieds, les soigne, les guérisse,
Fasse leur bien, et qu’ainsi se dégage
Ta seule image. Amen (sur la dernière note) Romains 8/29
Texte O tieffe Demuth, wer kann dich ermessen ?
Johannes Gottfried Heermann 1585-1647
fr. : Yves Kéler 23.5.13
Hopital St François, Haguenau
Mélodie Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen
Johann Crüger 1640,
d’après Guillaume Franc 1543 :
Ps 23 Dieu mon berger, me conduit et me garde
RA 70, EKG 71, EG 81
fr : Pour quel péché, Jésus, pour quelle offense
LP 131, NCTC 184, ARC 453, ALL 33/11
ou Lobet den Herrn und dankt ihm seine Gaben
Johann Grüger 1640
RA deest, EKG 375/1-4, EG 460/1
Texte original (orthographe originale)
Jean 13
1. O tieffe Demuth, wer kann dich ermessen? Einführung
Der Sohn des Höchsten, nach dem Abend-Essen, v. 2
Nahm einen Schurz und band ihn mit den Händen v. 4
Um seine Lenden.
2. Darnach goss Er Ihm Wasser in ein Becken, v. 5a
Und liess die Jünger seine Liebe schmecken, v. 1c
Wusch ihre Füsse selbst, und that das allen, v. 5b
Mit Wohlgefallen.
3. Auch der Verräther wird nicht ausgeschlossen, * v. 2,11
Dem doch der Satan schon sein Hertz durchschossen,
Ja, das noch mehr, in den er auch gefahren Marc 14/43
Mit vielen Scharen.
4. Die andern Jünger lassen’s also gehen, v. 5
Ob gleich sie Christi Sinn noch nicht verstehen,
Nur Simon Petrus will sich mit verwundern v. 6
Von Ihme sondern.
Simon Petrus
5. Herr, spricht er: solt du waschen meine Füsse ? (solt sic) v. 8a
Das wäre schimpflich, wann ich dir’s zuliesse,
Heut und in Ewigkeit wird’s niemand sehen
An mir geschehen.
6. Was hilfft dir doch, sagt Jesus, dein Verschwören, v. 7
Denckst du es sey umsonst solch mein Begehren,
Was ich jetzt thu will ich dir nachmals zeigen,
Jetzt sollst du schweigen.
7. Wasch ich dich nicht, so wirst du dich selbst trennen v. 8b
Von mir, und ausser mir zur Höllen rennen,
Drum lass mich diss, wie auch in andern Sachen,
Wie ich will machen.
8. Herr, spricht er : ich will nicht mehr sein dawider;
Wasch jetzt Haupt, Füsse, Hand und alle Glider; v. 9
Soll ich mit solchen Schaden wiederstreben,
Wie könnt ich leben?
9. Es ist genug, sagt Jesus, an den Füssen, v. 10a + b
Worzu sollt ich dir auch das Haupt begiessen?
Ihr seyd sonst schon gewaschen u. rein worden (u. = und sic)
In eurem Orden.
10. Doch kann ich dieses nicht von allen sagen, v. 10c
Ich weiss wohl über wen ich könnte klagen; v. 11
Ach, wie lässt Ihm manch Mensch sein Herz verblenden!
Und von mir wenden.
Lehre Jesu
11. Da Er auch diss vollbracht, legt er Ihm wieder v. 12
Sein eigen Kleider an, und setzt sich nieder ;
Ihr liebsten, spricht er : jetzt sollt ihr anhören
Was ich will lehren.
12. Ein Beyspiel hab ich euch hiermit gelassen, v. 15
Das sollt ihr merken und zu Herzen fassen ;
Ihr pflegt mich Herr und Meister stets zu nennen, v. 13
Ich muss bekennen.
13. Ihr redet recht, ich bins ; drum sollt ihr schliessen
Es soll euch auch kein Liebesdienst verdriessen:
Thut, wie ich euch getan, als treue Brüder, v. 14
Und meine Glieder.
14. Der Knecht ist dannoch als sein Herr geringer, v. 16
Der Meister übertifft auch seine Jünger,
Drum sollt ihr euch vielmehr in Demut üben,
Und hertzlich dienen.
15. O seelig seyd ihr, so ihr danach ringet, v. 17
Und diss, was ihr nun wisset, auch verbringet;
Ihr werdet allen Jammer überwinden,
Und Gnade finden.
Der rechte Jünger: Gebet
16. O Jesu! Lass mich stets hieran gedenken, Abschluss
So auch ein Judas mein Hertz wollte kräncken, Luc 22/47b-48
Dass ich mit Wohlthat sein Untreu vergelte,
Nicht wieder schelte.
17. Dass ich mich aller Christen stets annehme,
Zu waschen ihre Füsse mich nicht schäme,
Und ihnen Gutes thun in deinem Namen,
Herr, hilf mirs, Amen.
Le texte
L’ensemble du chant suit le récit du lavement des pieds de Jean 13, à partir du verset 1c, la notice historique de 1a et b est omise. Le 1er thème du chant est donné ici : l’imitation de Jésus-Christ, dans la même humilité que le Maître. Quelques références concernent Judas le traître, qui est mentionné plusieurs fois avec des précisions prises de Luc et de Marc. Ce qui indique que le 2e thème du chant est la fidélité au Christ, en opposition avec la trahison de Judas. Les versets finaux tirent la conclusion et résument les deux thèmes, le v. 16 celui de reprendre la fonction que le traître avait abandonnée, en réparant sa trahison par mes bonnes œuvres, le v. 17 en imitant le Christ.
Judas
* Strophe 3 : Une tradition erronée et contraire au textes bibliques s’est développée au Moyen-Age et persiste dans certains milieux, entre autres évangéliques, que Judas aurait été exclu de la Cène et du lavement des pieds. Cette affirmation a servi à exclure les « impurs » ou « pas assez pieux », les traîtres en puissance donc, de la Cène et même de la paroisse de laquelle Jésus prend soin sur le modèle du lavement des pieds
Cette idée s’est fixée en particulier dans l’iconographie de deux manières :
1. Judas n’est pas assis à la table du côté de Jésus et des autres onze, qui sont le futur groupe des Onze et sont placés derrière la table et de face, mais devant la table et de dos. Parfois il tient une bourse à la main, pour rappeler qu’il est le trésorier du groupe, peut-être aussi pour suggérer les 30 deniers de sa trahison.. Sur certaines peintures, il avance le pied vers la porte de sortie, pour rappeler l’ordre du Christ : « Ce que tu as à faire, fais-le vite. »
2. Judas a complètement disparu de la scène, il ne reste que les onze disciples fidèles et le Christ.
Il est probable que la mention de la strophe 3 : « Auch der Verräther wird nicht aus geschlossen, Dem doch der Satan schon sein Herz durchschossen – Le traître aussi n’est pas exclu, Duquel Satan a déjà transpercé le cœur. » Peut-être y a-t-il chez Heermann une critique de l’excommunication, pratiquée à grande échelle par l’Eglise romaine de son temps.