J’ADORE, O DIEU D’AMOUR, LA GRACE Ich bete an die Macht der Liebe Amour du Chist, Jesus Liebe

AMOUR DU CHRIST
JESUS LIEBE

J’ADORE, Ô DIEU D’AMOUR,  LA GRÂCE to

Ich bete an die Macht der Liebe

Gerhard Tersteegen

Mélodie : Ich bete an die Macht der Liebe

  1. J’adore, ô Dieu d’amour, la grâce
    Qui se révèle en Jésus-Christ.
    Je cherche sa vivante trace :
    Il m’a aimé comme un ami.
    Je veux, plutôt qu’à ma personne,
    Penser au vaste amour qu’il donne.
  2. Combien pour moi tu es si tendre,
    Combien me cherche fort ton cœur.
    A ton amour je viens me rendre,
    Vers toi incline mon ardeur.
    Amour aimé, toi mon doux Maître,
    Tu m’as choisi et je veux t’être.
  3. Il faut, Jésus, que je te prenne,
    Seigneur, que je sois tout à toi.
    Pas chez les hommes, dans leurs chaînes,
    Chez toi seul est ma place, ô Roi.
    Ici repos, ici le calme,
    Je te suis de toute mon âme.
  4. A toi seul sont mon cœur, mon âme,
    Mon doux Dieu et mon seul vrai bien.
    Pour toi seul tu m’en fis hommage,
    En toi se trouve le vrai lien.
    Le Rédempteur, toi, de ma chute,
    A toi mon cœur, et ma vie toute.
  5. Jésus, à ton nom saint la gloire,
    D’où sort la source de l’amour,
    Et d’où vient l’eau vivante à boire,
    Pour les élus l’eau fraî-che court.
    Comment vers toi leurs mains se tendent,
    Combien leurs paumes te demandent !
  6. Jésus, je veux que ton nom reste
    Comme imprimé au fond du cœur,
    Qu’en moi l’amour de Jésus puisse
    Etre marqué pour ma ferveur.
    En mots, en acte et dans la lettre,
    Que Jésus soit tout dans mon être.

Texte de EG 651

1. Ich bete an die Macht der Liebe,   RA S. 1
die sich in Jesus offenbart;
ich geb mich hin dem freien Triebe,
wodurch ich Wurm geliebet ward;
ich will, anstatt an mich zu denken,
ins Meer der Liebe mich versenken.

2. Wie bist du mir so zart gewogen.  RA S. 2
Und wie verlangt dein Herz nach mir!
Durch Liebe sanft und tief gezogen
neigt sich mein Alles auch zu dir.
Du traute Liebe, gutes Wesen,
du hast mich und ich dich erlesen.

3. Ich fühl´s, du bist´s, dich muß ich haben
Ich fühl´s, ich muß für dich nur sein
nicht im Geschöpf, nicht in den Gaben
mein Ruhplatz ist in dir allein.
Hier ist die Ruh, hier ist Vergnügen
drum folg ich deinen sel´gen Zügen

4. Für dich sei ganz mein Herz und Leben,
mein süßer Gott, und all mein Gut,
für dich hast du mir’s nur gegeben,
in dir es nur und selig ruht.
Hersteller meines schweren Falles,
für dich sei ewig Herz und alles.

5. Ehr sei dem hohen Jesusnamen,
in dem der Liebe Quell entspringt,
Von dem hier alle Bächlein kamen,
aus dem der Selgen Schar dort trinkt!
Wie beugen sie sich ohne Ende.
Wie falten sie die frohen Hände.

6. O Jesu, dass dein Name bliebe     RA S. 6
im Herzen tief gedrücket ein;
möcht deine süße Jesusliebe
in Herz und Sinn gepräget sein.
Im Wort, im Werk und allem Wesen
sei Jesus und sonst nichts zu lesen

.

  Texte        Ich bete an die Macht der Liebe, 1757

                          Gerhard Tersteegen, 1697-1769

                          RA 529 en 3 strophes, EG 651 en 6 strophes

                          Fr. : Yves Kéler 21.7.2016 Bischwiller

         Mélodie    Ich bete an die Macht der Liebe,

                          Dimitri Bortnianski 1822

Autres strophes

 In deinem teuren, heilgen Namen, 
eröffnet sich des Vaters Herz; 
da find ich lauter Ja und Amen, 
und Trost und Heilung für den Schmerz. 
Oh daß dies jeder Sünder wüßte, 
sein Herz wohl bald dich lieben müßte.

 Variante de la même

 In diesem teuren Jesusnamen 
das Vaterherze öfnet sich; 
ein Brunn der Liebe, Fried’ und Freude 
quillt uns so nah, so mildiglich. 
Mein Gott, wenn’s doch der Sünder wüßte – 
sein Herz wohl bald dich lieben müßte.

Le texte

Le chant a été imprimé pour la 1ère fois en 1757,dans le  « Geistliches Blumen-Gärtlein inniger Seelen – Petit jardin de fleurs spirituel des âmes intimes» de Tersteegen. Dans cette 1ère édition, les 6 strophes indiquées et qui sont reprises dans EG 651, sont précédées de 3 autres, qui dans certaines éditions ultérieures, se sont mélangées aux 6 de base. Le texte de Tersteegen a connu des raccourcissements et des reclassements des strophes. Le texte de EG qui reproduit celui de 1757 est probablement le meilleur. Il a servi de base à la traduction.

        Ce poème illustre la Jesusliebe – Amour de Jésus, piété protestante liée d’abord au Christ Le Père et l’Esprit y jouent un moindre rôle. Elle a son pendant contemporain dans le catholicisme dans la piété du « Sacré-cœur de Jésus. » Le Christ est perçu essentiellement comme un Sauveur personnel. Aussi comme un ami. Il nous aime et en retour l’aimons. Les vocabulaires employés le montrent.

« Ich geb mich hin dem freien Triebe, wodurch ich Wurm geliebet ward – Je me donne à l’élan libre (l’amour du Christ), Par lequel, moi un ver, j’ai été aimé. » La distance extrême de la créature à son Sauveur est relevée dans cette appellation de « Wurm –Ver. » Cette expression est une allusion au thème de la chenille qui meurt en devenant chrysalide et ressuscite en papillon. Image qu’on trouve au dos des tombes au XVIIIe et XIXe siècles.  

        Ce qui entraîne un rejet du monde : « Nicht im Geschöpf, nicht in den Gaben
mein Ruhplatz ist in dir allein
– Ni dans la créature, ni dans les talents, Ma place de repos est en toi seul. »

         A la strophe 4, Tersteegen dit : « Für dich sei ganz mein Herz und Leben,…, für dich hast du mir’s nur gegeben – Pour toi soient tout mon coeur, mon âme,…, Tu me les as donnés pout toi. » Le Christ créateur a donné au fidèle un cœur et une âme pour qu’il puisse ^lui être dévoué.

         Le «  nom de Jésus » joue aussi un grand rôle. Il doit être prononcé et glorifié, str. 5, et rester imprimé dans le cœur. Cette image rappelle celles du Nouvel An, qui est la consécration au nom du Christ circoncis le 8e jour après sa naissance. Le nom est une sdource d’eau vive pour le croyant, même mort au paradis. C’est encore l’image mystique du « fond du cœur », dans lequel le Christ descend par sa mort et marque sa place de façon indélébile, en sprte que cette marque reste après la résurrection du Christ et la résurrection du fidèle avec lui.et avec la ré.

         Cette piété est toute individuelle, mais ce chant a beaucoup été chanté dans les cultes et les réunions des paroisses. En particulier aux obsèques, au moment de rendre son âme à Dieu. Le chant ne fait pas allusion à la mort.

La mélodie

        La mélodie est l’air célèbre que Dimitri Bortnianski a composé en 1822. (Est-ce la premère mélodie du chant, ou bien le texte était-il chanté sur une autre mélodie ? Il semble que c’est la 1ère.) Bortnianski composa sa mélodie d’abord pour un chant franc-maçon russe de Michail Matwejewitsch Cheraskow  (1733–1807), « Kol’ slaven naš Gospod’ v Sione  – Wie gepriesen ist unser Herr in Zion – Combien est célébré  notre Seigneur en Sion », mélodie connue à la cour du tsar Alexandre 1er, protecteur de Bortnianski. L’emploi de cette mélodie pour le texte de Teerstegen provient d’un prêtre catholique actif à Moscou, le souabe bavarois Johannes Evangelista Goßner (1773–1858), et de l’organiste de l’église luthérienne Sainte Catherine de Moscou, Iwan Karlowitsch Tscherlitzky (1799–1865) et son livre de chorals « Choralbuch. Enthaltend die Melodieen zu der Sammlung auserlesener Lieder von der erlösenden Liebe und den Liedern im Schatzkästchen von Johannes Gossner. Mit Stereotypen gedruckt. Leipzig bei Karl Tauchnitz, 1825 – Livre de chorals (pour l’orgue). Contenant les mélodies pour la collection des chants de l’amour sauveur et celles du trésor de Joannes Gossner. Edition stéréotypique, Leipzig, chez Karl Tauchnitz. » Gossner fut aussi actif à Berlin, où il popularisera le chant, qui entra à la cour de  Friedrich Wilhelm III de Prusse et de ses successeurs.