PASSION
CONTEMPLATION DU CHRIST
JE REGARDE, JE CONTEMPLE tt
Sei gegrüsset, sei geküsset
Mélodie : Zions Stille soll sich breiten
1. Je regarde, je contemple
La main droite de Jésus.
Il me dit : suis-mon exemple
Au chemin de ton salut
.
2. Je regarde, je contemple
La main gauche du Seigneur
Qui m’arrête, quand je manque
De courir à mon malheur
.
3. Je regarde, je contemple
Le pied droit du Christ Jésus
Qui me mène sans attendre
Par la repentance au but.
.
4. Je regarde, je contemple
Le pied gauche du Seigneur :
Son pas m’aide pour me rendre
Sur la route du bonheur
.
5. Je regarde, je contemple
La blessure de son corps
Qu’elle sauve et me console
Lorsque sonnera ma mort.
.
Texte allemand
1. Sei gegrüsset, sei geküsset,
Jesu Wunde rechter Hand!
Mich regiere Und mich führe
Jesu Hand im Prüfungsland!
.
2. Sei gegrüsset, sei geküsset,
Jesu Wunde linker Hand!
Mildreich walte, Fern mich halte,
Jesu Hand, vom Abgrundsrand.
.
3. Sei gegrüsset, sei geküsset,
Jesu Wund’ im rechte Fuss!
Führ zum Heile Mich ohne Weile,
Jesu Fuss, durch wahre Buss.
.
4. Sei gegrüsset, sei geküsset,
Jesu Wund’ im linken Fuss!
Mich begleiten Woll allzeiten,
Jesu Fuss, zum guten Schluss!
.
5. Sei gegrüsset, sei geküsset,
Jesu heilge Seitenwund!
Mich errette, selig bette
Mich in meiner Todesstund!
.
Texte
Sei gegrüsset, sei geküsset
Anonyme
dans Laudate
Gesänge aus dem katholischen Andachtsbuche
Laudate, im Gebrauch bei den Volksandachten
im Bistum Augsburg, Augsburg 1904, Nr 90
fr. : Yves Kéler, 11.2.2014 Bischwiller
Mélodie
Zions Stille soll sich breiten
= Ringe recht, wenn Gottes Gnade
Herrnhut Brüdergemeinde 1740,
Amsterdam 1742,
RA 213,EKG 460, EG 575
Le texte
Ce chant est une contemplation des « 5 blessures du Christ », celles des 2 mains et des 2 pieds, et celle du côté. La tête n’est pas contemplée. Ce thème vise surtout le sang versé du Christ pas ses 5 blessures. Dans les représentations médiévales, on voit 5 anges recueillir avec 5 coupes le sang coulant des 5 blessures.
Chaque partie du corps du Christ appelle à une action du fidèle. La main droite, bénéfique, désigne la direction à prendre, elle met en mouvement. La main gauche, à l’inverse, sinistre, m’empêche d’aller au malheur. Elle arrête le mouvement. Le pied droit m’incite à la marche et me conduit vers le salut. Le pied gauche m’accompagne. Ici le Christ marche avec moi. La blessure du côté, de laquelle coule le sang et l’eau du Christ sacrifié, est la principale : elle me sauve à l’heure de la mort.
Cette mystique contemplative figure aussi dans le chant « Fünf Brünnlein sind, Daraus mir rinnt Fried, Freud, Heil, Trost und Leben – I est trois blessures Desquelles coulent pour moi Paix, joie, salut, consolation et vie; » Breslau 1644, dans RA 67. Le chant dit : « Die Quell du bist,…, Die Brünlein deine Wunden – Tu es la source, …, les petites fontaines sont tes blessures. » Cette mystique se poursuit donc au 17e siècle chez les protestants allemands à Breslau en Silésie, à l’époque dans le royaume de Pologne.
Le poème original a des rimes internes au 1er et au 3e vers. Le 1er vers est le même pour chaque strophe : « Sei gegrüsset, sei geküsset, Jesu Wunde – Sois saluée, sois embrassée, Blessure de Jésus. » On retrouve le « Salve – Salut » de la croix, ainsi que le baiser aux blessures du Christ. Pour la piété protestante, le salut est imaginable, le baiser moins. En effet, la Réforme a supprimé l’adoration de la croix, pour ne garder que l’adoration du Christ lui-même. C’est pourquoi j’ai infléchi ma traduction dans le sens de « regarder et contempler » directement le Christ et son corps. C’est ce que Paul Gerhardt dans son célèbre « O Haupt voll Blut und Wunden – O Tête couverte de blessures », traduction des « 7 Salve », de St Bernard et d’Arnulfe de Louvain.
La mélodie
La mélodie originale est dans Laudate. Ni le chant ni la mélodie ne figure plus dans les recueils catholiques actuels. Je propose la mélodie de « Zions Still soll sich breiten – la paix de Sion doit s étendre », calme et méditative.