1er AVENT
RAMEAUX
JERUSALEM, REJOUIS-TOI
Matthieu 21/1-11, Jean 12/12-19
1. Jérusalem, réjouis-toi,
Tends des rameaux, brandis des palmes
Hosianna, Hosianna!
Viens voir entrer Jésus, ton Roi,
Assis sur l’humble dos d’un âne ;
Hosianna, Hosianna, Hosianna!
2. Il vient à toi, le Roi de paix,
Son cœur se refuse à la guerre.
Hosianna, Hosianna!
Approche-toi, vois-le de près,
En lui tu reconnais le Père.
Hosianna, Hosianna, Hosianna!
3. Béni sois-tu, Roi glorieux,
Au nom du Dieu saint tu t’avances.
Hosianna, Hosianna !
Fils de David et Fils de Dieu,
Gloire à toi dans le monde immense !
Hosianna, Hosianna, Hosianna!
4. O Roi trahi, vendu, mourant,
Tu viens m’offrir la délivrance.
Hosianna, Hosianna !
Par tes douleurs, ta croix, ton sang,
Tu m’as lavé de mes offenses.
Hosianna, Hosianna, Hosianna!
5. Comment, Seigneur, te recevoir?
O Christ, accepte mes louanges,
Hosianna, Hosianna !
Jusqu’au jour où je pourrai voir
Ta gloire au ciel parmi tes anges.
Hosianna, Hosianna, Hosianna !
Remarque: les » Ho-si-an-na «
doivent être coupés en 4 syllabes.
Texte : Jérusalem, réjouis-toi
Yves Kéler, 1980
Mélodie : Le Sauveur est ressuscité
Cologne 1623
LP 147, NCTC 204
Le texte
Il met en chant l’entrée de Jésus à Jérusalem, selon l’évangile de Matthieu 21/1-11, qui est le propre du premier dimanche de l’Avent, et celui de Jean 12/12-19, qui est celui des Rameaux.
Le » Ho-si-an-na «
L’ancien Testament donne deux formes de ce mot: « Hosha-nah », beaucoup représenté, et « Hoshia-nah », qu’on ne trouve qu’une fois attesté, dans le Ps 118, v 25 et 26. Dans les deux cas, il s’agit simplement d’un appel placé dans la prière: »Sauve donc ». Plus tard, l’expression apparaît comme formule liturgique, mais on ne sait pas bien quand et comment, car elle n’est pas attestée dans les écrits intertestamentaires.
Le » Hosanna » des disciples, qui est dans les évangiles une forme liturgique, est écrit ainsi dans le texte grec de Matthieu 21/9, Marc 11/9 et Jean 12/13, sans » i » intercalé. Le N.T suit donc la forme : » Hosah-na « , » délivre donc « . Mais, en grec, le mot porte un esprit doux : il n’est donc pas aspiré, et devrait s’écrire » Osanna » en français. Jérôme en latin, écrit : » Osanna « . Les Nouveaux Testaments en hébreu reprennent la forme de l’A.T, avec l’aspiration, et écrivent » Hosah-na » : (voir la traduction de Franz Delitsch de 1877). Les auteurs français ont suivi cette tradition : pas de » i « , mais un » h » à la prononciation faiblement aspirée.
En revanche, les allemands écrivent » Hosianna « , en intercalant un » i « , et en reprenant l’autre forme de l’Ancien Testament : » Hosiah-na « . On trouve cette forme chez Luther. Les Allemands ont conservé la prononciation dure du » h » et du » s » de l’original hébreu. Le français a affaibli le » s » en un » z « .
(Le même phénomène s’est produit pour le mot » Alléluia » : les Allemands ont conservé la forme forte et aspirée : » Halléluia « , selon l’A.T et donnée par le grec : Apoc 19/1.3.4.6. Alors que Jérôme en latin écrit » Alleluia « , ce qui indique que les latins ne pratiquaient pas l’aspiration. Les français ont suivi cette tendance et ont de ce fait une forme affaiblie, sans » h » aspiré).
Dans le texte de « Jérusalem, réjouis-toi », j’ai opté pour la prononciation allemande, pour deux raisons : elle est plus sonore, et elle compte 4 syllabes, exigées par la mélodie. On le constate d’ailleurs en regardant le cantique de J.J.Hosemann, de 1831 : » Le Sauveur est ressuscité » sous LP 147 et NCTC 204, qu’il a composé sur la mélodie de Cologne. Ici, nous sommes dans un chant de Pâques, et les 4 syllabes sont occupées par un » Al-lé-lu-ia » de Pâques. Mais » Jérusalem, réjouis-toi » est un chant des Rameaux, dimanche de la Passion où l’on ne chante pas le » Alléluia « . En revanche, on chante le » Hosianna » dans plusieurs cantiques allemands de l’Avent ou des Rameaux, mais jamais le » Halleluia « . Il fallait donc prendre la forme allemande de » Ho-si-an-na » pour tenir dans les 4 syllabes.
Il est intéressant de comparer avec le cantique pour les Rameaux : » Ton peuple heureux et frémissant » de LP 117, corrigé sous le nom de » C’est toi, Jésus, qu’ils ont chanté « , dans NCTC 195 et ARC 443 : on y rencontre la même difficulté. Sa mélodie est une mélodie allemande de Pâques : » Heut triumphieret Gottes Sohn, Der von dem Tod erstanden schon, Halleluia, Halleluia « . de 1601. Elle est composée d’emblée pour recevoir les quatre syllabes des deux « Halleluia ». Daniel Meylan, qui était suisse, je crois, a composé » Ton peuple heureux et frémissant » sur cette mélodie. Il s’est retrouvé devant la même difficulté de ces quatre syllabes. Il a tranché dans le sens de laisser l’Alléluia de Pâques dans un chant des Rameaux.
Les branches et les palmes
Les synoptiques parlent de branches, de rameaux, seul Jean parle de « branches de palmiers ». Cette différence crée deux traditions: celle d’appeler ce dimanche « des Rameaux », en français, et celle de l’appeler « Palmarum » en latin et « Palmsonntag » en allemand. Dans le cantique, les deux traditions sont réunies: »Tends des rameaux, brandis des palmes »;
La mélodie
Elle provient du Recueil catholique de Cologne, de 1601, et existe dans différentes formes, dont celle que nous avons ici est une des plus simples. Elle a connu une grande diffusion en Allemagne. Hosemann, qui était également suisse, je crois, l’a employée pour son cantique et l’a ainsi popularisée dans le protestantisme francophone. C’est une belle mélodie, d’un mouvement joyeux et décidé, dont la première moitié, plus retenue, monte avec les deux premiers Alléluia. La deuxième moitié reste à cette hauteur, puis redescend avec les trois Alléluia finaux.