JESUS, PRENDS-MOI PAR LA MAIN (trad) 1er Janvier, Circoncision, Don du nom de Jésus, Nouvel An to

NOUVEL AN
NOM DE JESUS
CIRCONCISION

                 JESUS, PRENDS-MOI PAR LA MAIN to
                       Jesus soll die Losung sein

1. Jésus, prends-moi par la main
    Tout au long de cette année.
    Ton nom seul sur mon chemin
    Conduira ma destinée.
    Vois, je me tiens près de toi,
    Car je t’aime, ô divin Roi !

2. Ta parole, ô mon Sauveur,
    Resplendit de tes merveilles.
    Ta louange en ta maison
    Remplit mes yeux, mes oreilles :
    Viens, Jésus, fais de mon coeur
    Un écrin pour ta splendeur !

3. Je voudrais, sur mon chemin,
    Qu’avec moi, Jésus, tu marches,
    Car comment mener à bien
    Tout un an la lourde tâche
    D’aimer mon Dieu, mon prochain ?
    Viens m’aider, sois mon soutien !

4. Dans ton nom perce une joie
    Qui éclaire mes tristesses.
    O Jésus, porte avec moi
    Les fardeaux et les détresses.
    Ton nom, ta paix, ton amour :
    Quel soleil pour chaque jour !

5. Jésus, prends-nous par la main,
    Conduis-nous toute une année.
    Bénis-nous, bénis les tiens,
    Ton Eglise bien-aimée.
    Comble-nous de tous les biens,
    Et, bientôt, Jésus, reviens !

         Texte :           Jesus soll die Losdung sein
                               Benjamin Schmolck 1726 (1672-1737)
                               RA 51, EG 62
                               frs: Yves Kéler, 1978
                                     ABD 504, texte complet
                                     Alléluia 2005, 32/14 : manque 
                                          la strophe 3 originale

         Mélodie :            Meinen Jesum lass ich nicht I
                                     Johann Ulich 1674 (1634-1712)
                                    RA 51, EG 62
                                    Frs: Jésus, prends-moi par la main
                                           Alléluia 2005, 32/14

Le texte

     Ce chant est de Benjamin Schmolck, né à Brauchitschdorf, Silésie, en 1672, qui fut pasteur à Schweidnitz, en Silésie, où il mourut en 1737. Il est connu comme bon prédicateur et auteur de livres d’édification, entre autres de livres de prières, dans lesquels il plaça nombre de ses cantiques à la fin des diverses méditations et prières. Il a composé plus de 1000 chants, dont une dizaine sont toujours chantés et comptent parmi les grands classiques : Schmückt das Fest mit Maien : Pentecôte ; Tut mir auf die schöne Pforte : Culte ; Liebster Jesu, wir sind hier : baptême ; Herr, höre, Herr, erhöre : Intercession ; Teures Wort aus Gottes Munde : Parole de Dieu ; Weicht, ihr Berge : Confiance.

        Ses chants sont caractérisés par un enracinement profond dans la vie de l’Eglise, dans l’année ecclésiastique, les sacrements, le culte, et en même temps par l’expression de la foi personnelle du fidèle. L’équilibre entre ces deux dimensions est remarquable. Il témoigne d’une forte préoccupation pastorale, ce qui a fait son succès durable. Schmolck est de la génération qui suit Paul Gerhardt, à la cheville entre l’orthodoxie luthérienne et le piétisme.

        Ce chant de Nouvel An est construit sur l’évangile du 1er janvier, constitué d’un seul verset : Luc 2/21  » Le huitième jour, auquel l’enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de  » Jésus « , nom qu’avait indiqué l’ange avant qu’il fût conçu dans le ventre de sa mère.  » Cet évangile est celui de l’octave de Noël, pour la circoncision et la fête du nom de Jésus, qui se célèbre le même jour. Puisque cette octave tombe le 1er janvier, l’évangile place l’année sous le nom de Jésus. D’où le titre allemand du chant : « Jesus soll die Losung sein, da ein neues Jahr erschienen – Jésus doit être le mot d’ordre, maintenant qu’apparaît un an nouveau.  » Cette année nouvelle est  » l’an de grâce du Seigneur « , dont parle l’évangile pour le Nouvel An, qui est dans Luc 4/16-21. (De cet évangile provient l’expression  » en l’an de grâce 2005, etc… « )

       Le chant combine donc les trois thèmes du 1er janvier : la circoncision, le don du nom de Jésus et le nouvel an  » de grâce « . De là cette l’insistance qu’on y trouve sur le nom de Jésus, qui signifie  » Dieu fait grâce  » et sur sa présence durant toute l’année. Ce nom s’épanouit dans les  » merveilles « , les  » louanges « , la  » splendeur « , la  » joie « . Il y a ici une contemplation mystique du nom du Christ, qui entre en moi et qui s’y répand par ces images visuelles et auditives, en même temps que par sa parole et par les commandements de Dieu. Le nom de Jésus a des aspects éclatants :  »  Ta louange en ta maison Remplit mes yeux, mes oreilles « , en même temps qu’humbles et discrets au moment de l’épreuve :  »  Dans ton nom perce une joie Qui éclaire mes tristesses*  » Cette mystique de  » résonance intérieure  » du nom du Christ touche autant le fidèle que la communauté. Il s’agit là d’un des chants de Nouvel An les plus profonds et les plus lumineux qui aient été écrits.

        Ce chant très particulier, qu’on ne chante qu’une fois l’an, devrait être chanté en entier, soit en une fois, soit en deux : strophes 1-4, et à la sortie la str 5, qui ouvre vers le retour du Christ. Le Nouvel An rappelle, comme chez les Juifs, l’intronisation de Dieu et sa victoire finale. Cette fête est une préfiguration du retour du Christ à la fin des temps, mettant en place le règne définitif de son  » Père tout-puissant « . **

Notes :

*  Alléluia 2005, 32/14 a modifié le début de cette strophe en :  »  Par ton nom me vient la joie, Qui… « . L’allemand fait ici une nuance :  » Alle Sorgen, alles Leid, soll der Name uns versüssen- Le Nom doit adoucir tous les soucis, toute souffrance (tout deuil) », qui traduit la douceur du nom de Jésus qui s’impose discrètement au moment des soucis, du deuil et de la souffrance. Cette  » humilité du puissant nom de Jésus  » est rendue par le  » perce  » :  » Dans ton nom perce une joie « . Remarquez aussi la nuance vétéro-testamentaire de  »  der Name-le Nom « , qui rappelle le  » ha Shèm-le Nom « , par lequel les Juifs désignent Dieu. Il faudrait traduire :  » Dans le NOM perce une joie « . Mais cette façon de parler juive ne nous est pas familière et serait incompréhensible. C’est pourquoi j’ai traduit :  » Dans ton nom perce … »

** Alléluia 2005, 32/14 a ajouté une strophe de sortie indépendante, de Hélène Jean Kocher 1956 (*1905), qui peut servir toute l’année. Elle provient de Psaumes et Cantiques 1976. Dans Ps et Cant, elle figure dans la rubrique  » Eglise « , avec un numéro indépendant : 349, et dans la table alphabétique, ce qui permet de la trouver facilement. Dans Alléluia 2005, elle n’est pas signalée dans la table alphabétique, et, placée en 5e strophe derrière un chant de Nouvel An, employé une seul fois dans l’année, elle risque l’oubli.

La mélodie

     Elle est de Johann Ulich, né en 1634 à Leipzig, devenu organiste à Torgau et cantor à Wittenberg, pendant 50 ans. Il mourut là en 1712.

        La mélodie provient du cantique  » Meinen Jesum lass ich nicht – Je ne laisserai pas mon Jésus « , de Christian Keimann 1658. Ce dernier a mis en un cantique acrostiche de 5 strophes : une par mot, + Une strophe  » signature* « , cette phrase prononcée par le Duc Electeur de Saxe Johann Georg sur son lit de mort, en 1656. Le thème central de ce chant est la fidélité personnelle à Jésus. Il fait partie du type des  » Jesus-Lieder-Chants de Jésus « , caratéristiques du prépiétisme.

       Cette mélodie est très bien adaptée au chant de Schmolck. Elle exprime le même attachement à Jésus au début de l’année que devant la mort. De plus, cette parole prononcée par un grand seigneur de la Réforme, un des sept électeurs de l’Empire et chef d’un peuple puissant, est reprise par ce même peuple et adoptée par lui comme une devise. La puissante résonance de cette mélodie bénéficie au chant de Schmolck.

Note :

*  La strophe de  » signature  » est un acrostiche en 6 vers, vers par vers : J G  C z S :  » Johann Georg, Churfürst zu Sachsen : Meinen Jesum lass ich nicht – Jean Georges, Electeur de Saxe : Je ne laisserai pas mon Jésus).