NOEL
LE SILENCE ET LE MYSTERE to
révision de LP 114
Ruben Saillens
Mélodie : Werde munter mein Gemüte
1. Le silence et le mystère
Couvrent bois, champs et cités.
« Gloire à Dieu, paix sur la terre,
A tous bonne volonté ! »
Mais d’où sont ces sons étranges,
Si puissants, ces mots si doux ?
Bergers, c’est la voix des anges,
Leur message est bien pour vous !
2. Jésus, que la terre appelle
De ses voeux et de ses pleurs,
Celui qui ôtera d’elle
Son fardeau et ses douleurs ;
Fils promis à une femme,
Le Sauveur prédestiné,
L’espérance de nos âmes,
Le Libérateur, est né !
3. Née d’Adam, viens, race humaine
Viens, adore ici ton Roi !
Du ciel, son royal domaine,
Il s’abaisse jusqu’à toi
La crèche est pour lui la porte
Qui le mène à son tombeau.
Mais pour toi, pauvre âme morte,
Cette crèche est un berceau.
4. « Gloire à Dieu, paix sur la terre,
A tous bonne volonté ! »
Jésus est le Fils du Père
De tendresse et de bonté.
Joignons-nous au choeur des anges,
Ensemble élevons nos voix,
Pour célébrer ses louanges
Depuis la crèche à la croix !
Texte Le silence et le mystère
Ruben Saillens 1887
LP 114
rév : Yves Kéler 11.5.2007
Mélodie Le silence et le mystère
Smart 1813-1897
LP 114
Meilleure : Werde munter, mein Gemüte
Johann Schop 1642, Frères moraves 1651
RA 267, EG 475
Le texte
Ruben Saillens l’a construit sur le « Gloria in excelsis » de Luc 2/14. Celui-ci forme le cadre par les strophes 1 et 3. La 2ème strophe explicite fort bien le message central de Noël : Jésus est le Messie attendu par la terre, il ôte les péchés du monde, il est l’espérance du monde et le Libérateur.
Le cantique a 4 strophes, dans les « Chants populaires » de 1914 (36e Edition). LP en a supprimé une, la 4e. Je l’ai rétablie d’après l’original. Elle contient l’image de la race humaine issue d’Adam, et la thèse que la crèche, dans laquelle le Christ est couché, est la préfiguration du tombeau où on le couchera.
Deux thèses rares dans les chants protestants figurent ici :
Jésus est le Fils promis à la femme : par Eve, le péché est entré dans le monde, par Marie, la justice y entre. La femme joue le rôle de vecteur de l’injustice, puis de la justice. C’est un parallèle de la thèse : par un homme, Adam, le péché est entré dans le monde, par un autre homme, Jésus, la justice y est entrée, selon I Cor 15/22. Marie est la nouvelle Eve, comme Jésus est le nouvel Adam.
Jésus est le « Sauveur prédestiné ». Rubens cite I Pierre 1/19-20 : « …par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache ; prédestiné avant la fondation du monde, il fut manifesté à la fin des temps. » La naissance du Christ, en tant qu’incarnation du Verbe prédestiné à accomplir le salut final de l’humanité, est comprise par I Pierre comme annonçant la fin prochaine des temps.
La mélodie
Celle de LP, d’un musicien anglais du nom de Smart, ne présente pas grand intérêt. En revanche, celle de « Werde munter, mein Gemüte » est excellente et met bien le texte en valeur. Cette mélodie ne semble pas exister dans les livres français. Il faut la chercher dans RA et EG