LES ANGES T’ONT CONNU, SEIGNEUR (trad) G.Kempf, Noël t.

17 Chant 15 Windeln und Krippe, p. 29

       LES ANGES T’ONT CONNU, SEIGNEUR t.
        Von Anfang kennt des Himmels Heer

      Mélodie : Herr Jesu Christ, dich zu uns wend

« Und das habt zum Zeichen : ihr werdet finden das Kind in Windeln gewickelt und in einer Krippe liegen. Und alsbald war da bei dem Engel die Menge ser himmlischen Heerscharen, die lobten Gott…»  Lukas 2/ 13

Et voici le signe auquel vous le reconnaîtrez : vous trouverez l’enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant…

1. Les anges t’ont connu, Seigneur,
    En Fils de Dieu et créateur ;
    La fleur et l’herbe t’ont loué,
    Les créatures t’ont chanté.

2. Sur terre ici nous voyageons
    Dans la misère et l’affliction ;
    Tes langes, pauvres vêtements,
    Signifient ton abaissement.

3. Tu viens, si faible et sans grandeur,
    La paille voile ta splendeur,
    Tes armes, la crèche et la croix,
    Seront l’emblème de la foi ;

4. A la crèche on te reconnaît,
    Ta croix en est comme un reflet.
    Fais qu’à ces signes nous voyions
    Ton doux amour, ta compassion.

5. Préserve-nous d’aller briller :
    Ta croix mène à l’humilité
    Le cœur des tiens et leur esprit,
    A ton image, Jésus-Christ.

6. Seigneur Christ, miséricordieux,
    Avec l’Esprit et Dieu, des cieux
    Accorde-nous ton nouvel an,
    Demain, comme éternellement. Amen.
    
    
         Texte        Von Anfang kennt des Himmels Heer
                          Georges Kempf, *1916
                          In den Weihnachten zu singen, années 1950
                          fr. : Yves Kéler 5.5.09 Munich

         Mélodie:   Herr Jesu Christ, dich zu uns wend
                          Goschsheim-Riedwitz 1628, Görlitz 1648
                          RA 205, EKG 126, EG 155


Le texte

Langes et humilité, crèche et croix


        Ce poème est une méditation des signes de l’abaissement du Christ, initialement le Seigneur des anges : les langes et la crèche. Les langes sont un pauvre vêtement (str. 2 et 3) , qui nous appelle à l’humilité. Ils sont sans éclat et nous appellent à ne pas rechercher celui-ci et la vaine gloire (str. 5) . Comme la croix, ils sont un blason de l’Eglise, image rare et parlante.

        La crèche, elle, est la préfiguration de la croix (str. 3) , qui est l’autre blason de l’Eglise, plus connu celui-là. Les deux sont cités à la strophe 3 : « : « Krippe und Kreuz – crèche et croix. » Les langes et la croix également, à la strophe 5 : « nicht Glanz… Kreuz – non éclat, …croix. »

        Georges Kempf a utilisé le même thème de la crèche préfigurant la croix et des langes pauvres dans le chant n° 8, Der Sohn – Le Fils. Voir les commentaires de ce chant.

        Le Gloria de la strophe 6 est original dans sa formulation : « Barmherziger Herr –Seigneur miséricordieux », invocation faisant référence à notre faiblesse humaine et à l’abaissement vers nous du Christ. Le dernier vers : « und bleiben wird ein ewig Jahr – et rester une année éternelle.» L’année éternelle, c’est celle qui commence après la fin des temps actuels. Les temps actuels forment le 3e temps du monde, l’éternité finale le 4e temps. Les deux premiers étant l’éternité avant la Création, le 2e celui de la création jusqu’au Christ. Le temps, c’est celui de la création et de la rédemption par le Christ, les 2e et 3e temps. L’éternité, c’est le temps qui, précède et le temps qui suit le temps. Ici, GK veut dire que le nouvel an de grâce, qui commence après chaque Noël avec le retour annuel du Christ, est appelé à rester, puisque renouvelé chaque année, jusqu’à l’année éternelle qui commencera avec le retour définitif du Christ.

La mélodie

        J’ai choisi la mélodie « Herr Jesu Christ, dich zu uns wend – Seigneur Jésus-Chrit, tourne toi vers nous », parce que dans le texte du poème, strophe 5, vers 3, figure : « wend unsern Sinn dem Deinen zu – tourne ton Esprit vers le nôtre », qui est le même thème, mais inversé.


Texte original

1. Von Anfang kennt des Himmels Heer
    Dich, höchsten Sohn, und Berg und Meer
    und Blum und Gras Deins Lobs ist voll;
    all Kreatur erkennt Dich wohl.

2. Uns, die wir wandeln hier im Staub,
    und sind gar stutzig, träg und taub,
    gibt dieses Zeichen den Bescheid:
    Du kommst zu uns in unserm Kleid.

3. Und wo Du heute lebst und wirkst,
    in Windeln schlecht den Glanz verbirgst,
    Krippe und Kreuz, Dein Wappenschild,
    die bilden Deiner Kirche Bild:

4. Dran man Dich bis auf heute kennt. –
    Hilf, wenn der Zweifel uns berennt,
    dass wir auf diese Zeichen sehn:
    erbarm Dich, Herr, hör unser Flehn;

5. Behüt uns vor des Glanzes Sucht,
    halt auf vor Deinem Kreuz die Flucht,
    wend unsern Sinn dem Deinen zu,
    lass uns sanftmütig sein wie Du.

6. Barmherziger Herr, sei hochgepreist
    mit Gott dem Vater und dem Geist,
    wie es von allem Anfang war
    und bleiben wird ein ewig Jahr. Amen.