LORSQUE JESUS-CHRIST FUT NE (trad) Noël to

NOËL

                        LORSQUE JESUS-CHRIST FUT NE to
                            Da Christus geboren war

                          Luc 2/ 6-16, 20
                         Credo de Nicée – Constantinople

                       Mélodie : Da Christus geboren war

1. Lorsque Jésus-Christ fut né,
    On vit les ang'(es) arriver.
    Ils ont chanté tout joyeux :
     » A Dieu gloire aux plus hauts cieux ! »,
    Car Jésus, le Fils, est né,
    Il vient pour nous délivrer,
    Pour nous sauver du péché.

2. Les bergers tout effrayés
    Par cette vive clarté,
    Dans la campagne ont appris
    Qu’il était né le Messie.
    Oui, Jésus, le Fils est né,
    Il vient pour nous délivrer,
    Pour nous sauver du péché.

3. Vers l’étable ils sont allés
    Adorer ce nouveau-né,
    Qui tient dans ses faibles mains
    Le salut du genre humain.
     » O Jésus, Fils bien-aimé,
    Tu viens pour nous délivrer,
    Pour nous sauver du péché.

4. Ils ont reconnu l’enfant,
    Dans l’étable, tout tremblant.
    Une crèche était son lit,
    Comme l’ange l’avait dit :
     » Oui vraiment, le Christ est né,
    Il vient nous réconcilier,
    Et nous sauver du péché.

5. De Dieu grande est la bonté :
    Louons pour l’éternité
    Le Dieu sage qui nous a
    Donné cette grande joie :
    Car, Jésus, le Christ, est né,
    Il vient pour nous délivrer,
    Pour nous sauver du péché.

               Texte :               Da Christus geboren war
                                         In natali Domini, 15e S;
                                         alld 1560, Francfort/Main, 1589
                                         RA 22, EKG 19, pas dans EG
                                         frs : Yves Kéler, 1971

               Mélodie :           In natali Domini, 15e S.
                                         Frères de Bohème 1544
                                         Francfort/Main 1589
                                         RA 22, EKG 19, EG 38

Le texte

      Il remonte à un original latin: »In natali Domini-A la naissance du Seigneur », du 14e-15e Siècle. La première strophe allemande figure dans le livres des Frères moraves de 1544. Une deuxième forme, pour l’Epiphanie, donnant la partie des mages, figure dans RA 54. Il s’agit probablement des deux parties du chant initial. Georges Pfalzgraf a fait une remarquable traduction de ce chant d’Epiphanie, sous le titre de  »  Christ est né au cœur des temps « , à laquelle je renvoie sur ce site.

        Le texte est basé 1°: sur le récit des bergers, dans Luc 2/8-16,20, qui occupe les 4 premiers versets, qui forment comme un quatrain ; 2°: sur le Crédo de Nicée-Constantinople, qui apparaît dans le refrain, lequel forme un tercet.  En effet les trois derniers vers, en allemand, sont un refrain, qui reprend le  » homo factus est « , modifié en  » natus est  » :

   Gottes Sohn ist Mensch geborn,         Le fils de Dieu est né homme, 
   Hat versöhnt des Vaters Zorn ;           A réconcilié la colère du Père;
   Freu sich, dem sein Sünd ist leid        Se réjouisse qui regrette son péché.

        Dans l’original latin, cette référence au Nicaenum était plus centrée sur la Vierge et sur les phrases :  » Deum de Deo, genitum et non factum…incarnatus ex Maria Virgine « . La traduction allemande, peut-être des frères moraves déjà acquis à la Réforme, a corrigé ce mariocentrisme par un recentrage sur le Christ :

   « Virgo deum peperit,                 La Vierge a mis au monde le Dieu,
    Virgo Christum genuit,              La Vierge a engendré le Christ,
    Virgo semper intacta »               La Vierge toujours pure.

        La composition poétique est de 7 vers de 7 syllabes : VII 7.7, 7.7 / 7.7.7, toutes les rimes étant masculines, ce qui donne un texte fortement rythmé, par une battue simple : 1′-2°, 1′-2°, 1′-2°, 1′ : une accentuée – une creuse. Seuls le 2e vers et le dernier inversent les accents à la fin : 1′-2°, 1′-2°, 2°-2°, 1′, évitant la monotonie. Ce rythme de ballade ou de ronde entraînant est unique, semble-t-il, parmi les cantiques allemands. Sur les 19 structures métriques en 7 vers, données par RA, celle-ci est unique et représentée par une seule mélodie. Cet effet de rythme simple est accentué par le refrain en 3 vers, qui répète, en allemand, les mêmes paroles. En français, j’ai légèrement varié les paroles des refrains.

La mélodie :

       Elle est donnée par le livre de cantiques des Moraves de 1544. Elle remonte au 15e Siècle, et paraît pour la première fois imprimée avec le texte dans ce livre de cantiques, semble-t-il. Elle a le même rythme que le texte, et sa facture de ballade ou de ronde est typiquement médiévale.

        Cette mélodie a été employée par Johannes Olearius, en 1665, pour son chant :  » Wunderbarer Gnadenthron « , RA 44, EG 38, qui parle de l’abaissement du Christ et de sa conséquence pour ma foi. Olearius est parti du  » In natali Domini  » et en a développé un des thèmes, à partir du Nicaenum :

     « Gottes und Marien Sohn,                     Fils de Dieu et de Marie,
      Gott und Mensch, ein kleines Kind » »      Dieu et homme, petit enfant

        On trouve donc en tout au moins trois textes issus du « In natali Domini », chantés sur sa mélodie:

1. Da Christus geboren war:  les bergers,  pour le 25/12,  1er jour de Noël

2. Da Christus geboren war:  les mages     pour le 6/1       Epiphanie *

3. Wunderbarer Gnadenthron:  Olearius,   qui peut servir de conclusion  
                                                             aux deux précédents, et être   
                                                             chanté en complément.

*  voir traduction de Georges Pfalzgraf, sur ce site:

                                « Christ est né au coeur des temps »

Emploi du chant

      Vu sa référence à Luc 2/6-16, l’évangile des bergers, proprium  du 25.12, et au Nicée-Constantinople, ce chant se placera naturellement, le jour de Noël, après l’évangile et le Crédo.