LOUONS LE PERE DANS LES CIEUX (rév.) Noël to

NOËL

         LOUONS LE PERE DANS LES CIEUX to
  Rév. de : Louons notre cher Père aux cieux

     Mélodie : Vom Himmel hoch da komm ich her

1. Louons le Père dans les cieux,
    Le tout-puissant, le saint, seul Dieu,
    Lui qui pour nous, perdus, pécheurs,
    A envoyé le Rédempteur.
   
2. Ainsi qu’un innocent Agneau
    Il prit sur lui notre fardeau
    Et nous remit en liberté
    Par sa grâce et sa vérité.

3. Quelle étonnante charité,
    Quel tendre amour, quelle bonté !
    Les hommes pourront-ils jamais
    Reconnaître assez ces bienfaits ?

                         *

4. Va au-devant de ce grand Roi,
    Pauvre pécheur, il vient à toi.
    Patient et doux, humble en son cœur,
    Il vient pour être ton Sauveur.

5. Heureux si ton cœur aujourd’hui
    S’ouvre et se donne tout à lui,
    Afin qu’il y puisse à jamais
    Etablir son règne de paix.

                         *
       
6. A son premier avènement,
    Il est né dans l’abaissement ;
    Un jour en gloire il reviendra,
    Qui l’a moqué là tremblera.

7. Les justes lors posséderont   
    Le Royaume et célébreront,
    Sans fin et d’un commun accord,
    Dans leurs chants, l’Agneau mis à mort.

8. Gloire à Dieu, notre Créateur,
    Gloire à son Fils, le Rédempteur,
    Gloire à l’Esprit de vérité,
    Ici et dans l’éternité.

         Texte        Louons notre cher Père aux cieux
                          Auteur allemand et traducteur non identifiés
                          Supplément de la Psalmodie morave 1846,
                          Paris-Nîmes-Le Locle, 2e partie, n° 11
                          rév. : Yves Kéler, 21.8.2011
   
         Mélodie:   Vom Himmel hoch
                          Matin Luther, 1535
                          EKG 16, RA 40, EG 24
                          fr: : Dieu le tout-puissant Créateur
                                 LP 92
                                 O Dieu, tout-puissant créateur
                                 NCTC 180, ARC 358, ALL 32/05

Texte

la traduction des frères moraves

        Le texte est une traduction d’un original allemand, derivé de « Vom Himmel hoch », demandant qu’on loue le Père pour l’incarnation du Fils Sauveur. Il s’agit d’une méditation sur la naissance, faisant suite à l’événement de la naissance. Le texte tire les leçons de Noël : l’abaissement du Fils, str. 6,  permet notre élévation.

        Le chant se divise ainsi en 3 parties de 2 strophes, enserrées dans une parenthèse à la gloire de Dieu, str 1, puis de la Trinité, str 8 :

Ste 1 :          louange du Père
Str. 2 – 3 :    l’évènement de l’incarnation du Fils
Str. 4 – 5 :   l’invitation à aller vers le Fils qui vient à nous
Str. 6 – 7 :   de l’abaissement au retour glorieux
Str  8       :    reprise de la strophe 1 : louange de la Trinité

        La traduction imprimée en 1846 remonte probablement à plus haut, peut-être au 18e siècle. Son français est un peu lourd et répétitif de certaines expressions. Cette traduction est de 8 strophes. Elle paraît concorder à un original de même longueur, vu la cohérence théologique et littéraire du texte. Que l’original est allemand est confirmé par l’introduction de l’édition de 1846, qui dit que tous les chants de cette édition sont les traductions de la Psalmodie de Herrnhut, qui est en allemand exclusivement (pas de latin ou d’autre langue comme le tchèque).

Louange et Prière, n° 92

        Ce chant a été repris par LP 1938, amputé de quatre strophes, sous le titre :

Dieu, le tout puisant créateur
S’abaisse au rang d’un serviteur
Et, pour sauver le genre humain,   
Il naît et souffre dans son sein.    LP 92/1

        Cette correction de l’incipit est malheureuse. Car elle pose deux thèses non bibliques :
1°  l’incarnation du Père dans le Fils
2°  la patripatianisme : le Père souffre dans le Fils et même meurt sur la croix.

        Le Père ne s’incarne pas : c’est le Verbe de Dieu qui s’incarne, Jean 1/14. Le Père ne souffre ni ne meurt : Dieu ne peut pas souffrir à la place des hommes, ni mourir. C’est un non-sens théologique dans la religion biblique. Le chant original ne dit rien de tel : il loue Dieu pour l’envoi du Fils qui va souffrir. Ce chant a une théologie classique luthérienne.

        Cette correction est un exemple d’imposition à un texte d’une théologie étrangère, et d’une révision partiale qui ne respecte pas la pensée de l’original. Dans ce chant, la langue seule nécessitait une mise à jour : il est possible que la traduction des Frères moraves remonte au 18e siècle. Mais la théologie n’a pas de raison de changer

NCTC, ARC et ALLéluia

        NCTC pratique les habituelles interventions intempestives dans les textes, c’est-à-dire dans les 4 strophes restantes du chant selon LP, mais ne revient pas à la théologie du texte. NCTC réécrit un cantique nouveau à partir des trestes de LP. ARC ET ALL reproduisent cela. De plus NCTC écrit « d’après Luther », pour le texte, ce qui est faux. Celui-ci remonte à un original allemand dérivé du « Vom Himmel hoch » de Luther, une « Nachdichtung – composition dérivée » comme il en a été beaucoup fait.